Bonjour, Bonsoir
"Que
les gens sont absurdes !
Ils ne se servent jamais des libertés qu'ils
possèdent,
mais réclament celles qu'ils ne possèdent pas."
Kierkegaard
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Sympathiquement, le C.A.
"La
solitude est une compagne exigeante qui nous remue souvent mais nous
incite à nous dépasser. Elle est l'adversaire qui nous voit essayer de
fuir dès qu'elle nous oblige à une certaine lucidité sur nous-mêmes,
mais rattrapés par elle, nous ne pouvons que constater nos illusions et
nos prétentions. "Il n'y a de vérité que dans la solitude, disait Jean Giono.
C'est l'une des plus grandes joies de l'homme. Elle est l'exercice du
courage. N'avoir avec les autres que des rapports de générosité, c'est
la position la plus haute et la plus solitaire." Ce qui, en nous, refuse
la solitude, ce n'est pas le besoin de relation mais la peur de la
rencontre en profondeur avec nous-mêmes, avec ce qui échappe à notre
conscience et que nous ne devinons qu'à travers nos malaises ou nos
angoisses.
Se construire non par le détour d'une image fabriquée en fonction
d'autrui, celle-ci engendrant inévitablement une identité de surface,
mais par rapport à ce que l'on est en profondeur et devenir vraiment
sujet de son histoire personnelle, nécessite le silence et le retrait.
C'est un travail de vérité toujours à reprendre, avec vigilance et à
l'écart des sollicitations extérieures. "La solitude m'est nécessaire
pour récapituler le monde, écrivait Jean Sulivan. Plus de
deux jours avec des amis, ce qu'on appelle des amis, la tristesse
s'abat, je me désagrège... Ou seulement des gens pour vous dire :
Comment allez-vous, tu as bonne mine, tu as maigri, grossi, avez-vous
passer une bonne journée, bien dormi ? Celà me détruit. L'avenir seul
importe et l'instant."
Chercher refuge au sein d'un groupe qui nous sécurise et induit nos
façons de penser et d'agir représente souvent une facilité et une fuite.
Faute d'intériorité, nous trouvons des subterfuges qui peuvent devenir à
la longue des dépendances néfastes. Affronter les problèmes de
l'existence et prendre en compte le réel, quitte à en souffrir, s'avère
indispensable pour accéder à une certaine stabilité d'esprit et une paix
intérieure. Rien de facile certes, tant ce travail personnel décapant
brise nos protections et notre image idéalisée."
Extrait du dernier message de mars, reçu de la Communauté de l'Esclache dans les Alpes de Haute-Provence où j'ai séjourné plusieurs fois dans leur vallée magnifique, perchée à 1100 m d'altitude.
Leur fondateur, Jean de Taille, aujourd'hui décédé, continue : "
Les hommes de notre temps sont victimes de leur image narcissique. Ils
se fabriquent un être idéalisé qui mine à longueur de journée non
seulement leur adaptation au réel, mais aussi toute leur vie
relationnelle. Cette image leur permet tellement de vivre dans un faux
confort que, bien souvent, ils refusent de la dépasser et continuent une
vie de faux-semblants. L'idéalisme, sous quelque forme qu'il puisse se
présenter, est non seulement aveuglant, mais totalement déréalisant.
La cause en est simple : le désir de perfection intellectuellement
vécu, non seulement est en contradiction avec le sens et le respect de
la personne, mais aussi avec le sens du possible. On retrouve ici le
besoin archaïque de toute-puissance et le désir fusionnel, au lieu du
principe de réalité qui oblige à l'acceptation des limites. L'idéalisme
est incompatible avec la vérité que l'homme doit faire un jour ou
l'autre au fond de lui-même. L'homme accède au réel qu'en déposant son
masque et ses armes, seraient-elles un projet de sainteté. Dieu lui-même
n'exprime sa puissance que dans sa tendresse. Dur est ce chemin de
vérité, c'est évident, dure est l'étreinte de Dieu, c'est encore plus
évident, mais c'est le chemin qui donne la vie.
Si notre croissance se développe à partir de notre histoire personnelle
avec ses pesanteurs et ses limites, celles connues et celles que nous
découvrons chaque jour, celles avec lesquelles il nous faudra toujours
compter, nous ne sommes pas irrémédiablement lié à un passé. Nous avons à
consentir à la vie, à un devenir qui ne se fera pas de façon
spectaculaire, mais par une fidélité quotidienne, parfois âpre, dont
nous ne pouvons pas faire l'économie. (...) Parvenu à ce stade, l'homme
peut vraiment se sentir appelé par son nom, par un autre, que ce soit
par Dieu, le Tout Autre, ou par une médiation humaine, et ce au niveau
le plus profond de son être.
Accepté dans sa fragilité et ses limites, l'homme ne cherche plus à
s'identifier à un reflet, celui que lui renverraient les autres,
c'est-à-dire finalement aux besoins que l'on pourrait avoir de lui : le
rôle, l'acteur, le personnage mettant sa confiance dans le faire. Rester
fixé à la recherche d'une identité imaginaire est beaucoup plus grave
qu'on ne le pense. Lacan insiste beaucoup sur le fait
qu'en vivant sur l'identité imaginaire, l'homme n'accède ni au réel, ni
au symbolisme. L'identité symbolique ne prend pas source dans le reflet
d'un miroir, mais dans un entendre. "Ecoute, mon fils, les instructions
du maître et prête l'oreille de ton coeur ; accepte les conseils d'un
vrai père et suis-les effectivement."
Conclusion : ça décoiffe et ça fait du bien !
"Pour moi, la joie commence avec le plaisir sensuel
lorsqu'il s'accompagne de l'existence en général."
Charles Pépin
Des livres et vous :
"C'est une maison bleue. Confession d'un éternel hippie" Phil Polizatto
"Panta Rhei" Jean Bescond (le titre veut dire "tout coule", "tout change", "tout est mouvement" : l'ensemble est délicieux à lire)
"Nos intelligences multiples" Josef Schovanec (plaidoyer pour la diversité humaine, vu par un autiste docteur en philo qu'on adore !)
"Le souci des plaisirs. Construction d'une érotique solaire" Michel Onfray (particulièrement
les 45 dernières pages : passer du mépris d'un Occident castrateur à un
érotisme solaire inspiré de la spiritualité indienne = salvateur !)
"Ecrits spirituels" Jules Monchanin (fondateur avec Henri Le Saux de l'Ashram Shantivanam)
"Rencontres des spiritualités en Inde du sud. Carnets de voyage" Les Chemins de Shanti (www.cheminsdeshanti.fr)
"Henri Le Saux, le passeur entre deux rives" Marie-Madeleine Davy
"Einstein, le sexe et moi" Oliver Liron, autiste Asperger
"Quiet signs" Jessica Pratt (musique diaphane qui crée une très douce addiction...)
"All" Yann Tiersen (lumineux, contemplatif)
"Prezioso" Gianmaria Testa (il chante même quand il parle... émouvant au possible...)
"Le dur ne dure pas, seul dure le doux."
Michel Serres
Petit
conseil à vous qui êtes sur le chemin d'un accompagnement sur une voie
de l'essentiel. Accompagnateur spirituel, késako ? Une femme, un homme
qui, par sa présence, par son regard bienveillant, par son écoute
profonde, mais aussi par sa connaissance des étapes de la vie
spirituelle, aide l'accompagné à percevoir le travail de la grâce en lui
et à y coopérer selon ses possibilités. Il soutient, encourage, modère,
redonne force. Il apprend également à attendre pour ne s'engager que
quand une décision est mûre. Un bon accompagnateur est rare, c'est un
don. C'est une personne d'expérience et d'intériorité, humble et
charitable, bien formé et d'une discrétion totale. Une totale liberté
est requise : l'accompagnement doit pouvoir s'interrompre quand l'une
des parties le souhaite, sans justification. En outre, cette relation
doit toujours être totalement gratuite, dans tous le sens du mot....
C'était ma rubrique "petit conseil pour arrêter de se faire avoir par tous les prédateurs spirituels qui courent les rues"....
Devant
notre précarité existentielle, une seule solution : arrêtez de faire
les cons, de nous comporter comme des adulescents ! Stopper nos
stupidités, rendre grâce pour la beauté de la Vie, arrêter de régler nos
"comptes psychiques" avec les autres, entretenir
le feu présent en chaque être, la douce brûlure de nos inquiétudes, la
contemplation ininterrompue de la création devant nos yeux grands
ouverts, la tendresse de nos âmes, la vie sans pourquoi, la célébration
de l'instant présent tel un cadeau, l'amplification de notre gentillesse
autour de nous, dire plus souvent je t'aime, pardon, merci....
Petit rappel de dernière minute : la famille peut être le berceau ou le tombeau de l'Etre. A méditer....
Bises de printemps fleuri-doux,
Jacques
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