samedi 4 novembre 2023

 Newslaitue novembre - 141eme -

Bonjour, Bonsoir

" Si vous détruisez la nature,
la nature vous détruira. "
Wangari Maathai
(icône féministe, première Africaine à recevoir le prix Nobel de la paix en 2004. 
Fondatrice du premier parti vert au Kenya en 1977, 
élue au Parlement puis ministre de l'Environnement.)


   Sommes-nous des moutons ?... C'est bien de clamer que l'on défend la liberté de penser. Mais ce n'est pas suffisant. Par essence, elle pose question, pose des questions. Elle se méfie des consensus (mous) et des idéologies. Elle fait un pas de côté. Elle est incorrecte. Il n'est pas difficile d'avoir l'esprit libre face à un adversaire ou à un "camp" particulier. Il est bien plus compliqué d'être libre à l'égard des siens, des proches, des amis, des gens de son camp ou de sa tribu. Hurler avec les loups est un réflexe pavlovien ! La vraie liberté, ce n'est pas du tout cela. L'Histoire regorge d'individus qui se sont faits injurier, mépriser, exclure du cercle des gens "fréquentables", scandalisant leur propre camp. Ils n'obéissaient pourtant qu'à la simple exigence de vérité. L'émerveillante banalité du quotidien...

  "  Aujourd'hui, le même devoir de liberté nous incombe. Il s'agit de se libérer des prudences tribales, de refuser la douce injonction des amis, de s'écarter quand il le faut des quiétudes de la "famille". L'opinion qu'on partage trop étroitement avec les siens est une tiédeur rassurante, une tanière où l'on se sent à l'abri. C'est aussi, parfois, un aveuglement plus ou moins volontaire. Par fidélité à la tribu, on s'empêche de penser librement. C'est ainsi qu'écrivent les moutons professionnels qui sont foule dans les médias ou en politique.

   D' autres, heureusement, sont plus têtus. Ils n'acceptent pas de suivre le troupeau. Ceux que les pressions du groupe et de l'air du temps ne parviennent pas à mettre au garde-à-vous. La liberté d'expressions n'est jamais "tendance". Là est sa grandeur. C'est plutôt un sport de combat. Un sport solitaire. Résister, garder ses distances = esprit libre. Etre un "refusant", c'est renoncer une fois pour toutes au confort intellectuel, à la logique de meute. C'est garder son quant-à-soi et penser par soi-même. Nous avons besoin de ces paroles libres. Elles seules parviennent à réveiller les âmes "habituées", en brisant net avec l'ennui répétitif du commentaire moutonnier. " nous dit Jean-Claude Guillebaud dans La Vie du 03 août dernier.
   Et vous, vous êtes plutôt mouton ou berger ?... Visionnaires, levez - vous !

   Ma mère, 96 ans, se morfond au sein d'un EHPAD depuis quelques années. Elle sombre petit à petit. Moralement, psychiquement, mais pas physiquement. Elle s'étiole, se dissolve dans la confusion des temps, des espaces et des personnes. Elle prie, elle Lui demande de la libérer. Aucune réponse, aucun signe du Très-Bas ! Quitter la terre, vaste programme qui nous pend tous au nez.... Que devient le corps d'une mère ? Pouvons-nous perdre celui qui nous a porté et pris soin de nous ? 
   " Une mère ne disparaît pas mais est hissée ailleurs dans un amour parfait. Une assomption qui peut-être vaut mieux qu'un prolongement. Toute fin est inénarrable mais penser que la mort d'une mère apporte un "éboulement de trésors" (Paul Claudel) est une consolation." nous console Frédéric Boyer.
   Quand on a que l'amour...

   Prendre soin de soi. Vous connaissez ce leitmotiv. Pour prendre soin des autres aussi. Sinon cela ne sert à rien, si ce n'est de se regarder le nombril (ou dans le miroir). En cette rentrée active, je me fais plaisir en rejoignant une chorale, "fun et inclusive", au répertoire pop et variété internationale, avec un soupçon de musique urbaine. Nous sommes 55 : super tonique les amis ! Je m'offre aussi un atelier poésie tous les deux mois avec l'un de nos écrivains locaux. Et je fais bouger mon corps au sein d'un cours de danse contemporaine. Et tous les jours je marche dans le bois à côté de chez moi, au bord du halage ou de l'océan. 
   Côté bénévolat, je m'éclate à faire des crêpes pour le Téléthon local, promène les chiens de la SPA du coin (plus je connais les hommes, plus j'aime les chiens !), soutiens des personnes âgées isolées par des visites, téléphone ou voiturage. Et je me fais plaisir en allant aux concerts de jazz, blues, musiques du monde, qui ont lieu autour de chez moi. Elle est pas belle la vie de retraité, nom d'un pangolin !

   De moins en moins en phase avec mon époque, serais-je devenu un vieux con (je n'ai que 65 ans) ?! Ce qui m'interroge, c'est que la démocratie est en mauvaise santé. On vit dans un empire du bien, avec des curés de la pensée en tenants de l'ordre moral. Petit à petit, ils restreignent les libertés individuelles, nous disent ce que l'on peut ou pas dire. Je vois la liberté d'expression s'amenuiser. L'accès aux médias n'est plus le même qu'avant car il existe un lissage de la pensée. Il n'y a que sur scène que l'on peut dire ce qu'on veut. Alors, on vieillit et on se refroidit ?!... Je crois que j'ai toujours aimé les êtres humains. Aujourd'hui je réalise à quel point chacun d'entre eux peut être unique et précieux. Là où je percevais le monde et les gens comme immuables, je les vois désormais sous une menace perpétuelle, au bord d'une catastrophe imminente. Plutôt que de me contenter d'observer, j'éprouve maintenant un besoin de soulager, d'aider les autres. La vie ne tient qu'à un fil.
   " La musique est l'un des derniers refuges pour une expérience spirituelle aujourd'hui - d'où son importance. La planète irait peut-être mieux si tout le monde se mettait à la céramique... Si chacun peut être frappé par le malheur, on est tous aussi capables d'accéder à la beauté du monde et de l'humanité." nous dit le chanteur Nick Cave dans Foi, espérance et carnage, livre événement traduit en français.

   La pensée d'Emmanuel Mounier, dcd à 45 ans, vous en avez entendu parler ? Fondateur de la revue Esprit, initiateur du personnalisme, ami de Ricoeur. Tous les témoignages s'accordent à louer ses qualités humaines de simplicité, de modestie, et son " incroyable capacité d'accueil" Mounier écoutait, en vous regardant calmement de ses grands yeux bleus." Il fera de la générosité le principal ressort de la vie de la personne définie comme être de don, de présence et d'engagement. Et cela dans " une vision combative de la dignité humaine ". Chez lui, le dire et le faire allaient d'un même pas. Il " a passé sa vie à ouvrir sur l'espérance des fenêtres à un monde asphyxié " et à en dénoncer " le désordre établi ".
   " L'originalité de son regard sur la société venait de ce qu'il portait loin et profond, en s'efforçant d'identifier les racines des dysfonctionnements, certes économiques, sociales et politiques, mais plus fondamentalement spirituelles. Préoccupons-nous, disait-il, de la mécanique sociétale mais aussi et surtout du carburant qui en conditionne l'horizon. A l'heure du changement de logiciel civilisationnel, de la conversion des modes de vie, de la révision de nos grilles de valeurs, cette pensée conserve une évidente actualité." nous avertit Jacques Le Goff. A méditer camarades !

" C'est parce qu'il ne savait pas où il allait
qu'il était dans la bonne direction."
Grégoire de Nysse
    
Enlivrez - vous
"Dieu sur terre" Thomas Fersen (le chanteur publie un savoureux premier roman grâce à des vers dévergondés !)
"Histoire naturelle du silence" Jérôme Sueur (silence, écoutez... poésie et pédagogie.)
"Petit traité de la joie. Consentir à la vie" Martin Steffens
"Vivre nu" Margaux Cassan (analyse l'évolution de cette pratique, qui l'a aidée à se construire et s'accepter. Le naturisme est un mouvement politique...)
"L'art et la manière" Barbara Carlotti (recueil de nouvelles érotiques qui sont surtout de remarquables portraits de femmes libres.)

Sites
phileod.fr (en souvenir de notre ami Philippe...)

Musiques
"Red moon in Venus" Kali Uchis (en l'écoutant, vous vous sentirez somptueux, chacune de ses chansons est un songe euphorisant)
"Massages for piano" Arnaud Roulin (pianiste et kiné, le toucher fonde ici un éblouissement, un lyrisme solaire...)
"Mariposa" Barcella (un poète véritable d'aujourd'hui...)
"Symphonic Blues Project, de Thierry Maillard et William Russo" Orchestre Victor Hugo/Jean-François Verdier-Awek Blues (le soleil de cette musique se lève à l'ouest)
"En vacances sur Terre" Romain Lateltin (ballades délicates poétiques savoureuses...)

" Le bonheur, c'est tellement plus léger à porter
qu'une existence raisonnable et convenable. "
Alice Parizeau

   Humeurs en liberté, glanées dans mon quotidien : 
   " Les mots gentils. Je les imagine dodus. Tout gonflés de douceur. Emplis du bonheur de faire plaisir. Certains les trouvent niaiseux et préfèrent les garder enfouis en eux. Mais je ne crois pas que ce soit leur place. Ils sont faits pour être offerts. Sans condition, ni embarras." ; 
   " Aujourd'hui, j'ai reçu ma dernière facture d'électricité, et honnêtement maintenant je pense qu'ils facturent : - la lumière du jour - la lumière de l'espoir - la lumière divine - la lumière perpétuelle - Et la lumière au bout du tunnel.... " .

   " N'évangélisez pas par la parole, mais par l'être ! " nous disait Mère Thérésa. A mille lieux de nos intellos de tous poils spirituels, qui théologisent ou philosophent à longueur d'amphis ou de pages remplies, mais s'avèrent incapables de planter un clou (ou un choux !) ou de changer la couche de leur BB. A méditer...
   Être en "pleine conscience", c'est, je crois, consentir à être décalé afin d'être, comme disait Charles Péguy, " habité " plutôt que d'être " habitué " ! A méditer aussi.
   On met du contrôle et de l'assurance partout dans notre vie (enfin, certains, pas tous !). On se protège, on prend des précautions, on rigidifie et tout cela a quelque chose de mortifère, n'est-ce pas ? Et puis, un jour, au coin d'une rue, un geste, un regard, un mot et tout bascule : c'est très vivant de tomber amoureux ! C'est un élan de vie, de création, de mouvement. Avec en plus une dimension sexuelle et érotique qui donne encore plus d'intensité. Cet état amoureux vient nous révéler notre valeur et ce dont on est capable. Je crois que l'on garde une trace indélébile positive des gens dont on a été amoureux. Au bout d'un moment, même après un échec amoureux, on s'aperçoit qu'à un endroit, cette relation a laissé un cadeau.
 
   Doit-on encore faire des enfants ? Fin novembre 2022, nous dépassions les huit milliards d'êtres humains sur Terre. Une information qui, face au dérèglement climatique, a renforcé les inquiétudes. Certains se demandent même s'il faudrait arrêter de faire des enfants. Est-ce vraiment la solution ? Geste écologique ultime ? Solution magique ? Ou être parent autrement ? Lâcher-prise dans notre rapport à l'avenir et au vivant ? Positive attitude ? Ne pas céder à l'éco-anxiété, peur irrationnelle ? Sortir de la culpabilité de faire des enfants ? Je vous le demande. D'excellents livres et articles sont disponibles sur la question.
   Perso, à 18 ans, il n'était déjà pas question pour moi d'avoir des enfants dans ce "monde pourri" !?... Quinze ans plus tard, j'étais père de quatre enfants ! Aucun regret, que du bonheur. Quatre petits "maîtres spirituels" à la maison : le top ! Pas assez de place ici pour vous dire tout ce que cela m'a apporté de richesse, d'ouverture, d'énergie créatrice, de liens, d'humanité, etc etc.

   Vous l'avez compris depuis bien longtemps, dans mes newslaitues, j'aime dédramatiser, au maximum, la folie du monde, des hommes (et des femmes). Chercher la poésie. Et la déconnade est une vraie manière de respirer, envers et contre nos fragilités et nos peurs. Le rire est aussi une manière de se faire des amis, de faire partie d'une équipe. A bon entendeur...
    Il dit quoi de toi, ton métier ?
   Peut-on désirer sans souffrir ?
   Comment peut - on se vouloir du bien et se faire du mal ?
   Comment devient - on ce que nous sommes ?
   Pourquoi le mal frappe les gens bien ?
   Je vous le demande.

   Et si pour être heureux, on se contentait d'être simplement moyen ? Le juste milieu, parce qu'il connaît le danger de l'excès et la vertu de la limite, est le sommet de la sagesse. Nous ne sommes que de passage (pas... sage !), appelés à apporter humblement notre pierre à des chantiers qui nous précèdent et nous survivent. A méditer encore.
   Notre cœur tressaille - t - il encore en 2023 ? Ou s'est - il endurci (depuis la pandémie) ?
   Pensées vibrantes d'automne coloré,
   Talitha Koum ! (éveille-toi !)
   Jacques


vendredi 3 novembre 2023

 Newslaitue octobre - 140eme -

Bonjour, Bonsoir

" Il n'y a qu'une seule vie 
et elle est sans fin. "
Christian BOBIN


   Blaise Pascal, maître en réalisme, maître en émerveillement, maître en humilité, maître en solitude. " Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre, et nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais. ". Pascal, tout le charme de l'alchimie créatrice, de l'intermédiaire entre le rien et le tout, entre le chaos et l'ordonnancement. Il y a entre ses mots, entre ses lignes (cf les Pensées) toutes les promesses, tout l'espoir d'une perfection. Camarade d'incertitude et d'enthousiasme, qui reconnaît n'avoir pas lu tous les livres dont il parle, qui avoue son effroi face aux " espaces infinis" et sa fascination devant la perfection d'une fourmi ! L'homme qui doute, qui cherche et qui n'oublie jamais de s'émerveiller. " Entre nous et l'enfer ou le ciel, il n'y a que la vie entre les deux qui est la chose du monde la plus fragile." Philosophe aventurier de la pensée, qui invente des questions plutôt que des réponses, des hypothèses plutôt que des vérités.  " Joie, joie, joie. Pleurs de joie... ". Il nous parle de notre époque et de nos propres contradictions, des insuffisances des clercs et de la vacuité de nos divertissements. Et de notre inconsolable solitude.... Il est mort à 39 ans.

   Abbaye de Saint-Jacut-de-la-Mer (22), second festival de l'écologie, où nous serons avec des amis mi-octobre, dont le thème est « Faut-il être radical pour sauver la planète ? ». J'ai mon avis sur la question. Et vous ? Pour l'universitaire suédois Andreas Malm, nouvelle coqueluche des écologistes radicaux, y'a pas photo ! Docteur et maître de conf' en écologie humaine, il est reconnu dans le monde universitaire pour ses idées. L'essayiste altermondialiste canadienne Naomi Klein le tient même pour " un des penseurs les plus originaux " sur le dérèglement climatique. Dans Fossil Capital, Malm explique le changement climatique comme un problème historique propre au capitalisme industriel. Système économique fondé sur l'exploitation des ressources et des travailleurs. Thèse partagée par nombre d'intellectuels d'aujourd'hui. 

   Son dernier livre, Comment saboter un pipeline, a été vendu pour l'instant à plus de 10 000 exemplaires rien qu'en France. Il était à Sainte-Soline, enchaînant les interviews à des médias engagés. L'universitaire légitime en effet le sabotage d'installations nécessaires à la production d'énergies fossiles. Mais il convient de bien comprendre ses idées. Son combat contre l'énergie fossile est celui d'un homme mûr, qui estime que l'enjeu climatique est primordial. Même la cause anticapitaliste passe au second plan. La violence qu'il est censé prôner se veut "rationnelle". Le marxiste humaniste qu'il est justifie cette pratique quand elle a un rapport direct et évident avec la cause défendue. Pour lui, le sabotage doit infliger un " coût matériel au capital fossile ", en visant par une action précise et ciblée les infrastructures en construction, par exemple. Son argumentation se veut empirique, non fondée sur la colère ni sur l'anarchisme, idéologie à laquelle il s'oppose. 

   Pragmatique, il est prêt à accepter l'énergie nucléaire existante comme une moins mauvaise option. En attendant l'action de l'Etat, c'est aux citoyens d'agir, même avec le sabotage. Il se réfère ainsi aux actions de l'ANC en Afrique du Sud, à certaines actions de Malcom X et au mouvement " non violent " indien de Gandhi. Il met aussi en avant des actions de sabotage menées par des chrétiens au nom de leur foi dans la lutte contre les armes nucléaires. Tels les Plowshares, mouvement pacifiste chrétien, ou encore le mouvement Catholic Worker fondé par Dorothy Day, militante " anar " chrétienne. Malm est lui-même issu d'une famille de protestants évangéliques charismatiques. C'est dans nos pays riches que l'on consomme le plus ! " Tous les dérèglements sont la conséquence d'un système d'organisation de la production et de la consommation propre au capitalisme. " abonde Gaultier Bès, normalien et essayiste catholique engagé dans le combat écologiste. Il rappelle que le Catéchisme de l'Eglise catholique " pousse assez loin le principe de désobéissance civile " et envisage même les situations où " la résistance à l'oppression du pouvoir politique " peut légitimement recourir aux armes (§ 2243).
   Houps ! Ça sent la révolution écolo, camarades !

   La première rabbine orthodoxe de France, Myriam Ackermann-Sommer, a été ordonnée. Elle a 26 ans. Elle prône à la fois le respect de la loi juive, la halakha, et un accès direct aux textes religieux pour les femmes, et l'inclusion des personnes LGBTQIA+. La femme est l'avenir de l'homme.... Idem pour Mathilde Hallot-Charmasson, 33 ans, productrice du podcast chrétien féministe " Des femmes et un Dieu ". Supers nanas ! Une autre ? La cofondatrice du mouvement féministe ukrainien FEMEN, Oksana Chatchko, décédée à 31 ans, était une artiste habitée par l'iconographie orthodoxe, désacralisant la représentation divine pour mieux l'honorer. Elle a peint de nombreuses icônes dans son atelier à Kiev, exposées à Paris en 2016. En permanence à la recherche d'une transcendance. Le blasphème n'empêchait pas chez elle la fascination. Cette artiste aux velléités de théologienne préparait un essai sur la personne de Jésus, en se penchant sur la pensée politique et révolutionnaire du Christ. Encore une super nana !
   La liberté d'expression n'est jamais "tendance". Là est sa grandeur. C'est plutôt un sport de combat. Un sport solitaire.

   Avant de se précipiter vers une "aide active à mourir", on serait en droit de souhaiter pour toute personne une aide active à vivre !...
   En ces temps de narcissisme extrême, il est sans doute aussi difficile de se trouver "aimable" que de maintenir une relation stable avec un être aimé. L'expérience que nous en avons montre que l'amour est une dynamique (et une dynamite !). Dynamique vertueuse car il en va de l'amour comme de la vie. Plus il se manifeste, plus il sort renforcé des liens qu'il tisse. Sans doute est-ce là un signe de la maturité de nos sociétés et la meilleure des façons de reprendre le collier....

   Il y a plus de 100 milliards de galaxies dans l'Univers visible. Cela signifie qu'il pourrait y avoir là-haut 100 trillions d'étoiles avec des planètes. La vie devrait être vraiment très rare s'il s'avérait qu'en réalité nous sommes tout seuls. Questions pour un champion : dans l'hypothèse d'une vie extraterrestre, le Christ sauvera-t-il aussi les extraterrestres ? Faudrait-il imaginer une incarnation de Dieu sur une autre planète ? Et qu'entend-on par vie intelligente ? Est-ce que d'autres intelligences, non reliées à des êtres humains terrestres, pourraient néanmoins avoir une âme ? Auraient-elles aussi besoin de rédemption ?  Car la Bible exprime clairement que Dieu est le Dieu et Créateur de tout l'Univers, pas seulement celui de la Terre. Il est dit également que Dieu est hors de l'Univers, au-delà de l'espace et du temps. Dès les premiers mots du livre de la Genèse, " au commencement ", Dieu manifeste qu'il est déjà là ! Il n'y a rien dans les Saintes Ecritures qui confirme ou qui infirme la possibilité d'une vie intelligente ailleurs dans l'Univers. En fait, nous n'en savons rien !
   Nous sommes donc libres de spéculer sur le sujet.Gast, quelles questions mes amis !

« Le véritable voyage ce n’est pas de parcourir le désert ou de franchir de grandes distances sous-marines, c’est de parvenir en un point exceptionnel où la saveur de l’instant baigne tous les contours de la vie intérieure. » 
Saint-Exupéry

Livres et vous...
"La vie dessaisie" Foucauld Giuliani, cofondateur du Dorothy Café (analyse les traits d'une époque, la nôtre, dominée par la peur. Appelle à faire l'expérience renversante de l'abandon. Un vrai petit bijou !)
"Pourquoi la méditation ne suffit pas" Bernard Minvielle (parfois réduite à de la "relaxation mentale" conduisant au repli sur soi, alors que la vie spirituelle s'épanouit dans une relation avec un autre...)
"Les origines. Pourquoi devient-on qui l'on est ?" Gérald Bronner (Qui suis-je ? D'où viens-je ?...)
"Soi-même comme un autre" Paul Ricoeur (ouvrage phare de son œuvre)
"Une nuit particulière" Grégoire Delacourt (une rencontre émouvante... l'amour absolu... un voyage au bout de la vie...)

Sites
www.hvli.org (leadership vertueux...)
www.happyend.life (souhaite "libérer la parole" sur le thème de la mort et du deuil)

Musiques
"Double skyline" Olivier Hutman / Lamine Cissokho (duo kora-piano. Musique charpentée, lumineuse, ouverte à chacun. Le manoir de nos rêves...)
"Secret Garden" François-Frédéric Guy (Chopin au piano. L'agencement, la clarté du discours et la justesse d'exécution ne manquent pas d'émouvoir)
"Poetic Tone Pictures. Antonin Dvorak" Leif Ove Andsnes (on a l'impression de tourner les pages d'un beau livre d'images, colorées avec goût, délicatesse et énergie par un interprète qui se comporte autant en orfèvre qu'en conteur.)
"Song of soil" Masahiko Togashi, Don Cherry, Charlie Hadden (intense balade méditative, si aérée qu'elle en devient cosmique !)
"Healing Rituals" Naïssam Jalal (rend hommage aux astres et aux éléments)

" Tu connaîtras la justesse de ton chemin
à ce qu'il t'aura rendu heureux."
Aristote


   " Le fric, c'est chic ! ", vous connaissez cette chanson. Oui, mais l'argent, ça pue (trop) souvent. Et ça tue parfois. La vraie richesse, c'est celle du respect des uns envers les autres, avec nos différences ; du travail bien fait quel qu'il soit parce que cela nous rend heureux ; et surtout, surtout, du partage avec les gens, la convivialité, la bonne humeur, la rigolade, la légèreté.
   " Il existe deux sortes d'individus : ceux qui ont des meubles, et ceux qui ont des valises." nous dit Albert Londres. Vous vous situez où, vous ?
   " La famille, même quand il y a de l'amour, est un lieu hautement pathogène, où ce qu'on vous lègue est une espèce de destin écrasant auquel vous ne pouvez pas échapper et qu'on vous demande de supporter en silence. " nous avertit la lucide Camille Laurens en écrivant Inventer le désir.

   Un peu d'humour dans ce monde de brutes, glané dans mon quotidien :
" Le GPS, c'est la seule voix féminine qui me dit ce que je dois faire." 
" L'actualité est tellement déprimante que j'écoute en boucle Barbara. Ça remonte le moral. C'est dire l'ambiance ! " ; 
" Comme la météo varie tout le temps cet été, je me fais des raclettes au melon. " 
" Je dois monter un meuble Ikéa, je vous souhaite une bonne journée, une bonne semaine et une belle fin d'année. " 
" Vous vous souvenez qu'à une époque, on se signait nos propres autorisations pour pouvoir sortir vingt minutes le chien autour du pâté de maison ? Ahahah, on savait se marrer quand même."

   Trois mantras qui nous aident à devenir "riches", à faire en sorte que notre vie soit comme un long fleuve tranquille : Merci... Pardon... Je t'aime.
   Si l'on vous taxe parfois d'introverti.e, vous pouvez répondre comme la chanteuse Björk : " Introvertie ne signifie pas asociale, au contraire, juste inapte à toute forme de relation superficielle." Et paf !
   La découverte de la littérature et de la poésie m'a permis de rester en vie face à l'absurdité du monde. En cela, c'est une forme de salut. Et pour vous ?

   Peut-on pardonner à quelqu'un qui est déjà mort ?
   Pourquoi l'injustice, le mal ? Que fait Dieu ? Quelle est ma liberté ? Peut-on vivre sans croire ? 
   La citoyenneté démocratique n'est-elle pas le produit d'une croyance ?
   Pourquoi sommes - nous aussi sérieux ?
   Si nous sommes toutes et tous plus ou moins blessés et vulnérables, n'est-ce pas pour nous ouvrir à l'autre ? 
   Je vous le demande.

   Les choses de l'Esprit ne font jamais de bruit. C'est en devenant humain que l'on devient divin, non par le transhumanisme ou la réalité augmentée ! 
   On a besoin des poètes pour ébranler la muraille de nos certitudes. Sommes - nous des moutons ?
   L'étonnement, les découvertes, les premières fois, le jeu et l'imagination sont à cultiver tout au long de notre vie... si nous voulons rester vivants jusqu'au bout.
   Que serais-je sans toi ?
   Belle entrée dans l'automne à chacun.e,
   Jacques