Newslaitue novembre - 141eme -
Bonjour, Bonsoir
" Si vous détruisez la nature,
la nature vous détruira. "
Wangari Maathai
(icône féministe, première Africaine à recevoir le prix Nobel de la paix en 2004.
Fondatrice du premier parti vert au Kenya en 1977,
élue au Parlement puis ministre de l'Environnement.)
Sommes-nous des moutons ?... C'est bien de clamer que l'on défend la liberté de penser. Mais ce n'est pas suffisant. Par essence, elle pose question, pose des questions. Elle se méfie des consensus (mous) et des idéologies. Elle fait un pas de côté. Elle est incorrecte. Il n'est pas difficile d'avoir l'esprit libre face à un adversaire ou à un "camp" particulier. Il est bien plus compliqué d'être libre à l'égard des siens, des proches, des amis, des gens de son camp ou de sa tribu. Hurler avec les loups est un réflexe pavlovien ! La vraie liberté, ce n'est pas du tout cela. L'Histoire regorge d'individus qui se sont faits injurier, mépriser, exclure du cercle des gens "fréquentables", scandalisant leur propre camp. Ils n'obéissaient pourtant qu'à la simple exigence de vérité. L'émerveillante banalité du quotidien...
" Aujourd'hui, le même devoir de liberté nous incombe. Il s'agit de se libérer des prudences tribales, de refuser la douce injonction des amis, de s'écarter quand il le faut des quiétudes de la "famille". L'opinion qu'on partage trop étroitement avec les siens est une tiédeur rassurante, une tanière où l'on se sent à l'abri. C'est aussi, parfois, un aveuglement plus ou moins volontaire. Par fidélité à la tribu, on s'empêche de penser librement. C'est ainsi qu'écrivent les moutons professionnels qui sont foule dans les médias ou en politique.
D' autres, heureusement, sont plus têtus. Ils n'acceptent pas de suivre le troupeau. Ceux que les pressions du groupe et de l'air du temps ne parviennent pas à mettre au garde-à-vous. La liberté d'expressions n'est jamais "tendance". Là est sa grandeur. C'est plutôt un sport de combat. Un sport solitaire. Résister, garder ses distances = esprit libre. Etre un "refusant", c'est renoncer une fois pour toutes au confort intellectuel, à la logique de meute. C'est garder son quant-à-soi et penser par soi-même. Nous avons besoin de ces paroles libres. Elles seules parviennent à réveiller les âmes "habituées", en brisant net avec l'ennui répétitif du commentaire moutonnier. " nous dit Jean-Claude Guillebaud dans La Vie du 03 août dernier.
Et vous, vous êtes plutôt mouton ou berger ?... Visionnaires, levez - vous !
Ma mère, 96 ans, se morfond au sein d'un EHPAD depuis quelques années. Elle sombre petit à petit. Moralement, psychiquement, mais pas physiquement. Elle s'étiole, se dissolve dans la confusion des temps, des espaces et des personnes. Elle prie, elle Lui demande de la libérer. Aucune réponse, aucun signe du Très-Bas ! Quitter la terre, vaste programme qui nous pend tous au nez.... Que devient le corps d'une mère ? Pouvons-nous perdre celui qui nous a porté et pris soin de nous ?
" Une mère ne disparaît pas mais est hissée ailleurs dans un amour parfait. Une assomption qui peut-être vaut mieux qu'un prolongement. Toute fin est inénarrable mais penser que la mort d'une mère apporte un "éboulement de trésors" (Paul Claudel) est une consolation." nous console Frédéric Boyer.
Quand on a que l'amour...
Prendre soin de soi. Vous connaissez ce leitmotiv. Pour prendre soin des autres aussi. Sinon cela ne sert à rien, si ce n'est de se regarder le nombril (ou dans le miroir). En cette rentrée active, je me fais plaisir en rejoignant une chorale, "fun et inclusive", au répertoire pop et variété internationale, avec un soupçon de musique urbaine. Nous sommes 55 : super tonique les amis ! Je m'offre aussi un atelier poésie tous les deux mois avec l'un de nos écrivains locaux. Et je fais bouger mon corps au sein d'un cours de danse contemporaine. Et tous les jours je marche dans le bois à côté de chez moi, au bord du halage ou de l'océan.
Côté bénévolat, je m'éclate à faire des crêpes pour le Téléthon local, promène les chiens de la SPA du coin (plus je connais les hommes, plus j'aime les chiens !), soutiens des personnes âgées isolées par des visites, téléphone ou voiturage. Et je me fais plaisir en allant aux concerts de jazz, blues, musiques du monde, qui ont lieu autour de chez moi. Elle est pas belle la vie de retraité, nom d'un pangolin !
De moins en moins en phase avec mon époque, serais-je devenu un vieux con (je n'ai que 65 ans) ?! Ce qui m'interroge, c'est que la démocratie est en mauvaise santé. On vit dans un empire du bien, avec des curés de la pensée en tenants de l'ordre moral. Petit à petit, ils restreignent les libertés individuelles, nous disent ce que l'on peut ou pas dire. Je vois la liberté d'expression s'amenuiser. L'accès aux médias n'est plus le même qu'avant car il existe un lissage de la pensée. Il n'y a que sur scène que l'on peut dire ce qu'on veut. Alors, on vieillit et on se refroidit ?!... Je crois que j'ai toujours aimé les êtres humains. Aujourd'hui je réalise à quel point chacun d'entre eux peut être unique et précieux. Là où je percevais le monde et les gens comme immuables, je les vois désormais sous une menace perpétuelle, au bord d'une catastrophe imminente. Plutôt que de me contenter d'observer, j'éprouve maintenant un besoin de soulager, d'aider les autres. La vie ne tient qu'à un fil.
" La musique est l'un des derniers refuges pour une expérience spirituelle aujourd'hui - d'où son importance. La planète irait peut-être mieux si tout le monde se mettait à la céramique... Si chacun peut être frappé par le malheur, on est tous aussi capables d'accéder à la beauté du monde et de l'humanité." nous dit le chanteur Nick Cave dans Foi, espérance et carnage, livre événement traduit en français.
La pensée d'Emmanuel Mounier, dcd à 45 ans, vous en avez entendu parler ? Fondateur de la revue Esprit, initiateur du personnalisme, ami de Ricoeur. Tous les témoignages s'accordent à louer ses qualités humaines de simplicité, de modestie, et son " incroyable capacité d'accueil. " Mounier écoutait, en vous regardant calmement de ses grands yeux bleus." Il fera de la générosité le principal ressort de la vie de la personne définie comme être de don, de présence et d'engagement. Et cela dans " une vision combative de la dignité humaine ". Chez lui, le dire et le faire allaient d'un même pas. Il " a passé sa vie à ouvrir sur l'espérance des fenêtres à un monde asphyxié " et à en dénoncer " le désordre établi ".
" L'originalité de son regard sur la société venait de ce qu'il portait loin et profond, en s'efforçant d'identifier les racines des dysfonctionnements, certes économiques, sociales et politiques, mais plus fondamentalement spirituelles. Préoccupons-nous, disait-il, de la mécanique sociétale mais aussi et surtout du carburant qui en conditionne l'horizon. A l'heure du changement de logiciel civilisationnel, de la conversion des modes de vie, de la révision de nos grilles de valeurs, cette pensée conserve une évidente actualité." nous avertit Jacques Le Goff. A méditer camarades !
" C'est parce qu'il ne savait pas où il allait
qu'il était dans la bonne direction."
Grégoire de Nysse
Enlivrez - vous
"Dieu sur terre" Thomas Fersen (le chanteur publie un savoureux premier roman grâce à des vers dévergondés !)
"Histoire naturelle du silence" Jérôme Sueur (silence, écoutez... poésie et pédagogie.)
"Petit traité de la joie. Consentir à la vie" Martin Steffens
"Vivre nu" Margaux Cassan (analyse l'évolution de cette pratique, qui l'a aidée à se construire et s'accepter. Le naturisme est un mouvement politique...)
"L'art et la manière" Barbara Carlotti (recueil de nouvelles érotiques qui sont surtout de remarquables portraits de femmes libres.)
Sites
phileod.fr (en souvenir de notre ami Philippe...)
Musiques
"Red moon in Venus" Kali Uchis (en l'écoutant, vous vous sentirez somptueux, chacune de ses chansons est un songe euphorisant)
"Massages for piano" Arnaud Roulin (pianiste et kiné, le toucher fonde ici un éblouissement, un lyrisme solaire...)
"Mariposa" Barcella (un poète véritable d'aujourd'hui...)
"Symphonic Blues Project, de Thierry Maillard et William Russo" Orchestre Victor Hugo/Jean-François Verdier-Awek Blues (le soleil de cette musique se lève à l'ouest)
"En vacances sur Terre" Romain Lateltin (ballades délicates poétiques savoureuses...)
" Le bonheur, c'est tellement plus léger à porter
qu'une existence raisonnable et convenable. "
Alice Parizeau
Humeurs en liberté, glanées dans mon quotidien :
" Les mots gentils. Je les imagine dodus. Tout gonflés de douceur. Emplis du bonheur de faire plaisir. Certains les trouvent niaiseux et préfèrent les garder enfouis en eux. Mais je ne crois pas que ce soit leur place. Ils sont faits pour être offerts. Sans condition, ni embarras." ;
" Aujourd'hui, j'ai reçu ma dernière facture d'électricité, et honnêtement maintenant je pense qu'ils facturent : - la lumière du jour - la lumière de l'espoir - la lumière divine - la lumière perpétuelle - Et la lumière au bout du tunnel.... " .
" N'évangélisez pas par la parole, mais par l'être ! " nous disait Mère Thérésa. A mille lieux de nos intellos de tous poils spirituels, qui théologisent ou philosophent à longueur d'amphis ou de pages remplies, mais s'avèrent incapables de planter un clou (ou un choux !) ou de changer la couche de leur BB. A méditer...
Être en "pleine conscience", c'est, je crois, consentir à être décalé afin d'être, comme disait Charles Péguy, " habité " plutôt que d'être " habitué " ! A méditer aussi.
On met du contrôle et de l'assurance partout dans notre vie (enfin, certains, pas tous !). On se protège, on prend des précautions, on rigidifie et tout cela a quelque chose de mortifère, n'est-ce pas ? Et puis, un jour, au coin d'une rue, un geste, un regard, un mot et tout bascule : c'est très vivant de tomber amoureux ! C'est un élan de vie, de création, de mouvement. Avec en plus une dimension sexuelle et érotique qui donne encore plus d'intensité. Cet état amoureux vient nous révéler notre valeur et ce dont on est capable. Je crois que l'on garde une trace indélébile positive des gens dont on a été amoureux. Au bout d'un moment, même après un échec amoureux, on s'aperçoit qu'à un endroit, cette relation a laissé un cadeau.
Doit-on encore faire des enfants ? Fin novembre 2022, nous dépassions les huit milliards d'êtres humains sur Terre. Une information qui, face au dérèglement climatique, a renforcé les inquiétudes. Certains se demandent même s'il faudrait arrêter de faire des enfants. Est-ce vraiment la solution ? Geste écologique ultime ? Solution magique ? Ou être parent autrement ? Lâcher-prise dans notre rapport à l'avenir et au vivant ? Positive attitude ? Ne pas céder à l'éco-anxiété, peur irrationnelle ? Sortir de la culpabilité de faire des enfants ? Je vous le demande. D'excellents livres et articles sont disponibles sur la question.
Perso, à 18 ans, il n'était déjà pas question pour moi d'avoir des enfants dans ce "monde pourri" !?... Quinze ans plus tard, j'étais père de quatre enfants ! Aucun regret, que du bonheur. Quatre petits "maîtres spirituels" à la maison : le top ! Pas assez de place ici pour vous dire tout ce que cela m'a apporté de richesse, d'ouverture, d'énergie créatrice, de liens, d'humanité, etc etc.
Vous l'avez compris depuis bien longtemps, dans mes newslaitues, j'aime dédramatiser, au maximum, la folie du monde, des hommes (et des femmes). Chercher la poésie. Et la déconnade est une vraie manière de respirer, envers et contre nos fragilités et nos peurs. Le rire est aussi une manière de se faire des amis, de faire partie d'une équipe. A bon entendeur...
Il dit quoi de toi, ton métier ?
Peut-on désirer sans souffrir ?
Comment peut - on se vouloir du bien et se faire du mal ?
Comment devient - on ce que nous sommes ?
Pourquoi le mal frappe les gens bien ?
Je vous le demande.
Et si pour être heureux, on se contentait d'être simplement moyen ? Le juste milieu, parce qu'il connaît le danger de l'excès et la vertu de la limite, est le sommet de la sagesse. Nous ne sommes que de passage (pas... sage !), appelés à apporter humblement notre pierre à des chantiers qui nous précèdent et nous survivent. A méditer encore.
Notre cœur tressaille - t - il encore en 2023 ? Ou s'est - il endurci (depuis la pandémie) ?
Pensées vibrantes d'automne coloré,
Talitha Koum ! (éveille-toi !)
Jacques
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