lundi 18 novembre 2024

 Lettre novembre - 153eme -

Bonjour, Bonsoir

« Il faut résister aux occupations et, 
loin de les poursuivre, les repousser toutes. » 
Sénèque

   Des efforts ? Oui mais... point trop ! Chaque jour, efforts physiques, intellectuels, mais aussi émotionnels. Notion d'effort longtemps colonisée par la morale et la religion, pas simple de nous y retrouver. Attention à ne pas masquer nos ressentis émotionnels, gast ! Se demander quel est le sens de ces efforts, s'ils coïncident avec nos valeurs, produits pour une utilité dans mon quotidien et mon bien-être ou pour faire seulement plaisir et exister face aux autres ?... Solution : bien connaître nos besoins et envies. Mais... nous aurons toujours besoin de produire un peu d'efforts pour être heureux !

   Cela fait plus de quarante années que je pratique le Yoga. Je l'ai enseigné durant vingt-deux années. Le désir de yoga est toujours à interroger, car il peut tout aussi bien venir fortifier une pathologie, renforcer les traits défensifs du caractère, qu'alléger la vanité de celui qui souhaite s'en déprendre. Il devient ce que l'on fait de lui.... " Soit il poursuit le vœu inconscient d'échapper au monde, d'échapper au conflit, de fortifier la maîtrise ou le " je n'en veux rien savoir ", soit il succombe aux vérités inattendues et le symptôme s'en trouve mis à nu. Une différence se dessine entre un yoga de jouissance et un yoga de travail. " nous avertit Christiane Berthelet-Lorelle, psychanalyste, dans son ouvrage La Sagesse du désir.

   Il y a des façons opposées de pratiquer le yoga. Soit on s'efforce de travailler intelligemment, au service de la vie, dans un esprit de clarté et d'équilibre ; soit on renforce ses tendances pathologiques... La régression vers la fusion océanique... aggravée d'une vénération infantile pour le maître. De vraies junkies ! Mais bon, nous ne sommes pas les seuls à nous "percher" grâce au yoga : c'est trèèèès courant ! Narcissisme et obsession de la performance, désir de contrôle et de toute-puissance, retrait dans une bulle d'indifférence et de détachement, engourdissement de la pensée pris pour le samadhi, mécanismes de déni sous prétexte de "suppression de l'ego", refus de l'altérité au nom du fantasme d'unité, aspiration à retrouver le paradis perdu... on voit beaucoup ces profils dans le monde du yoga, n'est-ce pas ? Et c'est logique, car ces dérives correspondent à des interprétations répandues : on entend souvent que le yoga serait l'arrêt de la pensée, l'extinction de l'ego, le silence définitif, l'absorption dans l'absolu, la béatitude sans manque, l'unité parfaite... Mais ce sont des illusions, des contresens.

   Le but n'est pas de se percher dans une zénitude béate ! Il ne s'agit pas de cultiver le déni, la fuite dans un au-delà illusoire, l'absence de lucidité. C'est facile de se complaire dans une paix de zombie ; mais à la longue, c'est la catastrophe assurée.... En fait, dans le yoga il n'y a pas de rejet de la pensée. Au contraire, l'intelligence (buddhi) y est célébrée. " Patanjali ne parle à aucun moment de l'arrêt du mental lui-même, mais de la suspension ou de l'orientation de ses activités ou de ses perturbations (vrtti). Cette précision semble de toute importante, car nombreux sont ceux qui laissent penser que le yoga est une lobotomie organisée. " (Ibid. page 306). Le mental est un bon serviteur, mais un mauvais maître. Car, avouons-le : nous sommes tous assez névrosés, non ? Notre soif d'unité et d'absolu, c'est la soif de tous les humains depuis la naissance, ce déchirement dont on ne se remet jamais vraiment... Ne cherchons plus à l'extérieur. Ne demandons plus à autrui de nous sauver, de nous éveiller ou de nous combler. Vouloir trouver le divin dans un humain, c'est une confusion déplacée !

   JE SUIS là, et nous le savons, vous et moi. Dans le souffle qui va et vient... dans la pulsation du vent et du sang... dans la vie qui danse à chaque instant.... C'est cela qu'enseigne le Yoga. L'absolu n'est pas un lieu, mais un mouvement. Il est temps de nous remettre en mouvement !... Dans cette reconquête, les niyama de Patanjali sont un précieux garde-fou : se purifier de ce qui nous encombre, s'efforcer avec ardeur, se contenter être heureux, s'étudier apprendre à se connaître, s'abandonner au mouvement de la vie, processus d'évolution. Tout change... Écoute, présence, attention au vivant. Le gourou est en toi !

   " Je suis la preuve vivante que le yoga ne sert à rien. Ça fait cinquante ans que je pratique, et je suis toujours aussi con ! " rigole Eric Baret, maître de yoga tantrique. L'essentiel du yoga est caché, même quand il n'est pas caché. Subtilité, métaphore, double sens existentiels. Inspir, expir. Poésie et ligne de vie. Là dans l'instant. Tout est là !

Jeu réel
Si tu as du temps pour bavarder
Lis des livres
Si tu as du temps pour lire
Marche - montagne, désert, océan
Si tu as du temps pour marcher
Chante, chante et danse
Si tu as du temps pour danser
Assieds-toi tranquillement, veinard d'imbécile heureux !
Nanao Sakaki (1923-2008)

mais encore :
" Le ciel toujours bleu /
La lune toujours pleine /
La mer toujours haute /
Toi, toujours à te plaindre. "

« N’hésitez jamais à partir loin, au-delà de toutes les mers, 
toutes les frontières, tous les pays, toutes les croyances. »
Amin Maalouf

Enlivrez-vous :
" La littérature est une augmentation, une amplification de la vie."
"Comment vivre sur la planète terre (Oeuvre complète)" Nanao Sakaki (idéal pour se laisser porter par une voix mêlant contemplations et chronique piquante de nos moeurs contemporaines)
"Soie du feu sur l'étoffe du ciel" Alain-Gabriel Monot / Aïcha Dupoy de Guitard (une vie d'Emilienne Kerhoas, un vrai bonheur poétique cette dame !)
"Striatum, comment notre cerveau peut sauver la planète" Sébastien Bohler, neurobiologiste (le bonheur : une recherche sans fin ? Fruit de nos projections sociales, mais aussi des armes que notre cerveau primitif a développées pour survivre au fil des millénaires...)
"La clôture des merveilles" Lorette Nobécourt
"La Voix des fantômes. Quand débordent les morts" Grégory Delaplace (interroge les rapports mouvants des vivants à ceux qui sont partis...)

Musiques
" Plus une musique est belle, plus elle crée d'espace, et celles-là vont ouvrir des portes derrière les étoiles..."
"Una Notte Onirica" Ensemble Agamemnon / François Cardey (l'un des plus beaux disques de musique baroque du moment... ferveur enchanteresse)
"Lieder, Mozart, Richard Strauss" Sabine Devieilhe / Mathieu Pordoy (un disque de tendresse qui nous invite à l'union...)
"Gabriel Fauré. L'intégrale pour piano seul" Lucas Debargue (admirable dans la précision comme dans la richesse des nuances)
"Gabriel Fauré. La bonne chanson/L'horizon chimérique" Stéphane Degout, Alain Planès ( mais aussi Fauré et ses poètes, florilège de mélodies par Marc Mauillon et Anne Le Bozec. Sensuel et lumineux...)
"MoonDial" Pat Metheny (guitariste au jeu aussi soyeux qu'inventif = une sensation d'infini...)

" Le silence, le contemplatif le sait, est cet espace 
qui précède le moment où le Très-Bas s'adresse à nous. "
Joan Chittister

   Je rentre de trois semaines de "retrait" médiatique et humain, au sein de mon ermitage taoïste libertaire préféré, dans le Haut-Var, que je côtoie depuis plus de 40 ans. Découverte par la rando du massif de la Sainte-Baume, de villages perchés tous plus magnifiques les uns que les autres, les hauteurs du Lac St-Croix, les Gorges du Verdon et ses vautours, etc. Le tout sous un ciel bleu solaire permanent !
   J'ai profité de mon séjour pour relire l'un de mes écrivains préférés : Christian Bobin. Relu La Plus que ViveAutoportrait au radiateurLe Très-BasLa Part Manquante.... Je vous invite - vivement - à vous replonger dans les ouvrages lumineux et dérangeants de cet homme rare, précieux, trop tôt parti lui aussi.
   Ces séjours réguliers dans ce lieu de silence, comme dans d'autres également, plusieurs fois par an, me permettent de reprendre conscience de notre "agitation mentale" permanente. Surtout depuis la vogue des réseaux sociaux et de l'info en boucle qui nous minent l'esprit. Quelque part, nous sommes en train de devenir "fous" ! Pas la douce folie nécessaire pour vivre vraiment, mais celle anxieuse, inquiète, qui nous agite dans tous les sens, et nous fait agir pulsionnellement. 
   Pas cool ça !

Je vis pour ce qui n'a pas de poids
De couleur ni de prix
L'insensible douceur
De tes mains
Ton visage aux chemins
Interdits
Ton silence qui me détruit
Le coeur
Ta lumière comme un bandeau
Sur les yeux
Eux disent que c'est folie
Moi je dis c'est l'amour
Ainsi soit-il
Anne Perrier

   Révélation estivale : que reste-t-il de l'espérance du monde que nous pensions transmettre en ayant des enfants ?
   On ne redira jamais assez l'importance de la lecture de romans et de poèmes dans le parcours de maturation personnelle !
   Bises d'automne coloré,
   Jacques




lundi 30 septembre 2024

 Lettre octobre - 152eme -

Bonjour, Bonsoir


" Le sublime lasse, le beau trompe,
le pathétique seul est infaillible dans l'art.
Celui qui sait attendrir sait tout."
Alphonse de Lamartine

   Le mois dernier j'ai de nouveau rendu hommage à deux belles dames. Plusieurs d'entre vous m'ont rappelé qu'il en existe quantité d'autres. Un homme sur deux est une femme ! Benoîte Groult, Rebecca West, Sappho, Colette, Lou Andreas-Salomé, Virginia Woolf, Marie Rouanet, Hypatia, Louise Labé, Claire Demar, Monique Hébrard, Hubertine Auclert, Flora Tristan, Taslima Nasreen, Hélène Cixous, Simone de Beauvoir, Marguerite Duras, Louise Michel, Suzanne Voilquin et bien d'autres m'inspirent. En fait " Je suis redevable aux femmes de tout, depuis mon enfance. La femme a ouvert les fenêtres de mes yeux et les portes de mon âme. Sans la femme-mère, la femme-soeur et la femme-amie, je serais resté endormi parmi ceux qui cherchent la tranquillité du monde en ronflant." nous dit Khalil Gibran.

   L'infini me paraît l'élément naturel de l'âme. Je ne suis pas tellement satisfait d'être un homme. J'aurais préféré être un ange ! A quoi bon s'attarder sur cette planète frappée de précarité, qui ne m'offre pas plus d'appui qu'un reflet dans l'eau ? Or, sur la terre, il n'est d'anges que d'une sorte : les contemplatifs. Ah, respirer l'odeur de la vie contemplative... Le ciel est notre élément naturel. Est-ce que le poisson se plaint d'avaler trop d'eau ?!... J'ai appris surtout la différence entre la contemplation et la vie contemplative. Le contemplateur prend, le contemplatif donne. La vie contemplative est la rude et laborieuse désappropriation de soi.

   Pourrais-je imiter ce renoncement ? Il ne suffit pas de ne pas être attaché pour être capable de renoncement. Contempler, c'est devenir ce qu'on regarde. "Le poète est celui qui voit sans regarder." nous dit Paul Claudel. L'amour humain, aussi, est un grand bonheur, surtout quand on sait qui le rend possible.... " L'amour, c'est ce qui fait exister l'autre." nous dit André Frossard.

" Et nous restons dans l'existence
à chercher notre chemin,
à chercher notre vérité
dans la terrible présence de l'enfance
qui se perpétue dans l'âge,
avec l'espoir que nous serons dignes enfin d'elle,
et vivrons alors l'enfance comme des grands,
comme des hommes. "
Frédéric Boyer

   Je vis en cohabitation avec mon enfance, ses obscurités, ses grandeurs, ses limites et ses clartés. Je suis un chercheur de lumière, un explorateur de soleils cachés. J'ai en moi, comme une cicatrice, la conviction inébranlable que, derrière les apparences ou sous la crasse des petitesses et des mesquineries humaines, une lumière intense pousse le temps et les corps vers un centre d'amour. Un feu. C'est ma force et ma misère. Ce que je vois, je le sais sans le savoir, n'est à mes yeux qu'un revers des choses.

   Je suis et ailleurs et rarement bien ici. Je vis entre deux mondes. À la marge. C'est mon secret. Pour moi, l'humain est un mystère immense, une galaxie d'éclats et de diamants bruts comprimée dans du quelconque. Depuis toujours, je dialogue discrètement avec des mondes amis. D'autres frères. D'autres peuples. Je suis fou !... Fou de Sens. C'est une quête qui mange ma vie. J'y laisserai ma peau, mais mon âme échappera à la mort.

   " Je ne sais pas d'où je viens. Je veux dire avant. Avant de plonger dans le temps et l'espace, de recevoir un nom terrestre. Avant de jouer Jacques. Regarder le ciel, c'est regarder d'autres frères et les yeux des cousins. C'est aussi crier et demander de l'aide pour une planète qui pleure. J'ai toujours eu le sentiment d'être un visiteur, un nomade. Un imposteur parfois. Naître ci, c'est faire halte le temps d'une vie, ou deux. Dans l'auberge du temps. C'est passer. Comment maintenir en paix le royaume ? Je trouverai des parcelles de réponse dans les songes, les rêves éveillés et les bénédictions de la vie. 

   Dans les nuits d'amour qui transmutent nos corps en prières. Dans l'observation du ciel et du dedans. Dans les larmes aussi. Celles des autres et surtout les miennes, si chaudes que je les prends pour du feu humide. Depuis longtemps, seuls la plage et le rythme des marées peuvent m'apaiser et introduire en moi une impression d'assise intérieure. Ma chair redevient confrérie. 

   Je marche entre le sec et l'humide comme un funambule. Je suis un enfant qui avance entre les mondes. Sur la ligne. Un gamin dans un corps marqué par le temps. Un vieil homme alerte qui découvre, ébahi, la beauté du jour. Un adolescent qui porte un million d'années. Mes yeux fixent les mouvements de l'eau et j'écoute ses sonorités. En couches superposées. À la jonction, toujours. Je me dis aujourd'hui que le temps n'a peut-être qu'une fonction : guérir. Relever. Je sais déjà que l'on me reprochera ce besoin de lumière, ce souci de faire surgir le beau. 

   Notre époque aime par-dessus tout les récits tristes, tragiques et les blessures ouvertes. Elle se nourrit de ces scénarios en boucle. Est-ce l'inévitable résultat de blessures immenses et bien réelles ou est-ce - aussi - la fatigue d'espérer qui contamine notre intériorité et cadenasse nos sanctuaires intimes ? " nous écrit Michel  Desmarets, dans son magnifique roman, qu'il m'a offert, La plage d'après.

" Et si je m'en vais avant toi, dis-toi bien que je serai là
J'épouserai la pluie, le vent, le soleil et les éléments
Pour te caresser tout le temps, l'air sera tiède et léger
comme tu aimes. "
Françoise Hardy, 1972

" La joie, c'est être présent à plus grand que soi. "
Gilles Deleuze

Enlivrez-vous :
"La Splendeur du monde" Laurence Devillairs (aller à la rencontre de la beauté)
"Yoga Shalala" Jeanne Burgart Goutal / Aurore Chapon (récit intime, vibrant, déroutant, documenté, de son odyssée à travers les terres escarpées du yoga...)
"Immortelle randonnée. Compostelle malgré moi" Jean-Christophe Rufin
"Elsa" Aragon (une magnifique déclaration d'amour...)
"La musique éveille le temps" Daniel Barenboim (ce que la musique peut apporter à chacun de nous, sa place dans la société)

Musiques
" Plus une musique est belle, plus elle crée d'espace, et celles-là vont ouvrir des portes derrière les étoiles..."
"Chapter II : how dark it is before dawn" Anoushka Shankar (fille de Ravi S., l'extase de l'aube, comme dans un rêve... lumineux !)
"I wanna be like you... Bach, Mendelssohn, Prokofiev..." Florian Noack (artiste sensible, pianiste belge = allégresse contagieuse, expérience enivrante)
"Roh El Fouad - Âme de coeur" Mohamed Abozekry (prodige égyptien du oud, douce extase, audace technique, planantes mélodies arabophones = transporte de bout en bout...)
"Here in the pitch" Jessica Pratt (neuf aubades éthérées, une voix caressante = album d'une sibylline beauté)
"Trios pour piano, violon et violoncelle de Johannes Brahms" Trio Söra (superbe album au diapason de l'âme et des intentions du musicien romantique)

" Plonge dans l'étonnement et la stupéfaction sans limites,
ainsi tu peux être sans limites,
ainsi tu peux être infiniment."
Eugène Ionesco

   " Le Premier Jour du reste de ta vie ", chanson d'Etienne Daho. Elle dit qu'il ne sert à rien de penser aux occasions manquées ou de rester bloqué sur le passé. Préférer l'idée que tout est toujours possible donne une foi, une énergie, et permet d'accueillir chaque matin comme une vie qui s'ouvre. A méditer... camarades méditants "pleine conscience" !

   Miss.Tic : à la vie, à l'amor. Hommage à l'artiste du street art, aux pochoirs poético-féministes, décédée en 2022. Plus de trente ans à recouvrir les murs des villes de ses slogans percutants : " c'est la vie, ça va passer ", " la maison n'accepte pas l'échec ", " Je prête à rire, mais je donne à penser. ", " l'homme est un loup pour l'homme, et un relou pour la femme ", " je n'ai de maternelle que la langue ".... Plus de trois cents pièces à voir jusqu'au 05 janvier au palais des Papes d'Avignon. 
Gast !

   La tyrannie du présent, vous connaissez ? Contraintes et injonctions en tous genres.Domestiques, juridiques, réglementaires. Du vélo électrique au smartphone, innombrables informations numériques dans nos boîtes mails, injonctions commerciales qui polluent nos messageries téléphoniques. Procrastination inévitable ? Utilités parfaitement dérisoires : l'esprit à mieux à faire ! La spontanéité perd de sa superbe, la transgression devient impossible, la pensée parasitée par des rappels à l'ordre sonores ou lumineux ! 

   Sommes-nous maîtres de notre présent ? Cerveau accaparé = paranoïa. Temps confondu avec la vitesse, la précipitation. Victoire totale des écrans, du business. Stopper net la légèreté du temps ! Réservations partout et pour tout, plaies du "progrès". Présent ceinturé par la contrainte numérique. Le présent comme un cadeau : le seul moment où notre imagination peut vagabonder, laisser libre court à la raison, au rêve. Échapper à la traque ! Retrouvons un peu de notre libre arbitre. Notre liberté = de l'air, de l'air svp !.... 

Flûtes de champagne au bout des doigts,
reviens
me dénuder de soie,
m'incruster de veines subtiles.
Toute la mer en creux,
ta semence mousse d'étoiles.
Et la mort 
rit.
L'envie d'amour
brûle jusqu'à mes os :
ma cendre sera légère.
Dans l'eau à fleur de lèvre
j'avancerai.
Poussé par
les rythmes contraires
et amoureux
du fini et de l'infini
je t'aborderai.
Dans la profondeur du néant,
nous coulerions à pic,
si l'ange qui rassemble
ne nous repêchait,
ruisselants et nus,
dans sa main, face à face,
comme au premier jour.
Emilienne Kerhoas, Inapaisable terre et La Pierre du jardin


Je vois, j'entends, je sens, je savoure, je ressens : je suis vivant !
Je débats, je visite, je partage, je déguste, je danse : je suis encore vivant.
Belle entrée dans l'automne coloré,

Jacques

jeudi 5 septembre 2024

 Lettre septembre - 151eme -

Bonsoir, Bonjour


" L'intelligence n’est pas affaire de diplômes.
L'intelligence est la force, solitaire, d'extraire du chaos de sa propre vie
la poignée de lumière suffisante pour éclairer un peu plus loin que soi. "
Christian Bobin


   Tant que la pratique de la "plénitude" n'est pas inscrite dans la réalité, nous sommes sur une voie erronée. Il nous faut chercher à apprendre des humbles qui sont cachés.... Pourquoi donc a-t-on tant besoin de posséder la beauté ? Et si on la laissait vivre en paix dans l'espoir de la recroiser un jour ? L'ombre jamais n'éteindra la lumière. Il n'y a d'engagement politique véritable qu'à défendre la beauté : celle qui rend la vie plus large et plus profonde. Pour aller jusqu'à la liberté. Oui, la beauté, la poésie, l'amour, l'éros, la joie, la subversion, l'autonomie, l'indépendance sont des valeurs contemporaines qu'il reste à défendre. Oui, le but de l'homme est l'amour, toujours plus d'amour. Oui, n'en déplaise aux marchands, aux esthètes, aux cyniques, aux épargnants, aux religieux et aux athées, la vie se conjugue dans la dépense, le don, l'ouverture, l'acceptation, la perte. Oui, la conscience est notre bien le plus précieux, et l'énergie notre source vitale. 
   Où sont les Hildegarde du 21eme siècle ?!...

   Le signe par excellence de l'aventure spirituelle, c'est la joie. Une "douloureuse joie", comme disaient les Pères de l'Eglise, parce que le spirituel est bien plus conscient que la moyenne d'entre nous des tragédies de ce monde. Le spirituel diffuse la joie. Les vrais croyants sont des voyants. L'horreur qui est dans le monde les agresse. L'initié véritable est aussi dans l'action : aller intègre au milieu des loups.... Non pas seulement une âme intrépide d'aller au ciel mais de ramener le ciel sur la terre... Écrire délivre. Écrire perce, assainit, nettoie, fore, met à jour, écrase la peur, transporte hors de soi. Et guérit. Ce n'est pas une vocation, c'est un destin. Insoumission à la loi des hommes pour mieux se soumettre au Ciel qui est en nous....

   La vie est désir, allégresse. Le Vivant (Dieu ?) ne se plaît que dans la simplicité des rires et de la joie. Telle est la prière de vivre. La vie est l'éros même qu'aucun ascétisme ne saurait loyalement servir. De la mesure en tout, de la mesure excepté... dans la foi. Plaisir animal de sentir le soleil battre du tambour contre la peau. Désir fou de courir sur le ventre des prés. Soif de vin de Moselle et de corps à caresser. Je me sens d'un seul coup comme ces grands convalescents que l'on promène dans des jardins. Sans envie de m'user le cœur sur le tranchant des pourquoi. Le mystère du monde n'est plus douloureux. En tout, et pour tout, c'est toujours comme ça : on trouve quand on arrête de chercher.... Idem pour le bonheur, l'amour, la santé, Dieu, etc. 
   " Je n'ai aucune nostalgie, puisque je suis chez moi." Pour moi, cette phrase fût une révélation. On est chez soi. Partout où s'étend le ciel on est chez soi. En tout lieu de cette terre on est chez soi... lorsque l'on porte tout en soi.

   Derrière la façade sociale, l'échafaudage affectif est terriblement fragile. Chaque être humain doit trouver en son for intérieur les moyens de sortir du puits. Les vrais amis sont nés pour ces occasions : témoigner de la merveilleuse nécessité de vivre. Les jours dédiés à l'amitié sont toujours beaux car ils possèdent le don de nous rendre meilleurs. Alors arrêtons de lever les yeux et de chercher ailleurs les merveilles de ce monde. Cette fraternité sera l'unique trésor que j'emporterai de cette terre. Nous portons en nous l'univers... et nous ne le savons pas ! Cessons la guerre en nous. Cessons la censure qui condamne. Cessons l'activité du mental qui s'oppose à tout ce qu'il n'aime pas. Il s'agit seulement de cultiver la région en nous où le cœur écoute.

   " Je reste une incorrigible espérante. Cette vie ne peut pas être qu'un pain de ténèbres? La certitude, quelque part, d'une fontaine. D'un rosier. D'un Amour. L'intuition d'un portillon bleu dans les ténèbres. La terre d'avril ressemble à une jeune mariée, et c'est comme si toute la nature me parlait brusquement du paradis perdu." nous invite Chantal Joly

Au soir
la marche studieuse
a retrouvé son espace
le passage des oiseaux
on gagnerait les confidences de l'air
jusqu'à la venue de la nuit
on entrerait dans les chambres des feuillages
et une allée vers la mer
servirait l'appétit de vie
creuserait les nuances de l'obscurité.
Henri Bihan

" Un loup qui ne rejoint pas la forêt renie sa nature de loup.
Un homme qui ne rejoint pas le bouleversant poème
qui couve sous ses paupières renie sa nature d'homme."
Stephen Jourdain

Lectures
"Les gens ordinaires ne portent pas de mitraillettes" Artem Chapeye (écrivain ukrainien... sans commentaire)
"La Douceur des hommes" Simonetta Greggio (cherche à s'approcher au plus près des aspirations et des désillusions des individus...)
"La fin de la conversation ? La parole dans une société spectrale" David Le Breton (essai lumineux qui nous appelle à renouer avec le dialogue véritable face à nos smartphones omniprésents qui nous isolent !)
"Philosophie et poésie" Maria Zambrano (où l'on croise Baudelaire, Kierkegaard, Heidegger pour retrouver la chair du sensible...)
"Les Incandescentes. Cristina Campo, Simone Weil, Maria Zambrano" Elisabeth Bart (lumineux essai... lumineuses femmes)

Musiques
"Origines" Les Itinérantes (trio vocal classique, mélodie populaire et hymne religieuse = sublimes voix)
"Ljus" Marine Chagnon / Joséphine Ambroselli ("lumière" en suédois... la note juste... piano et voix)
"Scarlatti : 12 Sonatas" Matteo Mela / Lorenzo Micheli (Scarlatti en Andalousie : à la guitare... parfum entêtant de jasmin andalou...)
"Initiation" Sophye Soliveau (cordes délicates, envolées vertigineuses... chanteuse et harpiste : l'étoffe d'une diva... premier album : densité rare !)
"Peacemaker" Vera Sola (un lyrisme orageux, entre "l'enfant perdue de Léonard Cohen et de Nancy Sinatra"...)

" Tout homme s'éveillant à l'existence, par le souffle secret qui l'anime,
par l'être qui brûle en lui et l'illumine,
par la vie jaillissante qui s'élève du creux de sa chair
- est une présence de Dieu. "
Philippe Mac Leod

   Marche arrière toute pour garder la forme ! Comme dans la danse contemporaine par exemple. Marcher à reculons favorise le contrôle du mouvement, de l'équilibre et l'endurance, tout en ménageant les articulations du genou et du pied. Vous avez déjà essayé ?... Certains marchent parfois sur la tête, marcher à reculons est quand même plus cool !

   On le sait, en France, râler est un sport national. Et dans les mois précédant ces jeux Olympiques de Paris 2024, on ne s'en était pas vraiment privé, de râler ! Garderons-nous la flamme... malgré les plus de 23 millions de téléspectateurs présents devant la cérémonie d'ouverture ?...

   Tout feu tout femme. Une grande dame vient de nous quitter. Une brune sublime, habit noir, écharpe rouge sang, surnommée la "pasionara rouge", chante d'une voix puissante Tous les droits sont dans la nature. Elle vit et vibre, incandescente, à chaque concert avec son groupe Alpes. Elle chante l'éveil. Chaque fois qu'elle monte sur scène, elle semble jouer sa vie. Tempérament de feu, hors showbiz. Elle impressionne l'ado révolté que je suis alors. Catherine Ribeiro est décédée le 23 août, à 82 ans. Paix !

   Une autre femme éblouissante. Elle a écrit des textes sacrés et profanes, aimé une femme, fondé deux monastères, composé de la musique, des poèmes, soigné, exorcisé, percé le secret des plantes, tenu tête aux puissants. Elle a été au plus profond d'elle-même. Une aventure sacrée. Elle est entrée dans la connaissance et l'amour sans se couper de la tendresse. Couronnée par le Pape en 2012 : quatrième femme docteure de l'Eglise ! Trait de caractère le plus important de cette Sainte qui était d'abord une femme : l'insoumission. Insoumission à la loi des hommes pour mieux se soumettre au Ciel qui est en nous.
   Vous avez trouvé ?... Hildegarde de Bingen " Ceux qui désirent accomplir les œuvres divines doivent toujours penser qu'ils sont des vases fragiles puisqu'ils sont des êtres humains." A méditer camarades !

    N'est-ce pas stériliser nos vies que d'éviter le risque à tout prix ?
   Dis-moi qui tu hais, je te dirai qui tu es...
   Je vois, j'entends, je sens, je savoure, je ressens : bref, je suis vivant !
   Quel arbre êtes-vous ?
   Nous sommes tous des espérés !
   Belle fin d'été,
   Jacques

samedi 3 août 2024

 Lettre août - 150eme -

Bonjour, Bonsoir

" Je pense que notre problème, aujourd'hui, est un problème poétique.
Il faut changer d'imaginaire."
Olivier Abel

   Ben oui quoi... y'a pas de problème politique dans notre pays ! Je souris. Juste un problème poétique. Qu'est-ce qu'un état poétique ? L'état poétique peut être donné par la danse, par le chant, la musique, la jouissance, l'amour, par le culte, par les cérémonies, l'esthétique, le plaisir, par le poème. L'état poétique est également appelé "état second". Ce n'est pas un état de vision, c'est un état de voyance. De clairvoyance !
   La poésie trouve sa source dans la vie, avec ses rêves et ses hasards. Son but est de nous mettre dans un état second, ou plutôt de faire que l'état second devienne l'état premier. Le but de la poésie est de nous mettre en l'état poétique. Plus je prend de l'âge, plus je poétise. A d'autres époques j'ai philosophé, psychologisé, ésotérisé ! A chaque âge de la vie suffit sa joie.
   Maurice Zundel avait tout compris : " Quand, dans l'émerveillement de la musique, de l'architecture, de la peinture, de la nature ou de l'amour, vous vous sentez délivré de vous-même, votre regard se porte sur la beauté et, tandis que vous vous perdez de vue, vous vous sentez exister avec une plénitude incomparable."

   L'art est politique. La poésie est subversive. Elle ne touche pas simplement l'esprit ou la rationalité, mais aussi le sentiment, la sensation, le cœur. Depuis dix ans le mur se rapproche et personne ne sait quoi faire. Cela s'est traduit dans les urnes, mais au quotidien, aussi, notre façon de ne pas être d'accord est de plus en plus violente. Notre usage des réseaux sociaux structure notre esprit de façon binaire. Réfréner nos pulsions de colère ou de crainte de l'autre demande toujours plus de maîtrise et de réflexion. 

   " La poésie crée des instants de communion, de paix. Elle est un espace de liberté, de subversion, une source où se régénérer. On peut la comparer à un bon grog : on vous croit bien sage au lit, alors que vous vous enivrez ! Elle rappelle que l'on peut jouer avec les mots. Il faut la lire irrespectueusement, c'est le seul moyen de l'aimer. " nous dit Arthur Teboul, la voix de Feu! Chatterton, dans Le Déversoir. Poèmes minute. Et fin août, avec le pianiste de jazz Baptiste Trotignon dans l'album Piano voix.

   Les ressorts cachés du "développement personnel". Ils nous promettent les clés du bonheur et du sens de nos vies. Mais, quelle vision de l'existence proposent-ils vraiment ? Entre 2021 et 2022, six millions de livres vendus et 71 millions d'euros de chiffre d'affaires ! Public à 90% féminin. Marché qui se tasse depuis deux ans. Avec l'arrivée de plein fouet du réchauffement climatique, on est entré dans le réel, les pieds sur terre. Terminées les fausses promesses, la pensée magique qui embellit le réel. 

   Tout le travail de nos vies individuelles et collectives étant d'apprendre à nous détacher des illusions du bonheur pour rentrer dans la possibilité de la vraie joie humaine. Ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Certains cherchent des livres pour vraiment sauver leur vie. Ça craint ! Haro sur les injonctions soft des ouvrages de développement personnel, qui ne font qu'en rajouter de nouvelles, renforçant la pression à réussir son évolution, devenue, elle aussi, un objectif à atteindre. Pas cool ça ! 

   Plus encore que la quête du bonheur, c'est la liberté d'agir sur le réel et une nature cosmique qui est au cœur du discours du développement personnel. La question de savoir comment gagner sa liberté dans un monde de puissances. Mais quelle liberté ? Et pour quoi faire ? " Tant que c'est une liberté pour accroître uniquement ma capacité d'action, c'est une liberté contre les autres, où je construis mon espace, confortable, zen, mais sans aucune limite. Or, la croissance spirituelle, c'est justement de découvrir que les limites qui me déterminent n'empêchent pas que ma vie soit féconde avec les autres. Ce n'est pas " Je vais être plus", c'est " Je vais être davantage avec moi-même et les autres " dans le petit lieu qu'est ma vie, mais qui n'a rien d'une limitation." nous avertit Patrick Goujon.

   C'est en effet l'une des grandes critiques faîtes au développement personnel : la faible place faite à l'autre, souvent vu comme source d'obstacles à son épanouissement. Illusion totale, éclipse totale ! D'où le besoin de bien estimer, derrière ces lectures souvent distrayantes et parfois inspirantes, comment l'on se situe dans ses relations, sans chercher d'illusoires recettes magiques. En toute liberté... et responsabilité !
   Un seul mot d'ordre, pour conclure, que j'emprunte à mon ami Fabrice Midal : " Foutez-vous la paix ! et commencez à vivre " ! Nom d'un pangolin...

‘Le moucheron’
(Je ne suis plus seule...)
Un moucheron est venu partager ma vie
A chaque repas, il surgit
Il partage avec moi les miettes
Puis sur le mur il me guette
Il surveille ce que j’ai mangé
Sur mon verre il reste perché...
L’écran de la Télé l’inspire
Sur mon nez il vient s’endormir
Abrite-t-il une âme cachée ?
Minuscule et si bien formée...
J’ai du plaisir à l’observer
Perfection miniaturisée !
Je ne suis plus seule à présent
Il me surveille tout le temps
Je lâche prise...je laisse faire...
J’ai un précieux colocataire !
Geneviève (Mahâjyoti) ॐ शान्ति Om Jay Mâ (2024)

" Ce que l'on n'a pas pu saisir dans l'instant,
nulle éternité ne nous le rendra."
Schiller

Des livres et vous
"Le ciel ouvert" Nicolas Mathieu ("Ne cède rien de ta joie.")
"Je souffre donc je suis. Portrait de la victime en héros" Pascal Bruckner ("Ne hissons pas nos tracas au rang de tragédie" : décapant et juste)
"Vallée du silicium" Alain Damasio (réquisitoire contre les Gafam et leurs dirigeants sociopathes et pistes pour s'en libérer...)
"L'Art d'être distrait. Se perdre pour se trouver" Marina van Zuylen (explore les vertus de la pensée vagabonde...)
"La Stratégie du Y" Alan et Timothée Fustec / Arnaud Bergero (pour montrer aux dirigeants et dirigeantes d'entreprises qu'il est possible de mettre en place une stratégie de développement durable qui soit ambitieuse et qui permette de respecter les limites planétaires...)

Musiques
"Albion" Harp-Tim Smith (somptueux album)
"Au bord du rêve" A. Brauner / L. de Ratuld (chaque mélodie invite à la méditation et à l'apaisement. Inspiré et virtuose, ouvre la porte à l'évasion et au songe...)
"Mer(s)" Appassionato (oeuvre poétique et puissante, la magnificence de l'océan et la nécessaire humilité de l'homme face aux éléments)
"Le Souffle de l'âme" Thierry Escaich / choeur Dulci Jubilo (florilège sensuel porté par une ardente espérance)
"O'er the Moor" Le Kraken Consort (croise baroque et celtique = magnifique)

" Le malheur marche au bras du bonheur,
le bonheur couche au pied du malheur."
Tao - tö - King

   L'urgence, si urgence il y a, est de vivre plus intensément encore, bonheur qui ne s'offre qu'à ceux qui finissent par comprendre que le simple fait de vivre est un trésor inestimable.
   Pour la cinquième fois de ma vie, je vais prendre la parole en public. Le 29 septembre à 16h00, pour partager mon chemin de vie et les quelques bribes que j'ai compris de notre passage terrestre, entre malheurs et bonheurs. Je remercie ici vivement les organisatrices de la "Fête du Vivant" à Plounéour-Ménez, un superbe coin des Monts d'Arrée, par chez nous (détail en pj). La thématique de la journée porte sur la "Jeunesse". Le titre de ma causerie est "Rester jeune à tout âge ?". Vous l'aurez compris, je ne parlerais pas de la jeunesse éternelle, surtout physiologique. Je ne suis pas un marchand d'illusions. Je sais parfaitement que notre corps change, vieillit, dépérit et meurt.

   Mais notre esprit peut, lui, rester jeune jusqu'au bout. Nous pouvons garder un esprit jeune jusqu'à la fin. Comment ? Dans quelles conditions ? Quels choix de vie ? De relations ? De comportements ? Le 29 septembre, nous allons sourire et rire ! Je convoquerais toutes les personnes qui m'ont sérieusement inspiré depuis mon adolescence pour "rester jeune d'esprit" à tout prix. Ne pas devenir adulte trop vite, trop sérieux, trop ennuyeux, trop vieux !

   Pas de morale, que du banal. Pas de culpabilité, que de la gaieté. Pas d'injonctions, que des émotions. Guérir, ne plus souffrir. S'ouvrir, ne pas dépérir. Bref, un vrai programme politique ! Surtout poétique, doux, légèreté de l'être, détachement, instant présent. Carpe diem. Une causerie partagée en vérité, simplicité, intimité, sans prise de tête. A l'image de son intervenant : sensible, vrai, dérangeant, interrogateur, esprit libre, verseau ascendant verseau ! Un pur moment taoïste à partager...
   Bien sûr, vous êtes cordialement invités, et ce depuis le matin, à partager avec nous cette belle journée. Contact en pièce jointe. Merci les organisatrices !

   " Beaucoup d'esprits ont découvert l'Absolu parce qu'ils avaient près d'eux un canapé. "... paroles sages d'Emile Cioran, à méditer par les énervés de l'action !
   Je suis ce que je vois.
   Le mot "vacance" signifie vide, ne l'oublions pas.
   Lançons un appel à la "radicalité fraternelle" : on peut rêver quoi !?
   Bel été à chacun.e
   Jacques