" Chacun qui venait à moi et qui n'était pas moi-même
m'amenait une part de moi-même
que je ne connaissais pas moi-même. "
Renan
Le pouvoir de la joie : quand on expose nos singularités, on crée de l'unité. Si on entend tout le temps ceux qui divisent, critiquent, sont dans la haine, on a la sensation qu'ils sont majoritaires. Sauf qu'ils ne le sont pas ! " Organisons le fait qu'on a envie d'être ensemble, organisons la tolérance, l'accueil, l'acceptation, la générosité, organisons tout ça. Et puis, exprimons-le. C'est une mission politique et médiatique, mais aussi une mission de chacun." nous invite Thomas Jolly, le chef d'orchestre des Jeux Olympiques derniers. La joie, comme une sensation. Cette expérience toute privée donne raison à Arne Naess, le théoricien spinoziste de "l'écologie profonde", qui associait l'écologie aux passions joyeuses et considérait qu'un ou une écolo triste était une contradiction dans les termes (avis à certains militants !). Quelle joie ? " D'abord, celle du silence cérébral. C'est l'un des rares endroits où le monologue intime cesse, la mer prend sa place. Ainsi, la joie, c'est ceci : être semblable à elle, gagner son affection, y arriver. C'est un grand muscle du vide intérieur !" nous dit Kamel Daoud, écrivain.
Nous sommes en un temps où nos joies ne peuvent venir que de notre vie privée et de nos relations affectueuses. Chercher nous met en joie.... De toutes petites histoires très locales, qui racontent ce que les gens font de formidable, me mettent en joie. Et vous ?... Le bonheur : ce qui ne s'achète pas ! Idem pour la joie ? " La bonne société est celle qui réduira le travail social à un minimum afin que puissent s'épanouir, durant le temps libéré, les facultés créatrices et ludiques des individus. " nous avertissait déjà André Gorz, journaliste et penseur de l'écologie, en septembre 1978.
" J'aime les gens. J'aime le monde. J'aime veiller trop tard et me lever trop tôt. J'aime me saoûler et j'aime rester sobre. J'aime voyager. J'aime rentrer à la maison. J'aime faire l'amour et j'aime le fait de vouloir faire l'amour. J'aime les personnes qui se sourient dans la rue. J'aime ne pas m'inquiéter trop de la mort. J'aime écouter les histoires des autres. J'aime les actes de gentillesse impromptus. J'aime le son de l'eau. J'aime prendre un poème à l'heure du dîner. J'aime tout en fait, ou presque tout, de toute façon. La tendresse, le désordre, les complications, les beautés minuscules. Voilà ma joie, je suppose. C'est la joie que la joie existe. " sourit Colum McCann, écrivain.
Dix principes d'autodéfense contre la pensée dominante :
. N'hésitez jamais à remettre en cause la parole d'un expert,
. Ne vous laissez pas imposer les limites du possible,
. Un individu n'est jamais seul responsable de sa réussite ou de ses échecs,
. La flexibilité n'est pas un remède au chômage,
. Avant de dire qu'il faut baisser la dépense publique, essayez de comprendre ce qu'elle recouvre,
. La finance n'est l'amie de personne... sauf des financiers,
. N'ayez pas peur de la dette publique,
. Cessez d'écouter les beaux discours sur l'environnement, vérifiez les actes,
. Si vous aimez l'Europe, critiquez la commission européenne,
. Ne croyez pas que le libre-échange profite à tous.
Extrait de l'excellente BD L'économie pour les 99%, de Thomas Porche / Ludivine Stock / Raphaël Ruffier-Fossoul.
Humeurs en liberté, glanées dans mon quotidien :
. " Tout bien réfléchi, je pense vraiment qu'on s'aimerait plus si le slow revenait à la mode. " ;
. " En plein repas, mon oncle alcoolique a déclaré : Je suis Chablis " ;
. " L'embêtant quand tu vis seul, c'est d'essayer de se surprendre. Là, j'me suis ramené le café au lit, mais honnêtement j'm'y attendais." ;
. " Point raclette et tartiflette : vous en êtes à combien de kilos en plus depuis l'ouverture de la saison ? " ;
. " Qui cherche le bonheur n'a qu'à fermer les yeux et imaginer tout ce qui lui ferait plaisir. L'imagination, le meilleur outil pour s'évader du quotidien. Et en plus, c'est gratuit ! Là par exemple, je viens d'imaginer que tout allait bien dans le monde. C'est tellement reposant."
" Rien ne libère autant que la joie.
Elle affranchit l'esprit et l'emplit de calme."
Nahman de Bratslav
Des livres et moi
"Manuel de chasse et de pêche à l'usage des filles" Mélissa Bank (nouvelles à la fois drôles et intelligentes sur les différents âges de la vie...)
"Résister à la culpabilisation. Sur quelques empêchements d'exister" Mona Chollet (sans commentaire...)
"Nous avons besoin d'un ailleurs qui n'existe pas. Réenchanter le voyage" Lucie Azema (un voyage enchanteur, de Bénarès à Istanbul...)
"Eloge des oiseaux de passage, journal d'un ornithologue un peu perché" Jean-Noël Riffel ("un oiseau qui disparaît, c'est de la beauté qui s'éteint et un silence qui s'étend" !)
"Madelaine avant l'aube" Sandrine Collette (roman qui touche aux droits des femmes, au changement climatique, à la condition animale, à l'égalité, aux rapports de force, autour de l'instinct de révolte, prix Goncourt des lycéens !)
Musiques
"Rêveur, rêveur" Louis Chedid (chante surtout l'amour, la beauté et le bonheur. Avec délectation...)
"Sonate en si mineur, de Liszt" Tanguy de Williencourt (mélange vertigineux de profondeur et d'éclat)
"Le Concile des Oiseaux" Hadouk (une symphonie du vivant portée par une pluie d'instruments atypiques. Aussi entêtant qu'onirique...)
"Small Changes" Michael Kiwanuka (majestueux, sensible, son luxueux entre folk et soul, voix ample qui rassure et émeut et excellent guitariste = j'adore !)
"Dance of love" Tucker Zimmerman
" Qu'est-ce qu'une vocation ?
C'est un miracle à faire avec soi-même."
Jouvet
La poésie est le nectar de la littérature. Elle raconte le passage du temps, la passion amoureuse dont l'intensité nous est presque intolérable.... Peut-être la façon la plus juste de dire comment la vie nous bouscule, combien elle nous affecte. Ne comptez pas sur moi pour prendre la défense des réseaux sociaux. Je pense que c'est un cloaque où règnent notre narcissisme, nos besoins égotiques et nos paresses. On y trompe sa solitude. La poésie est-elle un horizon ? Ou un corps traversé par des courants... quelqu'un qui éprouve... et qui trouve les mots pour le dire. Adolescent déjà trop sensible, j'en ai gardé une hyperémotivité aux choses. Tout continue à m'affecter d'une manière parfois insupportable. Toujours, je refuserai le monde tel qu'il est. J'essaie de ne pas être un offusqué systématique.
Je suis ici mais pas d'ici. Le monde est toujours au-dessus de nos forces. J'arrête le combat. J'arrive à la porte du ciel. Sourire. " Toute vie est un long processus de décomposition. " écrivait Scott Fitzgerald dans La Fêlure. Quoi de plus vrai ? L'art n'est pas là pour nous conforter. Le pessimisme neutralise l'action. J'essaie de voir les choses comme elles sont. Je sais qu'on est fini dans le temps et j'essaie de faire avec. J'espère malgré tout. Je suis un mélancolique. Cette idée que tout est fugitif, impermanent, ne gâche pas le temps présent, au contraire. Elle lui donne son vrai poids. Carpe diem !
" Mais ce qui compte à la fin,
c'est ta main,
comme lorsqu'on nous étions petits,
qui trouve la mienne dans le noir d'une cave,
dans un couloir que la minuterie ne nous a pas permis de traverser jusqu'au bout,
c'est ta peau qui dit tout simplement :
Je suis là. "
Nicolas Mathieu, Ciel ouvert
Le fait de penser que ceux qui nous désapprouvent sont mauvais est la forme de base du conflit humain. L'être humain est bizarre quand même.... Il faut aimer les hommes tels qu'ils sont et non tels que je voudrais qu'ils soient ! Facile à dire...
" Rester rebelle, c'est la seule chose qui te maintient en vie. " dixit Marianne Faithfull. A méditer... camarades méditants "vivants" !
Belle entrée dans le printemps, en dansant, en chantant, en riant comme des enfants....
Jacques