vendredi 30 juillet 2021

 Lettre juillet - 113eme -

Bonsoir, Bonjour


"Être soi-même ?! Quel manque d'ambition !" 
Sempé



Hymne à l'amour. Une force qui pousse à aller vers l'autre et à s'allier avec lui. 
En chanson :
"On s'aimait
On riait, on s'embrassait en ville
On trouvait que l'amour c'était facile
On s'aimait
On s'aimait
En forêt on s'embrassait aussi
Et nos vies étaient comme adoucies
On s'aimait..."
Alain Souchon"on s'aimait", album Âme Fifties, 2019

   Aimer avec tendresse. Mais qu'est-ce que la tendresse ? " C'est l'amour qui se fait proche et se concrétise. C'est un mouvement qui part du cœur et arrive aux yeux, aux oreilles, aux mains." Signé le Pape François. Un mec super que j'adore et soutiens totalement face aux fonctionnaires de Dieu qui ne veulent rien changer à la Curie Romaine. Nom d'un pangolin ! François, dans un livre récent d'entretiens, nous dit aussi : "Le plaisir arrive directement de Dieu, il n'est ni catholique, ni chrétien, ni autre chose, il est simplement divin." Et paf !

   Ode à la douceur. "Nous ne sommes pas grand chose, petites consciences jetées dans l'univers, petits égoïsmes semés au gré du temps qui passe. Vivre, c'est affronter l'inattendu, c'est accepter sa finitude. Nous ne sommes qu'un infime maillon d'un jeu qui nous dépasse, d'une mécanique si bien huilée qu'elle se passera très bien de nous lorsque nous aurons par trop outrepassé les bornes. Sentir la caresse soyeuse du vent sur son visage, inscrire son corps dans le rythme lancinant de la marche, balancer au son des battements de son cœur ; menus plaisirs qui font les grandes joies et qui, là encore, nous rappellent l'essentiel.  Une forme de sérénité tranquille, de douce quiétude, de bien-être incarné. Retrouvons la joie simple d'être dans une sobre démarche, une déambulation tranquille vers un avenir plus radieux. Être sur le chemin, sur la grève, à contempler son soleil intérieur, à se laisser guider par des étoiles qui n'appartiennent qu'à nous. Projetons-nous dans un été de promenades, de courses en montagne, de belles parties de pêche entre amis, et profitons des joies discrètes qui sont offertes tout au long de la belle saison." nous invite Guillaume de Fonclare, chroniqueur. Bel été mes amis !

   Un système spirituel est souvent un masque qui protège de la conversion, un moyen d'éviter la conversion. "La conversion exige de nous la croissance et le changement. Les systèmes nous enferment trop facilement dans les vertus de la veille." Et paf ! "Ma vie spirituelle est incomplète tant que je me désintéresse du problème des logements sociaux, des soupes populaires, des victimes du sida et des réfugiés. La prière (ou la méditation) n'est pas suffisante, tout simplement. La spiritualité bénédictine est une spiritualité qui met en valeur notre solidarité avec le cosmos tout entier. L'époque, le pays, les gens, les choses doivent être traités avec respect, chaque chose devant être considérée comme un agent du sacré." Re-paf ! "

   La Règle de St-Benoît nous demande de ne pas céder à la colère, de ne pas chercher à nous venger, de ne pas vivre une vie de mensonges, de ne pas être durs, de ne pas haïr nos ennemis, bien que nous puissions avoir des ennemis, de ne pas manquer de patience et d'endurance dans les temps agités. C'est une approche radicalement différente de celle que l'on présente au nom de la philosophie du moi." Houlà, ça fait mal un peu, non ?!.... "La spiritualité bénédictine dit qu'il nous est simplement impossible d'atteindre notre vraie plénitude, d'être libres, d'être heureux, si nous n'abaissons pas le soi. Nous ne pouvons pas nous prendre nous-mêmes pour seul programme de vie ! La spiritualité bénédictine nous adoucit. Elle nous appelle à vivre dans la mêlée humaine avec une âme tranquille et un cœur ouvert."  Signé : Joan Chittister dans Une sagesse au fil des jours. La spiritualité bénédictine pour tous.
   Je crois que je vais devenir bénédictin !

   L'amour de soi, un chantier ouvert aux autres. En chanson :

"Je me jette à ton cou" 
"Quand arrive le soir, quand tout est moir
Quand on vit l'ordinaire, quand on est seul sur la Terre
Quand on regarde le ciel, quand tout est éternel
Quand le jour sera fini, quand tout sera fini
Quand on jette le tout, quand la Terre se désassemble
Je me jette à ton cou, c'est mon île d'être ensemble."
Gaëtan Rousselalbum Est-ce que tu sais ?, 2021  

   A force de se comparer aux autres, on se conforme à ce que l'on pense qu'ils attendent. A méditer.... Pour aller plus loin, lire La Démocratie des crédules, sur le complotisme et les fake news, de Gérald Bronner, ou bien encore du même auteur Apocalypse cognitive, face au déferlement d'informations sur internet.

   Effets secondaires du covid, pour l'instant, pour moi, autour de moi. Incontournable : un retour certain à l'essentiel. Le présent-cadeau, les amis vrais cadeaux, la famille vraie cadeau, dame Nature toujours cadeau, la musique pour apaiser l'âme cadeau, la tendresse-réjouissance du couple cadeau.... Puis il y a aussi certaines relations qui s'éloignent parce que complotistes ou un peu paranos, ou idées bien arrêtées sur ceci ou celà, celui-ci ou celui-là....

   Communication difficile quand on est sûr de soi, ou quand l'ego s'enflamme : être sûr d'avoir raison, quitte à en perdre la raison. Laissons faire le temps, et soyons Tao : se glisser dans le mouvement, confiance, détente, et tout ira mieux (j'ai pas dit "bien" !). Il faudrait apprendre à tous que la parole n'a d'intérêt que parce qu'elle est échangée. Et qu'aucune désillusion, aucun échec ne doivent avoir le pouvoir de nourrir en soi le mépris de soi-même. Notre société apparaît de plus en plus fracturée entre des mondes qui ne parlent pas le même langage. Lire notamment les réflexions de Mariette Darrigrand, sémiologue, sur le blog observatoiredesmots.com

   "Le Covid nous a plongés dans une inquiétude larvée, une sorte d'ahurissement devant ce qui nous tombait dessus. Le danger serait de refouler ce sentiment. Demeurer les ahuris du monde est peut-être, aujourd'hui comme hier, l'attitude spirituelle et politique la plus féconde qui soit." Jacques-Yves Bellay, essayiste et romancier, collaborateur de la revue Esprit. A méditer....
   Si cette pandémie nous a bien appris quelque chose, c'est que nous faisons partie du même écosystème. Cette planète, c'est tout ce que nous avons. Pour assurer notre propre survie, nous devons reconnaître cette humanité que nous avons en commun et apprendre à vivre ensemble. Il n'y a pas d'autre solution.
   Relisons l'un de nos derniers "Sage" français, Edgar Morin, 100 ans depuis peu : "Changeons de voie. Les leçons du coronavirus", et surtout essayez de revoir La Grande Librairie du 09 juin sur France 5 (ou en podcast), où il était l'invité unique = une grande leçon d'humanité, avec le sourire en prime !

   Axel Kahn que nous avons reçu à Quimper avec EPHATA, pour une soirée-conférence à guichets fermés, est atteint d'un cancer, qu'il ne cache pas. Au contraire, sa lucidité en est aiguisée. Exemples : "Je veux faire comprendre que personne n'est ce qu'il est sans l'autre. Sans possibilité de donner et de recevoir, personne n'existe. C'est la clé fondamentale pour l'humanité.. Il nous faut être raisonnables et humains. Ne renoncez pas !" nous exhorte-il dans La Croix du 18 mai.

   L'amour, malgré l'absence. En chanson :
"Regarde mes yeux
Là tout au fond
Regarde mieux
Presque mais non
C'est juste une promesse
Qui t'attendait
Mais rien ne presse
Car désormais
Ne vois-tu pas venir les jours heureux
Ils sont bien là
Et dire que l'on vivait sans eux
Jusque là..."
Keren Ann "Les jours heureux", album Bleue, 2019


"On se demande parfois si la vie a un sens. 
Puis on rencontre des êtres qui donnent un sens à la vie." 
Brassaï



Des livres et vous
"Comment peut-on être européen ? Jean-Marc Ferry (une pointure lucide et positive)
"Liberté & Cie" Brian M. Carney/Isaac Getz (la liberté comme principe de management : démarche humaniste)
"Marcel Mézy, l'homme qui redonne vie à la terre" Patrick Le Roux (paysan-chercheur-éleveur-cultivateur de l'Aveyron, "branché" depuis 40 ans)
"L'ego au cours des âges de la vie" Valois Robichaud, gérontologue et psychothérapeute canadien
"Je sais pourquoi l'oiseau chante en cage" Maya Angelou (autrice-poétesse, chorégraphie magnétique, les souffles se coupent... la poésie distribue son énergie folle !)
"Musique du silence. Recherche scientifique et méditation " William JOHNSTON
"QU - Quotient d'utilité" Didier Audebert (apporter une pleine contrepartie à sa présence sur Terre)

Sites
revuehaha.fr (la lettre qui prend le rire au sérieux)
ernesti.fr (veiller sur les plus âgés : y'a pas d'âge pour aid(m)er)
quotientdutilite.com (être utile plutôt que futile)

Musiques
"La Ola Interior" compilation musiciens ibères (paysages sonores immersifs, nappes étirées, ruissellements aquatiques, tablas-flûtes indiennes : envoûte grâce à son enveloppante douceur)
"Promises" Floating Points / Pharoah Sanders (oscille entre musique contemporaine, électronique, et jazz pour ses plages méditatives ou éruptives. Récit cosmique et hypnotique, émotion contenue, d'une absolue beauté formelle.)
"The Tales People Tell" Kelly Finnigan (petit bijou sur du velours)
"It's Only Us" Monophonics (voix de velours, psyché-soul teintée de funk d'une grande élégance)
"Destiino, Destiino" Yuksek (musique électro introspective, limite méditative ou hypnotique par moments)


"La volonté d'aimer, de vivre, est un arbre naturel, 
vigoureux, qui vous pousse dans le corps."
Andrée CHEDID


   Vivre-ensemble, un bien joli programme commun pour notre devenir. L'abbé Pierre en avait une jolie vision : "La première règle avant d'agir consiste à se mettre à la place de l'autre. Nulle vraie recherche du bien commun ne sera possible hors de là." A méditer....
   Se désencombrer des idées reçues, des fausses évidences. En chanson :

" Derrière les gens et les visages
Derrière les mots, derrière les phrases,
Il existe un autre langage,
D'autres lumières,
D'autres images.
Lorsque tout le vernis s'en va,
Il y a vous, il y a moi."
Louis Chedid

   "Personne ne me volera ce que j'ai dansé". J'aime ce vers espagnol tiré d'un poème. Il signifie qu'il ne faut pas avoir peur de faire les choses que l'on veut, ni rougir ou regretter après coup. Quand on a une passion, il faut la vivre sans la regarder passer. A méditer cet été.... 
   Et puis j'aimerais vous dire que j'ai gardé la colère qu'ont beaucoup d'enfants contre l'injustice. A l'âge adulte, on se soumet. Moi pas !

   Traversons nos peurs, regardons-les en face. Et prenons - nous en main. La main, symbole du monde de demain....
   Le luxe, c'est l'espace, le temps et le silence. Comment, sur Zoom ou sur Meet, caresser du bout des doigts une fraîche cotonnade, comment sur WhatsApp ou sur Klaxoon partager des confitures maison ?.... Mes amis, il nous faut faire des choix, des choix de vie.
   Les 3G de l'été 2021 : Gratitude - Gratuité - Grâce.
   Et puis aussi : sea, sexe and sun ! Ou bien encore : liberté, pilosité, sororité....
   Bises,
   Jacques

samedi 3 juillet 2021

 Lettre juin - 112eme -

Bonjour, Bonsoir


"La vie engendre la vie, il n'y aura pas de fin."
François Cheng


   "Et si nos insomnies étaient des prières qui s'ignorent ? Si Balzac disait qu'une nuit d'amour, c'est un livre perdu, je dirais qu'une nuit d'insomnie est un livre, sinon gagné, du moins mûri. Mûri en silence. L'insomnie est comme une prière. On veille sur la maison qui dort. On veille les morts qu'on n'a pas su pleurer. On contemple ces fenêtres lointaines, allumées elles aussi, parce qu'on n'est jamais seuls à se sentir si seuls. La confrérie des insomniaques garde un œil ouvert. Telle une Communion des Saints, version laïque. Les heures qu'on égrène font d'invisibles chapelets. Comme si cette impossibilité de dormir cachait un rendez-vous. Il s'en passe des choses à trois heures du matin, les mains jointes au-dessus d'un café. Cette pensée que nos insomnies sont des prières qui s'ignorent me donne parfois assez de paix pour me détendre. Le sommeil, peu à peu, revient. Mais l'heure a tourné. J'entends le chant des premiers oiseaux. La journée promet d'être longue. Mais elle nous a, dans ce temps volé au jour, promis bien d'autres choses encore." Martin Steffens, philosophe délicieux, dans Marcher la nuit.Textes de patience et de résistance.

   "La diplomatie du yogi et du câlin" vue sur Arte en mars. A l'international, il utilise sa rivalité avec la Chine pour se rapprocher de l'Occident, et le yoga comme une arme de "soft power". Mais à New Delhi, le Premier ministre ultranationaliste Narendra Modi façonne un état autoritaire qui persécute les minorités. Ce monsieur populiste, à la mécanique implacable et dangereuse, se met en scène en tant que yogi lors de la Journée internationale du yoga. Sur le plan intérieur, son masque tombe. Il met en œuvre une politique radicale, attisant la haine interreligieuse. Derrière la diplomatie du yogi et du câlin, il y a des victimes. Encore un cinglé, arrivé au pouvoir au pays de Gandhi ! Il s'est donné pour mission d'assurer le retour à une pureté originelle.
   Moralité : pratiquer le yoga ne rend pas forcément humain.... Depuis 43 ans, j'ai croisé des formateurs et/ou des profs de yoga qui étaient de doux dangereux cinglés ! Lucidité, lucidité, clairvoyance mes amis.... Le saint ce n'est pas celui qui est parfait, c'est celui qui se relève !

   Dans ma Lettre d'avril, je vous ai parlé de mon vécu douloureux avec et dans l'Education nationale. Un autre témoignage. Aux dires de ses professeurs, Thomas Sammut n'aurait jamais dû briller... "Bon à rien, nul en tout", il était ce qu'on appelle communément un cancre à l'école. Non pas qu'il était plus stupide qu'un autre, mais il ne percevait ni sens ni plaisir à se trouver dans une salle de classe (comme bibi). Cet endroit où des "enfants sont enfermés dans des schémas de pensée les empêchant d'accéder à leur vrai potentiel", comme il l'écrit dans son livre Un cancre dans les étoiles. Sans diplôme en poche, il devient entraîneur de natation. Et observe que les performances de ses nageurs, les jours de compétition, ne reflètent pas leur véritable niveau. Comment l'expliquer ?
   En échangeant avec eux, il finit par comprendre que leurs performances dépendent de leur bien-être, et du fait de se sentir libérés du regard des autres pour certains, de leurs croyances limitantes pour d'autres. Des pressions et des limites depuis trop longtemps ancrées en eux : "80% des pensées limitantes remontent à l'enfance et la période scolaire. Elles nous empêchent d'exprimer notre véritable potentiel et donc d'être heureux. Plus on grandit à l'école, et plus notre sourire, notre insouciance et notre soif d'apprendre disparaissent. On nous demande de travailler dur pour obtenir des résultats qui nous rendront, peut-être, heureux. C'est aberrant. Il faut partir du principe que c'est en étant heureux que l'on travaille mieux et qu'on obtient naturellement des résultats". Thomas Sammut devient alors coach pour sportifs de haut niveau et en entreprises. "Quand on travaille sur la joie de vivre et le bonheur, on peut amener un athlète très loin dans les performances. En France, dès qu'on sort du moule, on est marginal, et on ne peut être cité pour exemple". À méditer....

   Crise sanitaire : que deviendront nos peurs ? Porter attention à ce qui se produit à bas bruit et aux résurgences de nos émotions. Comment regardez-vous cet événement dont la "fin" semble se dérober sans cesse ? "Un étirement du temps qui rend très incertaine la question de l'après. Depuis le premier confinement, nos repères temporels sont brouillés, du fait même du virus. Le covid, on peut l'avoir à nouveau, on peut aussi développer un covid long. Ce n'est pas un événement clos mais quelque chose qui nous traverse et nous transforme. Effets de cette expérience sur notre vie intime et sociale ? Je sais aujourd'hui ce qui me manque : les rencontres, les voyages, l'imprévu... Je sais que seul je m'appauvris. Cette crise qui aiguise les inégalités rend visible la question du partage, accroît la soif de justice. Les émotions qui se succèdent en nous depuis un an prendront-elles un chemin souterrain ? Que deviennent nos peurs quand elles ont été fortement ressenties et tues ? Nos hontes, nos colères ? Nos émotions passées ? Les émotions contenues finiront par s'exprimer ailleurs. Ce qui est enfoui profondément finit toujours par trouver son point de résurgence, de manière déplacée, imprévue, voire déplaisante. Il faut nous inquiéter des non-dits, des haines recuites, se demander où celles-ci vont se déplacer, et qui en seront les victimes. Tout reviendra, mais dans un ordre qui nous surprendra. Saurons-nous rester vigilants, ne pas céder à cette fatigue parfois si écrasante ?" nous avertit Patrick Boucheron, historien - professeur au Collège de France.

   L'obligation fraternelle à se faire vacciner. Cela vous dit quelque chose ? "La situation sanitaire actuelle est un de ces moments où toutes les composantes de la fraternité doivent agir. Se faire vacciner devient alors un geste social et fraternel pour soi-même et les autres : l'autre est un autre soi-même. Nous ne sommes jamais des individus isolés, mais une famille d'êtres humains vivant dans la même maison, sous un même toit bleu, avec des murs fragiles reposant sur un sol commun : nous avons tous une obligation fraternelle à se faire vacciner contre le Covid-19." nous confie Jean-Michel Debarre. Liberté... Egalité... Frater.... A méditer !

   Beaucoup de français, comme moi, sont pourtant encore méfiants à l'égard des vaccins. Parce qu'on l'impose, parce que l'efficacité de certains n'est pas toujours optimale, ou parce que des complications apparaissent parfois. La vaccination, en protégeant notre santé, rompt les chaînes de contamination et protège nos proches. Nous nous protégeons mutuellement. Acte civique ?.... Engagant notre responsabilité, en faveur de notre santé, et exprimant notre solidarité avec les plus fragiles. Une fois dit ça, vous êtes "libres" ! "Je ne pense covid qui nous sépare".... Par pitié, relativisons nos petits malheurs d'enfants gâtés.

   Une société bruyante empêche de penser. Nom de zeus ! "Une société trop bruyante sature nos sens, empêche de nous faire réfléchir à nous-même et à nous confronter à l'altérité du monde. Au contraire, la parole, qui est au cœur de toutes les interactions sociales, a besoin de silence pour être audible : le silence est la respiration de la conversation. Sans lui, la parole a de moins en moins de sens. Il faut redécouvrir la valeur du silence." nous invite David Le Breton.
   C'est ce que nous vivons en faisant notre Yoga. Minimum de paroles pour laisser l'individu se diriger vers son intériorité. Silence intérieur pour arriver au silence extérieur, non dualité, union intérieure-extérieure. Apprivoiser le silence, par étapes, vers une libération sensitive, à fleur de peau : pas sans risques. Puis manger en silence parfois, ou en lisant, cuisiner en silence, marcher en silence, faire l'amour en "silence".... Méditer en silence 20mn deux fois par jour change notre vie. Vous confirmez ?

   Ultra-riches. Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a demandé, le 05 mai, la mise en place d'une taxe exceptionnelle sur les ultra-riches pour financer "un vaste plan de mobilisation à l'égard de la jeunesse""Entre 2009 et 2020, il y a eu plus 400% d'augmentation (de revenus) pour les ultra-riches. Qu'on ait pendant deux ans un plan exceptionnel, je trouve que ce n'est pas du tout choquant", a-t-il affirmé. Je suis d'accord avec lui . Et vous ?


"Si tu n'arrives pas à penser, marche. 
Si tu penses trop, marche. 
Si tu penses mal, marche."
Jean Giono



Des livres et vous
"L'aventure du corps" Fabienne Martin-Juchat (synthèse de 30 ans de recherches en communication non verbale et en anthropologie du corps et des émotions ! Lire aussi "L'industrialisation des émotions")
"L'éco-anxiété - Vivre sereinement dans un monde abîmé" Alice Desbiolles, médecin de santé publique, épidémiologiste
"Comment pensent les forêts" Eduardo Kohn
"Pour la vie" Nicole Laurent-Catrice (poétesse Rennaise, 83 ans, une vingtaine de recueils : son regard pétille de vie !)
"L'Ecrit de l'éternité d'or" Jack Kerouac (fulgurances poético-mystiques, par l'auteur du splendide Sur la Route)

Sites
egorafi.fr (site parodique face à la pandémie)
itirando.bzh (GR34 top beauté !)
www.asso-mamama.fr (bénévoles demandés les 18/19 juin partout en France...)
www.lespetitsmatins.fr (une collection pour penser le monde - meilleur - de demain)
www.universite-du-nous.org (gouvernance partagée, intelligence collective)

Musiques
"Acquainted With Night" Lael Neale (intimiste et intensément habité, une voix directe et sans fard)
www.delphine-amice.com (elle danse des mouvements venus d'ailleurs...)
"Un autre monde" Naïssam Jalal/Orchestre symphonique de Bretagne (géniale flûtiste Victoire du Jazz 2019, inclassable double album)
"Muses" Karen Lano (chant terrien et planant)
"Le Témoin" Effdé (marie merveilleusement chanson et indie folk à l'américaine, arpèges de guitares vertigineux, notes suspendues au piano et un chant élégant et doux. Disque autoproduit)
"Tone poem" Charles lloyd and the marvels (enivrant, onirique et printanier. C'est le son des poètes !)


"Une vraie communauté est le produit d'une loi intérieure, 
et la plus profonde, la plus simple, la plus parfaite
 et la première des lois est celle de l'amour."
Robert Musil, L'homme sans qualités


   "Rien n'est plus défatigant qu'une joie, rien n'est plus fatigant qu'une angoisse. L'être humain ne fait pas que vivre mais exerce le dur métier d'exister : il doit inventer les chemins de sa vie. L'humanité est une tâche autant qu'un don, et ce devoir d'inventer, cette tâche, l'expose "ontologiquement" à la fatigue. Plus exaltante, mais aussi plus difficile, qu'un hier stable, est la vie dans une époque complexe, incertaine, ondoyante, et liquide. Le post-moderne est sommer de s'adapter, de manière permanente, à un monde impermanent.
   Nous sommes comme des caméléons sur un kaléidoscope que menace le burn-out et qui, quand tout s'accélère, sentent un point de côté de l'âme. Sentiment de ne plus pouvoir suivre alors même qu'on s'y efforce. On dort de moins en moins... S'endormir c'est descendre dans une étrange sphère d'oubli, descente indispensable à la reconstitution de la "nappe phréatique de soi".
   Le confinement a changé nos corps. L'ennui n'est pas plus facile à vivre que le burn-out. Et surtout rien ne remplace la grâce et l'appel de l'autre qui ne remplace pas sa présence. Le pain appelle le copain. La joie, n'est-ce pas l'ouverture, la dilatation du cœur et de l'esprit ? Oui, rien de plus défatigant qu'une joie." Eric Fiat, philosophe, éthique médicale, dans Le Monde 31/12/2020

   "Un monde dans lequel des femmes et des hommes manqueraient de désir ou d'énergie est un monde impensable, voire invivable - car la vie a besoin d'un foyer irradiant auquel s'alimenter. Les âmes fortes sont d'utilité publique parce qu'elles savent communiquer aux âmes faibles un peu de ce feu qui leur manque. Les "faibles" s'accommodent très bien de la défaillance des autres, au moins dans un premier temps, parce qu'elle les conforte dans leur existence végétative. Ils ne savent pas à quel point leur simple fonctionnement est tributaire de la beauté exubérante et de la force inépuisable de ceux qui ont choisi de plonger dans le tourbillon de la vie." Je sais plus qui a dit ça, mais c'est pas mal !

   A méditer : en France, près de 100 000 personnes sont internées, chaque année, sous contrainte. Le fils de l'écrivain Régis Jauffret raconte le quotidien absurde de ces journées passées à ne rien faire, abandonné de tous (où sont les amis quand ça vous arrive ?), miné par la peur de ne pas sortir. Lisez Le Fumoir de Marius Jauffret : vol au-dessus d'un nid de coucous !
   Toujours en France, en 2021, 1 personne sur 6 vit sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 900€ net par mois. Alors que les Français, en 2020, ont épargné 100 milliards. Cherchez l'erreur.... "100 milliards, c'est également le montant du plan de relance du gouvernement français. Seulement 800 millions, soit 0,8%, sont consacrés aux plus démunis. Les couches aisées ont épargné durant la crise, les plus en difficultés se sont endettés. Une des solutions promues par les économistes est de faire porter la responsabilité sur les plus riches. D'août à novembre 2020, les milliardaires de la planète se sont enrichis de 2 700 milliards de dollars. Leur dire qu'ils vont mettre la main au portefeuille, c'est une mesure de justice sociale. Plusieurs crises ont amené à taxer davantage les plus aisés. Ils vivent d'une économie financiarisée qui se porte bien et dont on a en plus réduit la taxation : c'est absurde." nous dit l'historienne Axelle Brodiez-Dolino dans Télérama du 14/04.

   Peut-on soigner le capitalisme ? Ce qui est irréaliste et dangereux, c'est de penser que l'humanité va pouvoir continuer à vivre dans un tel système, totalement destructeur et insoutenable. Il existe des alternatives simples, crédibles et immédiatement réalisables pour remettre la finance à sa juste place. Il faut accepter avec sérénité la nécessité d'une révolution.... You see what i mean ?

   Vous avez lu dans mes Lettres depuis janvier que je cherchais une forme d'ermitage pour écrire 2/3 semaines peu importe la saison. Merci pour vos réponses. Ainsi, grâce à vous, je peux m'isoler en 29, 56, 74, 83, 30, 20, 04, mais aussi en Belgique ! Ma porte reste ouverte.... Merci braz pour votre complicité. Et si l'un d'entre vous est partant, je caresse le projet de sillonner le Mont-Athos dès que possible. Contactez-moi pour l'organisation, merci.

Belle "libération" en vous et autour de vous : embrassons-nous, nom d'un pangolin ! 
"L'étreinte est le plus haut langage du corps et de l'âme." nous rappelle Jacques de Bourbon Busset.
On est sortis du confinement mais pas de l'auberge !....
Prendre soin de ceux qui nous entourent, de ce qui nous entoure.
"Moins de biens, plus de liens !" : mantra actuel.
On va tous mûrir, je vous dis depuis un an, et je le constate.
En tant qu'impulsif réfléchi, je vous salue.  
Bises (je peux, je suis vacciné total !),
Jacques


PS : vous êtes environ 1140 "belles" personnes à recevoir mes Lettres (sur 1656 contacts). Un réseau humain et convivial inestimable. Je vous en remercie encore. Je me permets donc de vous solliciter. 
   Je suis en quête d'un "ermitage", un cabanon autonome, simple, dans un cadre de nature, loin de l'agitation humaine et du bruit, afin d'y résider quelque temps entre le printemps et l'automne de cette année, pour écrire mes "mémoires". 
   A 33 ans, j'ai écrit sur mes 30 premières années de vie : cela m'a pris 9 mois (le temps d'une grossesse !). 
   A présent je veux (ac)coucher les 30 suivantes. 
   J'étudierais toutes propositions, et conditions. 
   D'avance merci.