Bonsoir ou Bonjour,
"Osez prendre les vents contraires à notre époque !"
Jean Vanier
Toutes
les écoles spirituelles prescrivent la nature, les grands espaces et la
contemplation des paysages : on a toutes nos chances de ressentir la
présence du divin dans le souffle du vent, la splendeur des montagnes,
la lumière dorée des matins de printemps... ou d'automne. Si ce n'est
déjà fait mes amis, branchez-vous sur Dame Nature profonde, à ressentir
seul.e, dans un minimum de silence intérieur-mental, et loin loin loin
des villes....
Notre vie intérieure peut changer le monde !....
On ne se touche plus ! Ne sommes-nous pas incarnés ? On en voit qui
sursautent même lorsqu'on leur met la main sur l'épaule.... Nous sommes
dans une société où on ne se touche jamais, ou si peu, alors que c'est
un besoin. C'est peut-être dans la vieillesse que ce drame est le
plus grand. Ne plus être touché par personne, c'est celà qui nous tue.
Il faudrait qu'il y ait plus de masseurs dans les maisons de retraite,
c'est essentiel, surtout en fin de vie ! Conclusion : dansons ! Transe
en danse....
Ce qui peut nous aider à vivre et à supporter le monde tel qu'il est,
je l'ai compris, c'est d'être Humain, avec un grand "h". C'est
l'infiniment petit et l'infiniment grand que nous avons tous en nous.
Certitude qu'il existe un autre monde, qui est déjà présent dans
celui-là.... Comme d'autres, je revendique l'imperfection heureuse ! La
liberté d'être ce qu'on a envie d'être, de faire ce qu'on a envie de
faire, c'est celà "être soi-même".
L'émerveillement ou l'inquiétude : tout plutôt que l'indifférence,
cette mort lente du coeur. Je marche et le monde et moi n'en finissons
pas d'entrer en résonance. Quel est votre nom secret ? Quelle est votre
secrète résonance ? Prenons un peu de hauteur mes ami.es.... Et c'est en
toi, en moi, dans chaque fibre de notre être, que dansent les flocons
et les heures. Alors nous nous découvrons reliés, vertigineusement et
humblement et amoureusement reliés. Passe ton chemin, homme de plans et
de projets, c'est ici le monde sans projet-projection, le monde au
présent, sans autre but que la vie même (la vie m'aime).
Ne plus être "pour", ne plus être "quelqu'un", ou quelque CHOSE.
Renoncer aux attributs. Etre. Le plus vivant, le plus présent possible.
L'utopie, c'est partir du réel, se fixer un point suffisamment éloigné
pour s'enthousiasmer, mais pas trop, pour ne pas désespérer. J'ai
commencé à m'apaiser lorsque j'ai cessé de me poser des questions
auxquelles je ne savais pas répondre. Je me contente depuis peu d'être
ce que je fais, et comment je le fais.... Nous avons tous en commun
cette fâcheuse tendance à oublier ce qui nous fait du bien, et celà au
moment même où nous en avons le plus besoin. Lorsque l'on cesse de
souffrir, on retrouve une capacité d'enchantement. C'est alors très
utile et très contagieux à tous ceux que l'on croise. "Toute méchanceté a sa source dans la faiblesse" nous rappelle Sénèque. "Pépites
humaines, pépites d'humanité nous sommes... quand bien même nous ne
sommes jamais tout à fait sortis de notre placenta de glaise" nous avertit Marion Muller-Colard.
Pour cette entrée dans l'automne câlin sous la couette, une petite réflexion méditative signée Claude Lelouch, qui, avec l'âge, a acquis trois certitudes : "Les
choses ne se passent jamais comme on les avait prévues. A chaque fois
que l'on dit oui ou non, celà change notre vie. Enfin, l'amour c'est
mieux que la vie, même quand ça fait très mal !". Signifiant, isn't it ?!
"L'amour est une étoffe tissée par la nature
et brodée par l'imagination."
Voltaire
Des livres et vous :
"L'Ange de la force au chevet de l'amour" André Gouzes / Anne Soupa
"Anthologie de la non - dualité. Le miracle du "oui"" Véronique Loiseleur (à lire par tous les apprentis Yogis et chercheurs spirituels authentiques)
"De l'étreinte à l'éternité" Philippe Camby (les rituels de l'extase en Orient et en Occident)
"Le yoga mental" André Van Lysebeth (mon maître en Yoga : tous ses écrits sont recommandables)
"Le petit livre de la marche" Gaële de la Brosse ("Je crois à la perfusion de la géographie dans nos âmes" nous dit S. Tesson)
"Marche à l'amour" Gaston Miron (Canadien, n'a écrit qu'un seul poème dans sa vie : 800 pages !)
"Le Grand N'importe quoi" Jean-Pierre Marielle (Marielle fait le mariolle et j'adore son livre de souvenirs. Encore un bon homme qui va nous manquer...)
Sites "chésbran"
www.trilogies.org (écospiritualité et écopsychologie)
www.loisirs-pluriel.com (changer de regard sur la différence...)
www.colibris-lemouvement.org (pour rejoindre la bande à Rabhi !)
www.eudec.fr (pour une éducation démocratique)
Musiques
"La musique, cette discipline immatérielle touchant l'émotion comme une grâce.
On sort du réel, on perd toute notion du temps pour vivre l'instant entre les instants...."
"Loops in the Secret Society" Janes Weaver
(voix réverbérée, synthés vintage aux sons de cathédrales analogiques =
électro-pop psychédélique, inspirée et baroque. Ses deux derniers
albums sont des merveilles spirituelles et doucement dansantes.)
"Across the stars" Mutter / Williams (s'écoute les yeux fermés afin de s'élever vers le firmament...)
"Daba" Oum (ravissante voix soul, une expérience mystique...)
"C'est la fièvre de la jeunesse qui maintient
le reste du monde à température normale."
Georges Bernanos
Le terme "enfant" ne désigne pas l'âge, mais l'âme. Alors, comment va votre âme ?!....
L'antidote à la bougeotte mentale ? Etre là. Sachons saluer le miracle
du familier. Prendre le temps. Réapprenons à voir. Lavons un peu parfois
notre regard. Penser à s'en réjouir. Ce qui EST suffit. L'ami Jean Giono enfonce le clou : "Le monde n'appartient pas à ceux qui le possèdent, mais à ceux qui le contemplent".
L'ordinaire recèle tant de motifs d'éblouissement. Faute de
connaissance ou faute d'attention, faute de temps aussi, nous marchons
en aveugle au milieu du plus incroyable des spectacles.
Collaborer avec le vivant exige de la patience. Le temps du vivant
n'est pas un temps industriel, calé par des procédures. Il oblige à
accepter l'errance et l'incertitude. Je dois poser ce qui m'encombre,
accepter le vide qui suit et laisser advenir le reste sans aucune
garantie. Il y a alors toujours un moment de vertige....
Je crois - de plus en plus - que celà ne sert à rien de trop se
tracasser pour l'avenir, qui sait ce que sera demain.... Quant au passé,
mieux vaut le prendre en compte mais le laisser là où il est, dans le
passé ! Vivre le présent n'a rien d'évident. On passe souvent notre
temps à souffrir du passé et à se projeter dans l'avenir. Vive les chocs
! Pour peu qu'ils ne nous dévastent pas, ils nous donnent le goût
d'aller voir plus loin. Quand nous souffrons intensément, il y a
toujours un livre pour venir à notre rencontre et nous sauver du
désespoir. Votre, notre sensibilité est une bénédiction. Elle va
aiguiser notre perception du monde et notre capacité à nous relier aux
autres.
Autre méditation d'automne : "La
liberté n'est qu'une sensation, mais j'ai toujours vécu avec la
conviction que ce sentiment est tout ce qui vaut d'être recherché, pas
le bonheur ou la joie nécessairement, mais la sensation d'être libre." nous dit Iggy Pop, pépé du rock. Mettons des paillettes dans notre vie !
Plusieurs d'entre vous me demandent régulièrement qui est mon "gourou" ?
J'ai eu beaucoup de "pères" sur mon chemin et encore aujourd'hui, mais
celui qui reste mon thérapeute préféré, connu dans le monde entier
depuis bien longtemps, porte les initiales JC (non, ce n'est pas Jacques Chirac !).
Je ne peux clore cette Lettre sans remercier toutes les personnes qui cette année se sont inscrites à mes cours de Yoga musical ainsi qu'au groupe de parole,
dont certaines d'entre vous me suivent depuis des années. C'est chaque
fois émouvant pour moi de constater votre fidélité, à tel point que je
me demande parfois "qu'est-ce que je vous ai fait" pour que vous m'appréciiez tant ?!
Belle entrée dans l'automne aux mille couleurs et saveurs du potager,
Jacques
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