jeudi 10 avril 2025

 Newslaitue avril - 158eme -

Bonjour, Bonsoir

" On ne dit jamais assez aux gens qu'on aime
qu'on les aime..."
Louis Chedid

   Pourquoi une sensibilité XXL est une vraie force ? Véritables éponges émotionnelles - comme bibi - les ultra-sensibles que nous sommes peinent à faire valoir les atouts de cette inclination à être très réceptif à ce qui nous entoure. Pourtant, cette hypersensibilité peut nous propulser plus que nous peser. " La définition fondamentale de la sensibilité, elle est belle et simple. C'est le fait d'être vivant, de percevoir l'existence à travers tous ses sens. La sensibilité, dite haute ou ultra, concerne 30% de la population. Les personnes vont apporter de l'importance et consacrer du temps à toutes les informations reçues sur le plan sensoriel." nous dit Saverio Tomasella, psychanalyste. Les ultra-sensibles que nous sommes se considèrent souvent "sans filtre". Tout résonne et est capté de manière puissante : c'est notre côté " éponge émotionnelle ". Loin d'être une maladie ou un handicap, cette forte connexion aux êtres et aux choses reste, un immense atout et trésor au quotidien. 

   Elle offre une propension à mieux profiter et savourer nos amours, nos amitiés, nos relations familiales, nos réussites, nos plaisirs, nos détentes... Grâce à notre haute sensibilité, tout cela prend plus de place dans nos vies. Le grand sensible se montre créatif, curieux, empathique, spontané, enthousiaste... Et, surtout, il sait s'éprendre de beauté ! Les ultrasensibles sont capables d'être ravis par des petites choses du quotidien à partir du moment où c'est bon et beau. Soyons fiers de notre sensibilité ! En prendre soin, la développer ne pourra que faire grandir notre humanité. A méditer camarades "pleine conscience" !

   Le numérique devient un acteur géopolitique. Les utilisateurs se tournent ainsi davantage vers des réseaux sociaux européens, plus éthiques que ceux de leurs concurrents américains ou chinois. Cinq alternatives européennes : Mastodon, Yubo, BeReal, Whaller, ID by Amo. A vous de jouer !
   En annonçant la fin des partenariats avec des médias de fact-checking aux Etats-Unis, le patron de Meta (Facebook, Instagram...) Mark Zuckerberg porte un coup sévère aux journalistes et ouvre davantage la porte à la désinformation sur les réseaux sociaux. En France, des outils gratuits et fiables sont à disposition du grand public pour vérifier rapidement si des informations sont vraies ou "fake". Par exemple AFP Factuel, Vrai ou Faux, De Facto. Ne nous en privons pas !

   Un peu d'humour, glané dans mon quotidien, dans ce monde de oufs :
" J'ai la désagréable impression d'une accélération de la raréfaction des bonnes nouvelles " ;
" Qui cherche le bonheur n'a qu'à fermer les yeux et imaginer tout ce qui lui ferait plaisir. L'imagination, le meilleur outil pour s'évader du quotidien. Et en plus, c'est gratuit ! Là par exemple, je viens d'imaginer que tout allait bien dans le monde. C'est tellement reposant. " ;
" Je ne range jamais chez moi, je laisse tout en bordel. Comme ça si des voleurs viennent, ils penseront que je viens déjà d'être cambriolé." ;
" Ça marche super bien la loi anti démarchage téléphonique : je n'ai eu que 27 appels aujourd'hui au lieu des 12 habituellement."

   En se libérant de l'inquiétude constante du regard des autres, on cesse de voir le monde comme un endroit dangereux, rempli d'ennemis. Ou comment oser ne pas être aimé pour s'épanouir. La peur de ne pas être aimé nous mène vers des impasses. Affronter cette peur est libérateur : briser le sentiment de solitude, se servir de son sentiment d'infériorité, en finir avec la compétition.
   Plus notre vision du monde, des gens et de nous-même est large, plus nous sommes en mesure d'inviter toutes sortes d'émotions, d'opinions, de sentiments... et de débattre sans se haïr. A méditer camarades politiques et autres dirigeants associatifs, d'entreprises, etc. Keep cool men and women ! Faîtes l'amour pas la guerre nom d'un pangolin !

" Comment veux-tu le soleil sur la peau/
Sans les paroles et sans les mots/
Comment veux-tu les caresses dans la nuit/
Dans le silence des non-dits... "
Christophe Mali, dans Redis-le moi, album Humain

" L'humour est un merveilleux dérivatif au sentiment tragique
que nous inspirent notre solitude et notre finitude ontologiques. "
Michel Cool

Enlivrez-vous
"Le ciel ouvert" Nicolas Mathieu (Goncourt 2018, ardent défenseur de la liberté de création. Intime et poétique ouvrage lumineux...)
"Hollywood et la difficulté d'aimer" Laurent Jullier (beau livre qui même comme rarement le cinéma et une profonde réflexion sur l'amour.)
"Matrice. Aux origines de la domination masculine" Claire Alet (surprend, bouscule, dérange le lecteur dans ses certitudes, mais son analyse évite largement les écueils de la polémique...)
"Être quelqu'un de bien. Philosophie du bien et du mal" Laurence Devillairs
"Le Péril Bolloré" Marie Bénilde (la journaliste dissèque l'empire Bolloré et son projet politique ultraconservateur. Saisissant camarades "pleine conscience" !)

Musiques
"In a Landscape" Max Richter (piano, cordes, boucles musicales répétitives = musique enveloppante, du contemporain contemplatif)
"De Paris à Prague" Lilian Lefebvre Vincent Martinet (clarinette-piano, plaisir de sens, singularité, un carnet de voyage épatant = enregistrement fraternel)
"Prèchof" Noé Preszow (aujourd'hui l'une des plus belles perles de la chanson francophone...)
"3" Abdullah Ibrahim (deux heures intenses, entre introspection et élévation)
"Venice" Anastasia Kobekina (violoncelliste aux compositions inspirées par l'onirisme enchanteur de la cité des Doges : cool...)

" Au milieu de l'hiver,
j'ai découvert en moi un invincible été."
Albert Camus


   Vieillir ne comporte pas tant d'avantages, mais il y a au moins celui-ci : on se déleste du superflu. A partir d'un certain âge, la vie peut être formidablement légère. Je ne sais pas pourquoi la mienne en tout cas s'allège de plus en plus. Peut-être à bien y songer l'humour joue-t-il un rôle dans cette légèreté d'oiseau. L'amour qui dure - notre couple perdure depuis 38 ans - et qui en mûrissant ne conserve que ce qu'il faut, y a aussi sa part. Inch'Allah ! 
   Pour dire très simplement des choses très complexes, j'ai mis du temps à être heureux. Mais, ma divine compagne, la vie à la campagne, la proximité des bêtes, les fleurs du jardin, la beauté de certains soirs, tout cela aura beaucoup contribué à la venue de ma joie. De vous compter parmi mes amis aussi ! " A quoi sert l'amitié ? Peut-être à consoler le chagrin que l'amour a causé. " nous dit monsieur Vermelen, fermier à ses heures.

   Les mots nous racontent. Un jour, un poème. Une invitation à vivre différemment le présent. Rien de plus audacieux aujourd'hui que de se laisser imprégner par la poésie. " C'est une invitation à se laisser aller là où il n'y a plus pied, comment apprendre sinon ? La poésie lave les yeux, les pensées, les idées noires. " nous prévient Arthur Teboul, le chanteur de Feu! Chatterton. Remède intime. La poésie est ouverte. Joie et instinct ! On est invité à  y mettre notre sens intime. Les mots nous racontent, saisissent une émotion extrêmement subtile et complexe de nos existences. C'est ce qui me bouleverse en tant que lecteur, cette forme de tension entre le fond et la forme. Christian Bobin, Paul Eluard, Apollinaire, René Char.... 

   Aujourd'hui, on est en permanence face à un miroir avec les réseaux sociaux, où on ne nous envoie que des choses qu'on aime déjà, que des gens qui pensent comme nous. La poésie, elle, est une autre manière d'observer le monde. Ce qui n'est pas de tout repos ! Mais si on n'est pas prêt à prendre le risque, on est déjà mort. La poésie célèbre souvent l'instant présent. Une qualité de présence à soi, à l'autre, à l'ici et maintenant. C'est une lutte au quotidien ! Elle vous attrape en quelques mots, crée un petit électrochoc, une brèche pour s'échapper, et un autre espace-temps. On va à son rythme. Ce que j'adore avec la poésie, c'est qu'elle est toujours une invitation, une porte ouverte (ephata!), une main tendue. Carpe diem ! 

   J'ai eu 67 ans en janvier dernier, et je ne sais toujours pas bien ce qui s'agite au creux de ma pensée, de quoi est faîte au juste ma personnalité, de quel bois se chauffe ma nature profonde. Il me semble certains jours n'être spirituellement pas très différent d'un sac de betteraves ! 
   Rions bien haut, mes amis, d'un rire qui s'élève bien haut, infime processus de vieillissement, une espèce de mûrissement.
   A quoi sert l'âme si elle reste impuissante à guérir notre peine ?...
   Le temps venu, j'aimerais que l'on grave sur ma tombe ses mots : " C'était un brave homme. Mais il n'y était pour rien. "
   Avril... le temps de se découvrir... "Hug" pour tous !
   Jacques

lundi 17 mars 2025

 Newslaitue mars - 157eme -

Bonjour, Bonsoir


" Chacun qui venait à moi et qui n'était pas moi-même
m'amenait une part de moi-même 
que je ne connaissais pas moi-même. "
Renan

   Le pouvoir de la joie : quand on expose nos singularités, on crée de l'unité. Si on entend tout le temps ceux qui divisent, critiquent, sont dans la haine, on a la sensation qu'ils sont majoritaires. Sauf qu'ils ne le sont pas ! " Organisons le fait qu'on a envie d'être ensemble, organisons la tolérance, l'accueil, l'acceptation, la générosité, organisons tout ça. Et puis, exprimons-le. C'est une mission politique et médiatique, mais aussi une mission de chacun." nous invite Thomas Jolly, le chef d'orchestre des Jeux Olympiques derniers. La joie, comme une sensation. Cette expérience toute privée donne raison à Arne Naess, le théoricien spinoziste de "l'écologie profonde", qui associait l'écologie aux passions joyeuses et considérait qu'un ou une écolo triste était une contradiction dans les termes (avis à certains militants !). Quelle joie ? " D'abord, celle du silence cérébral. C'est l'un des rares endroits où le monologue intime cesse, la mer prend sa place. Ainsi, la joie, c'est ceci : être semblable à elle, gagner son affection, y arriver. C'est un grand muscle du vide intérieur !" nous dit Kamel Daoud, écrivain. 

   Nous sommes en un temps où nos joies ne peuvent venir que de notre vie privée et de nos relations affectueuses. Chercher nous met en joie.... De toutes petites histoires très locales, qui racontent ce que les gens font de formidable, me mettent en joie. Et vous ?... Le bonheur : ce qui ne s'achète pas ! Idem pour la joie ? " La bonne société est celle qui réduira le travail social à un minimum afin que puissent s'épanouir, durant le temps libéré, les facultés créatrices et ludiques des individus. " nous avertissait déjà André Gorz, journaliste et penseur de l'écologie, en septembre 1978.

   " J'aime les gens. J'aime le monde. J'aime veiller trop tard et me lever trop tôt. J'aime me saoûler et j'aime rester sobre. J'aime voyager. J'aime rentrer à la maison. J'aime faire l'amour et j'aime le fait de vouloir faire l'amour. J'aime les personnes qui se sourient dans la rue. J'aime ne pas m'inquiéter trop de la mort. J'aime écouter les histoires des autres. J'aime les actes de gentillesse impromptus. J'aime le son de l'eau. J'aime prendre un poème à l'heure du dîner. J'aime tout en fait, ou presque tout, de toute façon. La tendresse, le désordre, les complications, les beautés minuscules. Voilà ma joie, je suppose. C'est la joie que la joie existe. " sourit Colum McCann, écrivain.

   Dix principes d'autodéfense contre la pensée dominante : 
   . N'hésitez jamais à remettre en cause la parole d'un expert,
   . Ne vous laissez pas imposer les limites du possible,
   . Un individu n'est jamais seul responsable de sa réussite ou de ses échecs,
   . La flexibilité n'est pas un remède au chômage,
   . Avant de dire qu'il faut baisser la dépense publique, essayez de comprendre ce qu'elle recouvre,
   . La finance n'est l'amie de personne... sauf des financiers,
   . N'ayez pas peur de la dette publique,
   . Cessez d'écouter les beaux discours sur l'environnement, vérifiez les actes,
   . Si vous aimez l'Europe, critiquez la commission européenne,
   . Ne croyez pas que le libre-échange profite à tous.
   Extrait de l'excellente BD L'économie pour les 99%, de Thomas Porche / Ludivine Stock / Raphaël Ruffier-Fossoul.

   Humeurs en liberté, glanées dans mon quotidien :
   . " Tout bien réfléchi, je pense vraiment qu'on s'aimerait plus si le slow revenait à la mode. " ;
   . " En plein repas, mon oncle alcoolique a déclaré : Je suis Chablis " ;
   . " L'embêtant quand tu vis seul, c'est d'essayer de se surprendre. Là, j'me suis ramené le café au lit, mais honnêtement j'm'y attendais." ;
   . " Point raclette et tartiflette : vous en êtes à combien de kilos en plus depuis l'ouverture de la saison ? " ;
   . " Qui cherche le bonheur n'a qu'à fermer les yeux et imaginer tout ce qui lui ferait plaisir. L'imagination, le meilleur outil pour s'évader du quotidien. Et en plus, c'est gratuit ! Là par exemple, je viens d'imaginer que tout allait bien dans le monde. C'est tellement reposant."   

" Rien ne libère autant que la joie.
Elle affranchit l'esprit et l'emplit de calme."
Nahman de Bratslav

Des livres et moi
"Manuel de chasse et de pêche à l'usage des filles" Mélissa Bank (nouvelles à la fois drôles et intelligentes sur les différents âges de la vie...)
"Résister à la culpabilisation. Sur quelques empêchements d'exister" Mona Chollet (sans commentaire...)
"Nous avons besoin d'un ailleurs qui n'existe pas. Réenchanter le voyage" Lucie Azema (un voyage enchanteur, de Bénarès à Istanbul...)
"Eloge des oiseaux de passage, journal d'un ornithologue un peu perché" Jean-Noël Riffel ("un oiseau qui disparaît, c'est de la beauté qui s'éteint et un silence qui s'étend" !)
"Madelaine avant l'aube" Sandrine Collette (roman qui touche aux droits des femmes, au changement climatique, à la condition animale, à l'égalité, aux rapports de force, autour de l'instinct de révolte, prix Goncourt des lycéens !)

Musiques
"Rêveur, rêveur" Louis Chedid (chante surtout l'amour, la beauté et le bonheur. Avec délectation...)
"Sonate en si mineur, de Liszt" Tanguy de Williencourt (mélange vertigineux de profondeur et d'éclat)
"Le Concile des Oiseaux" Hadouk (une symphonie du vivant portée par une pluie d'instruments atypiques. Aussi entêtant qu'onirique...)
"Small Changes" Michael Kiwanuka (majestueux, sensible, son luxueux entre folk et soul, voix ample qui rassure et émeut et excellent guitariste = j'adore !)
"Dance of love" Tucker Zimmerman

" Qu'est-ce qu'une vocation ? 
C'est un miracle à faire avec soi-même."
Jouvet

   La poésie est le nectar de la littérature. Elle raconte le passage du temps, la passion amoureuse dont l'intensité nous est presque intolérable.... Peut-être la façon la plus juste de dire comment la vie nous bouscule, combien elle nous affecte. Ne comptez pas sur moi pour prendre la défense des réseaux sociaux. Je pense que c'est un cloaque où règnent notre narcissisme, nos besoins égotiques et nos paresses. On y trompe sa solitude. La poésie est-elle un horizon ? Ou un corps traversé par des courants... quelqu'un qui éprouve... et qui trouve les mots pour le dire. Adolescent déjà trop sensible, j'en ai gardé une hyperémotivité aux choses. Tout continue à m'affecter d'une manière parfois insupportable. Toujours, je refuserai le monde tel qu'il est. J'essaie de ne pas être un offusqué systématique. 

   Je suis ici mais pas d'ici. Le monde est toujours au-dessus de nos forces. J'arrête le combat. J'arrive à la porte du ciel. Sourire. " Toute vie est un long processus de décomposition. " écrivait Scott Fitzgerald dans La Fêlure. Quoi de plus vrai ? L'art n'est pas là pour nous conforter. Le pessimisme neutralise l'action. J'essaie de voir les choses comme elles sont. Je sais qu'on est fini dans le temps et j'essaie de faire avec. J'espère malgré tout. Je suis un mélancolique. Cette idée que tout est fugitif, impermanent, ne gâche pas le temps présent, au contraire. Elle lui donne son vrai poids. Carpe diem !

" Mais ce qui compte à la fin,
c'est ta main,
comme lorsqu'on nous étions petits,
qui trouve la mienne dans le noir d'une cave,
dans un couloir que la minuterie ne nous a pas permis de traverser jusqu'au bout,
c'est ta peau qui dit tout simplement :
Je suis là. "
Nicolas Mathieu, Ciel ouvert

   Le fait de penser que ceux qui nous désapprouvent sont mauvais est la forme de base du conflit humain. L'être humain est bizarre quand même.... Il faut aimer les hommes tels qu'ils sont et non tels que je voudrais qu'ils soient ! Facile à dire...
   " Rester rebelle, c'est la seule chose qui te maintient en vie. " dixit Marianne Faithfull. A méditer... camarades méditants "vivants" !
   Belle entrée dans le printemps, en dansant, en chantant, en riant comme des enfants....
   Jacques


mercredi 5 mars 2025

 

ASSOCIATION   « EPHATA »

- 19eme année -

sciences humaines et traditions spirituelles

QUIMPER - FINISTERE

http://ephata-bzh.blogspot.fr 

 

Invités accueillis par nos soins depuis 2007 à Quimper :

Jacques Musset, Dr Yves Prigent, Pierre Milcent, Georges Romey, Jean-Albert Guénégan, Bernard Feillet, Catherine Preljocaj, Dr Frédéric Rosenfeld, Robert Scholtus, Alina Reyes, André Comte-Sponville, Thomas d'Ansembourg, Fabrice Midal, Xavier Péron, Bertrand Vergely, Alain Aubry-Mouvement Colibris, Dennis Gira, Jean-Baptiste de Foucauld, Pierre Rabhi, Nicole Rivet, Nathalie Mekluz, Bruno Sinquin, Jeannot Margier, Pierre-Pascal Baron, Guy Corneau, Philippe Mac Leod, Michel Cazenave, Marie Milis, Dr Jacques Vigne, Pierre Chamard-Bois, Mohammed Taleb, Raymond Volant, Josef Schovanec, Jean-Pierre Le Danff, Axel Kahn, Eric Clotuche, Yves Dutriez, Jacques de Foïard - Brown, Jacqueline Danigo.

jeudi 13 février 2025

 Newslaitue février - 156eme -

Bonjour, Bonsoir


" N'oublie pas que la terre se réjouit de sentir vos pieds nus 
et que les vents joueraient volontiers avec vos cheveux."
Khalil Gibran


   Une "culture du vide" sur les réseaux sociaux ?... WhatsApp et savoir-vivre. Les groupes WhatsApp s'avèrent trop souvent le lieu de toutes les vacheries, indélicatesses et petites blessures narcissiques. Ma vie est plus belle que la tienne, c'est souvent ça le message, souvent sans mauvaises intentions d'ailleurs. Il y a urgence à rétablir l'ennui ! A en faire l'éloge. C'est dans les moments d'ennui que l'on stimule notre créativité, que l'on apprend à gérer la frustration, que l'on acquiert une meilleure connaissance de soi. 
   Les Etats-Unis étant prêts à basculer dans l'autoritarisme, il est urgent de quitter le réseau X (Elon Musk), et demain Facebook via " HelloQuitteX " (mouvement collectif, transpartisan et apolitique) pour se reconnecter sur Bluesky et Mastodon (cela prend cinq minutes : en quatre étapes vous récupérez vos données votre audience votre communauté !), réseaux alternatifs et sains qui respectent les droits fondamentaux du numérique, avec des protocoles ouverts (ephata!) ! Soyons clairs, lucides, "pleine conscience" : les réseaux sociaux menacent nos démocraties. Il faut en sortir collectivement. C'est un geste d'hygiène démocratique. Choisissez les réseaux sociaux qui sont compatibles avec les valeurs que vous défendez !

   Se séparer des autres par écran interposé, c'est se rendre étranger au monde des vivants. L'augure d'une telle indifférence conduit au champ libre de l'individualisme, là où l'ego a une place centrale, bien devant les autres, les exclus, les sans-intérêt. L'indifférence est porteuse d'un risque grave, comme un virus qui isole et fait disparaître. A trop vivre sans les autres, l'homme n'entend plus battre son cœur ! L'une des clés, c'est de cultiver d'autres formes de plaisir : explorer ses passions, se reconnecter aux relations humaines hors ligne, ou s'engager dans des formes artistiques variées.

" Quel bonheur si, tous deux,
Nous étions ivres, là, au jardin de l'union,
Ma bouche a son oreille,
Ma tête se nicherait,
Enchantée,
Au creux de son épaule.

Si ensuite mon front reposait à ses pieds
Rempli de tous les cris et rempli de suppliques,
Si, encore et encore,
Je caressais sa joue, admirant sa douceur
Magnifiée par le vin, douce comme les fleurs
Du jardin embaumé de ses traits si parfaits.

Et si je consommais comme de l'eau-de-vie,
Le vin qui forme perles aux pétales des lèvres,
Essuyant tendrement les larmes de la joie
Qui couleraient alors comme de la rosée
Glissant tout doucement sur sa gorge d'albâtre. "
Alizer Navoiy, extrait de Gazels editions Géorama à Porspoder (29)

   La santé mentale, " grande cause nationale " pour 2025. Des mots qui font du bien. Parmi les nombreux podcasts sur le sujet, trois sortent du lot par leur approche à la fois sociale et intime : Folie douce, Encore heureux, Les maux bleus. Le second est animé par la super nana, Camille Teste, dont je vous ai conseillé son livre il y a quelque temps : Politiser le bien-être, publié en 2023. Lecture incontournable, et ensuite... action !

" On peut chercher du sens à s'en aller
on n'en trouvera pas avant de partir."
Antoine Emaz

Des livres et vous
" Lire est un acte émancipateur "
"Le soleil et les fleurs", "Home body", "Lait et miel" Rupi Kaur (à 32 ans évoque la féminité, le corps de la femme et les indispensables limites à poser, à s'imposer)
"Les ronces" Cécile Coulon (vendu à plus de 13 000 exemplaires...)
"L'Amour, la Poésie" Paul Eluard et Kiki Smith (où s'entrelacent les femmes et la nature... le poète dans les yeux de Kiki)
"L'Espérance oubliée" et " Le Système technicien" Jacques Ellul (jacques-ellul.org)
"Echos du grand âge" Walt Whitman (immense poète américain... sur l'importance des sensations, du mystère, de "l'amour infini"...)

Musiques
" Plus une musique est belle, plus elle crée d'espace, et celles-là vont ouvrir des portes derrière les étoiles... "
"The seven last words of Christ" Le Quatuor Prazak / Helen Kearns (Haydn en majesté, tout en intériorité, fluide, tendre : un grand soleil nous berce d'espérance !) 
"Chain of light" Nusrat Fateh Ali Khan (album inédit du maître pakistanais de la musique soufie est un véritable bijou intemporel)
"Collection" Kaito (musique faîte pour être ressentie davantage qu'écoutée...disque de relaxation guidée pour mâtinée ou soirée... Kaito ralentit le temps...)
"Vitalism" Nicolas Michaux (dualité féconde d'où surgissent des airs lucides et enivrants)
"Patterns in Repeat" Laura Marling (des rires d'enfants s'échappent de ses mélodies lumineuses : l'Anglaise croise la grâce...)

" Se mettre en chemin vers le Très-Haut suppose une marche qui n'en finit pas ;
s'arrêter, c'est être dans l'illusion d'avoir atteint le but. "
Thaddée Matura (1922-2020)

   Le bonheur, de nos jours, nous est vendu comme un état de confort qui nous anesthésie au monde, ne trouvez-vous pas ?!... Je pensais nager dans le bonheur, mais je nageais dans le capitalisme, pourrions-nous dire.... Agir ensemble transforme la tristesse en espoir. Joie militante... Les mélancoliques ont bien souvent une analyse lucide des situations... Je pense malgré tout que l'espérance illumine. Elle permet de ne pas fonder notre vie sur le tragique. A méditer camarades méditants !
   Vous et moi sommes des êtres sensibles. Comment définir un être sensible ? Un être " apte à éprouver des perceptions, des sensations, qui éprouve facilement des émotions, des sentiments ", dit le dictionnaire. Vous vous reconnaissez ?...
   En 2025, quelques mantras à ne pas oublier pour traverser l'année "zen" : bonjour, au revoir, merci, s'il vous plaît, pardon, je m'excuse et j'ai tort. On peut rajouter je t'aime !

Je ne suis ni de l'Est
Ni de l'Ouest
Ni de la mer
Ni de la terre,
Je ne suis ni matériel
Ni éthéré,
Ni composé d'éléments.
Je n'existe pas,
Je ne suis ni une partie de ce monde,
Ni d'un autre,
Je ne descends ni d'Adam ni d'Eve
Ni d'aucune origine.
Ma place n'a pas de place,
Une trace de ce qui n'a pas de trace,
Ni corps ni âme.
J'appartiens au Bien-Aimé,
J'ai vu les deux mondes réunis en un seul
Le premier, le dernier, celui du dehors
Celui du dedans, simples comme le souffle d'un homme
Qui respire
RûmiLa quête de l'absolu, ed. du Rocher

   Pensée émue pour Marianne Faithfull (qu'on peut traduire par pleine de foi), qui vient de nous quitter à 78 ans. Une belle grande dame iconique légendaire au visage d'ange. Dans son dernier album, en 2018, elle écrit : " Priez pour une bonne mort, une pour moi, une pour vous / Et je le souhaite pour tous, pour tout ce que je connais et aime (...) / Nous sommes nés pour mourir, personne à blâmer / Nous sommes nés pour aimer, nous sommes tous pareils... " Très spirituel n'est-ce pas ?!
   En 2025, prenez vos pieds en main ! Ou autrement dit cette année "prenez votre pied !", traduit dans le langage populaire par " éclatez-vous ! ".
   Pas besoin de se ressembler pour se rassembler.
   Est-il étonnant que la bonté produise de la bonté ?
   Pensées d'hiver silencieux,
   Jacques