samedi 2 février 2019

Lettre février 2019 - 87eme -

Bonsoir, Bonjour


« Il n’y a pas de vie spirituelle. C’est toute la vie qui est esprit…
Le travail spirituel est le travail de vivre, tout simplement. »

Christian Bobin


   Bobin, c'est du champagne spirituel, ou mieux que la Clairette de Die, un vrai nectar décapant qui appuie là où il faut en chacun de nous, mine de rien, pour nous faire sortir de notre zone de confort de petits blancs qui se créent trop de problèmes mentaux... trop souvent problématiques de "riches", installés trop confortablement dans une routine ennuyeuse.... "Be different" camarade spirituel ! Mantra 2019 à faire résonner en nous....

   Si ce n'est déjà fait, allez voir le film-programme Jean Vanier. Le sacrement de la tendresse, qui relaye le discours de Jean Vanier, notamment sur la "tyrannie de la normalité" et la nécessité de "s'autoriser à être fou" ! Le film fait honneur à sa parole. J'ai séjourné quelques fois dans la 1ere communauté qu'il a créé dans l'Oise, car j'habitais à 15 km, j'avais 17/18 ans. Ce fût pour moi un déclencheur de ma démarche à venir, un catalyseur, un propulseur. Un grand, très grand Monsieur....
 
   J'ai lu quelque part : "Il faut des êtres qui créent des événements dérangeants, il faut des rebelles pour briser régulièrement cette pseudo-harmonie qu'est le sommeil de l'âme, de ceux qui, tout au long de leur vie, se pensent sur le "bon chemin". De tels hommes, de telles femmes ne créent pas souvent la paix de leur vivant mais ils-elles en appellent une autre pour ceux qui viendront après eux ; ils forcent les endormis à la croissance.... Ils-elles sont ceux-celles par qui les Temps avancent et accouchent d'une nouvelle conscience." Ce texte parle de VOUS ! Ok ?....

   "La joie est au désir ce que la vérité est à la raison : une nécessité et une exigence. En la plaçant au centre de notre vie, on ne fuit pas les tourments du monde, bien au contraire, puisque la joie assume à la fois la finitude, la barbarie et le mal, dressant devant les déchaînements de la violence sa puissance silencieuse, rappelant la perfection dont l'homme est capable. C'est qu'elle est liberté et sagesse, rire aussi, source enfin de toute création." nous écrit Nicolas Go dans L'art de la joie - Essai sur la sagesse.
   Il est aisé d'être malheureux, mais il est simple d'être en joie. Joie et jouir ont les mêmes racines. Ce sont les deux piliers de notre incarnation humaine. Encore faut-il que nos parents, notre éducation, nos thérapies, nos pratiques psycho-corporelles et spirituelles nous y conduisent.... Y'a du boulot !



                                                                          "Tu cherches un mot de rien qui dirait tout ;
                                      tu trouves une parole silencieuse assise au fond de ta respiration."
                                                                                                                        Gilles Baudry



Enlivrez - vous :
"Petit traité d'oeconomie" Pierre Calame (www.citego.org)
"Le refus du travail" David Frayne (enquête sur ceux qui abandonnent leur emploi et tentent de vivre autrement. Ce livre n'est pas un éloge de la paresse mais une critique du monde du travail. Franchement joyeux !)
"Pas à pas" Erling Kagge (et si pour vaincre les maux de la modernité, il suffisait de sillonner à pied la planète ?.... Par l'auteur de "Quelques grammes de silence", unique et vrai luxe au coeur de nos vies de oufs ! Dyslexique, il n'a pas maîtrisé la lecture ni l'écriture avant l'âge de 10 ans....)
"L'endroit du paradis" Clément Rosset (brève ode à la joie de vivre, par un philosophe rescapé d'une longue dépression)
"Souviens-toi de ton avenir" Anne Dufourmantelle (dcd à 53 ans en sauvant un enfant de la noyade...)
"Le monde révélé" Erwan Gourmelen (poésie : images du temps qui passe)
"Ma vie en poésie" Jean-Jacques Nadon (des océans du monde aux flots des vers)
"Ce que je n'ai pas dit à Bob Dylan" Jalal El Hakmaoui (un pont en vers entre deux mondes)
"La démocratie sans maitres" Matthieu Niango (co-fondateur du mouvement citoyen "A nous la démocratie" : voir sur internet)
"Les joies d'en bas.Tout sur le sexe féminin" Nina Brochmann / Ellen Stokken Dahl (best-seller scientifique contre les idées reçues...)


Sites :
www.capsante.net (école bretonne d'herboristerie)
www.positiveplanet.ngo (engagés pour un monde meilleur)
www.ah-ensemble.org  (réseaux civiques et écologiques)




"Ce qui est merveilleux, c'est qu'en ralentissant, 
on parvient enfin à mieux apprécier le paysage,
 et à s'intéresser à autre chose qu'à nous-mêmes."  
                                                                               Dany Laferrière, de l'Académie française





   Le bouddhisme ne sépare pas l'amour de la sagesse. A la différence de l'attachement qui conduit à aimer l'autre pour soi, l'amour conduit à la compassion gratuite. "Il ne faut pas croire que le bouddhisme soit une doctrine froide qui prône le détachement, la non - émotionalité et la rigueur cérébrale" nous avertit Olivier Wang-Genh, vice-président de l'Union bouddhiste de France.
   "La naissance est souffrance, la vieillesse est souffrance, la maladie est souffrance, la mort est souffrance, être uni à ce que l'on n'aime pas est souffrance, être séparé de ce que l'on aime est souffrance, ne pas avoir ce que l'on désire est souffrance ; en résumé, les cinq agrégats d'attachement sont souffrance" enseignait le Bouddha à ses disciples.
   Le premier attachement qu'un bouddhiste (ou un pratiquant de yoga !) est invité à comprendre est l'attachement à soi-même. "C'est à partir de son égo, de son idée du moi qu'on s'attache aux autres" poursuit Olivier Wang-Genh. A la différence de l'attachement, qui amène à aimer les autres pour le plaisir, les gratifications ou les encouragements qu'ils apportent, l'amour conduit à la compassion, c'est à dire à un sentiment de proximité avec tout ce qui vit autour de soi. Cette compassion est appelée aussi sagesse, en tant qu'elle est une compréhension profonde de l'interdépendance (tout est lié) et de la non-dualité (rien n'est séparé).
   On comprend, du coup, pourquoi le bouddhisme ne parle guère d'amour conjugal, puisque le mariage, en culture bouddhiste, est basé sur le respect de l'autre. "En Asie, les sentiments et les passions humaines ne sont pas très différents de ceux que l'on décrit en Occident" s'amuse encore Olivier Wang-Genh.
   A méditer fissa....

   Ou bien encore, comme nous y invite Colette : "Faites des bêtises, mais faites-les avec enthousiasme". Ou bien encore, soyons comme Marceline Loridan-Ivens, disparue en septembre dernier à 90ans, survivante des camps, toujours révoltée, toujours rieuse, qui nous disait tel un mantra : "Toute ma vie, j'aurais 15 ans". Autrement dit, le soi-disant monde adulte n'est pas sérieux, n'est pas à prendre au sérieux. Tout ce que nous vivons ici-bas est une (divine) comédie humaine, une pièce de théatre sans fin, des one man-woman shows permanents.... Seules solutions de recul : rions, sourions, contemplons, agissons, ralentissons, méditons, apprécions, etc. Quand nous serons dans une situation critique au coeur de notre vie - et elles ne manquent jamais d'arriver un jour ou l'autre - il nous restera à dire : "Merci", "Je t'aime", "Pardon",....

   "Estimons-nous les uns les autres" pourrait être un défi sympa en 2019... isn't it ?
   Belle St Valentin à chacun.e, car bien sûr vous êtes amoureux de la Vie n'est-ce pas ? !
   Still alive....
   Jacques

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