Newslaitue mars - 145eme -
Bonjour, Bonsoir
Et ne laisse pas la prudence
du monde murmurer
de trop près à tes oreilles,
car c'est l'heure de l'inattendu...
Sri Aurobindo
La paix en soi. Vous connaissez, bien sûr, les mécanismes qui peuvent nuire à nos relations et nous empêcher de vivre en paix avec nous-mêmes. J'ai nommé la culpabilité, l'agressivité, la projection, le complexe d'infériorité, la difficulté d'instaurer des limites et l'offense à autrui. Où en suis-je là-dedans ? Comme vous sans doute : sur le chemin.... Heureux les " assez bien " face à la performance, à la compétition, au besoin de reconnaissance. Vantons les vertus minuscules, discrètes et cachées des gens ordinaires - tolérance, écoute, tempérance... - qui changent le monde. Troquons l'idéal contre le réel !
Pour ceux ou celles qui pensent qu'ils/elles ont inventé le fil à couper quoi que ce soit, Alfred de Musset répondait : " Il faut être ignorant comme un maître d'école pour se flatter de dire une seule parole que personne ici-bas n'ait pu dire avant vous ". A méditer... Ou dit plus poétiquement par Baudelaire : " La mer est ton miroir, tu contemples ton âme dans le déroulement infini de sa lame ". Avouez que tout de suite, ça calme l'ego !
Savez-vous la différence qu'il y a entre un nationaliste, un souverainiste, un identitaire et un populiste ? Aucune, ils sont tous cousins à vrai dire ! Je simplifie un peu, mais si on creuse bien la question, on trouve d'extraordinaires liens de parenté entre eux. C'était ma courte rubrique "politique" !
Et si vous en voulez davantage, écoutez donc les chroniques de Pablo Mira, " anthropologue de la connerie ".
Mars, mois de la Poésie. Un peu de douceur dans ce monde de oufs. Habiter poétiquement le monde (Hölderlin), vaste programme commun ! Habiter poétiquement le monde, c'est d'abord en finir avec un regard dominateur, avec la trilogie avoir, pouvoir, paraître. Ce n'est plus répondre à notre appétit insatiable et prédateur. C'est au contraire se couler dans le monde, vivre en harmonie et en empathie avec les autres, avec les animaux et les plantes. Ce qui détermine toute une façon de se comporter. Habiter poétiquement le monde n'est pas l'apanage des poètes. Mais par leurs manières personnelles de vivre, et bien sûr par leurs poèmes, ils peuvent ouvrir la voie. C'est consentir à des épousailles avec le réel, dans l'attention, la gratitude, la frugalité... avec un peu plus de lenteur et d'émerveillement. Cela n'a rien à voir avec la mièvrerie, ni l'utopie, ni la désertion. Habiter poétiquement le monde concerne tout le monde. En toile de fond, il y a cette idée de " réenchanter le monde ".
Nous sommes invités à " divaguer hors de notre monde cloisonné. Nous sommes invités à laisser nos esprits respirer, rêver, penser, en recueillant des signes qui viennent du monde entier, d'un monde ouvert. " (Gilles Plazy).
" Le paradis est dispersé sur toute la terre et nous ne le reconnaissons pas. Il faut en réunir les traits épars." (Novalis)
" La poésie m'a toujours semblé être une quête de signes au cœur d'un monde qui ne demande qu'à répondre, interrogé il est vrai selon une certaine intonation de voix." (Gustave Roud)
" Cette beauté est à portée de l'humain (...) elle comporte la prise en charge de la douleur du monde, l'extrême exigence de dignité, de compassion et de sens de la justice, ainsi que la totale ouverture à la résonance universelle." (François Cheng)
" Habiter poétiquement le monde ou habiter humainement le monde, au fond, c'est la même chose. Ce qui s'enfuit du monde, c'est la poésie. La poésie n'est pas un genre littéraire, elle est l'expérience spirituelle de la vie, la plus haute densité de précision, l'intuition aveuglante que la vie la plus frêle est une vie sans fin." (Christian Bobin)
Sobre ivresse
Tant de beauté
Comment s'y habituer
En faire un ordinaire ?
Ce que je croyais avoir vu
Me donne raison de rêver
À haute voix
Je vais
Titubant dans les mots
Comme l'abeille va aux fleurs
Gilles Baudry
L'état poétique menant à la douceur, à la tendresse, voici trois podcasts... sur les câlins :
"Grand bien vous fasse" sur France Inter, thème "Ces petits gestes tendres qui nous font du bien - 54mn" ;
"La force de la caresse" sur RFI, par Véronique Lefebvre des Noëttes - 48mn ;
"Le câlin à durée indéterminée" sur Droledemamam.com, avec Valérie Roumanoff, hypnothérapeute : " Le CDI calme, rassure et protège."
" Plus de trente ans d'expérience professionnelle m'ont montré à quel point la tendresse était l'impératrice de nos vies. " Jeanne Siaud-Facchin, psychothérapeute. La douceur d'une caresse vaudrait tout le réconfort des mots. La caresse peau à peau : essentielle !
OUI aux câlins à durée indéterminée, nom d'un pangolin !
" Tout ce qui est affronté ne peut être changé,mais rien ne peut être changé tant qu'on ne l'a pas affronté. "James Baldwin
Livres et vous
" Lire, c'est accepter d'être déplacé et dérangé dans nos représentations et nos affirmations. Sinon, comment accueillir "ce qui vient" ? " Frédéric Boyer
"50 ans de zététique. Entretien" Richard Monvoisin (comment la raison permet de déconstruire nos croyances. A recommander aux bonimenteurs, complotistes et pseudoscientifiques.)
"Sois jeune et tais-toi" Salomé Saqué (réponse à ceux qui critiquent la jeunesse...)
"Musique du silence. Recherche scientifique et méditation" William Johnston
"Et vous passerez comme des vents fous" Clara Arnaud (une écrivaine du dehors, dépaysement et poésie garantis. Un lyrisme gionesque.)
"Le temps est une mère" Océan Vuong (s'est fait largement connaître par Un bref instant de splendeur, traduit dans trente-sept langues.)
Sites
"Sea Songs" Cavalier Montanari (nous fait sentir les embruns et entendre la marée. Comme un murmure dans la nuit, venant toucher le cœur avec une grâce infinie)
"Everything is Alive" Slowdive (titres enveloppants et hypnotiques, véritables bombes à retardement d'émotions. Il faut prendre le temps de se laisser bercer par Slowdive mais, ensuite, le rêve ne finit jamais !)
"Vespro Della Beata Vergine - Monteverdi" Ensemble Pygmalion (sommet de la musique sacrée, splendeur baroque, où tout n'est que beauté et lumière)
"Frescobaldi and the south" Francesco Corti (interprétation d'une sensuelle éloquence, donne accès à tout un monde de couleurs)
"Evolution" Tomorrow Comes the Harvest (musique chaleureuse et spirituelle, intense et vaporeuse, ne ressemble à aucune autre...)
" Il y aura toujours assez sur terre pour les besoins des hommes,
mais jamais assez pour leurs désirs."
Mahâtmâ Gandhi
Notre faim est celle des ogres. Pourquoi nous ne savons pas nous satisfaire de peu ?... Nos désirs semblent toujours à la mesure d'une démesure, excessifs, immodérés, extravagants. Notre faim est celle des ogres de fable, jamais inassouvie. Plus, toujours plus. Mieux vaut s'arrêter en chemin et prendre une pause salutaire. La course du temps... n'importe quoi ! Inévitable fuite en avant vers une destruction annoncée. Il serait dommage de clore ainsi la vie. " On naît toujours à mi-chemin du commencement et de la fin du monde " a écrit René Char. A méditer ?
Je me définissais hier comme un optimiste clairvoyant. Je pense devenir aujourd'hui un pessimiste à contre-coeur. Nous sommes une espèce animale très particulière, qui extermine les autres espèces et elle-même. Comme s'il s'agissait du revers de la médaille de notre intelligence....
Ce qui arrive est plus important que ce qui est prévu !
Ce que nous disent les jeunes d'aujourd'hui, c'est qu'il faut "sortir de nos silos" et penser ensemble transition écologique, justice sociale, féminisme, démocratie. Imaginer ou espérer, ce n'est plus suffisant....
Fondée au coeur de la nuit,
Pétrie dans l'invisible
Tu es le fruit d'un rêve
Une pépite d'amour brut
Devenue lueur
Porteuse de ta lumière unique
Le monde attend ton chant
Ton éclat, ton rayonnement
Prends ton temps
Belle princesse
Pour éclore
Et devenir Reine, souveraine en ton royaume.
La vie et tout notre amour sont là,
Comme une terre fertile
Pour y plonger tes racines,
Pour que tu puisses faire de toi, ton Oeuvre.
Charlotte Schwartz
Expérience singulière s'il en faut. Fin janvier, lors de mes 66 ans, j'ai vécu deux décès successifs. Ma mère, 96 ans, le 05 février. Mon "père" spirituel, 85 ans, le 01 février. L'une chrétienne, l'autre taoïste. Deux belles personnes, deux beaux parcours de vie. Tous deux, à leur manière, ont traversé les hauts et les bas de l'incarnation humaine. Respect ! Non, il n'est pas besoin de croire aux fantômes ni de faire appel à eux pour s'entretenir encore avec ceux que nous aimions et qui ont disparu. Leur présence est en nous. Il suffit d'y prêter attention. Quelque chose de leur apparition vivante est empreint en nous. Longtemps après leur fin sur cette terre, parmi nous.
A la joie
Ô joie, souffle enthousiaste,
Quand tu jaillis des coeurs gros de chagrins,
De détresse et de souffrance,
Doux et fécond est ton torrent de volupté !
Sur tes visages, tel un baiser de lumière,
Tantôt tu répands une ineffable rêverie,
Tantôt tu allumes de multiples appels lancinants
Dans les yeux, comme un inextinguible feu.
Tu es semblable à ces sources limpides
Venues du plus profond des montagnes...
Et qui comme les abondants ruisseaux printaniers
Donnent la vie à tous dans leur course.
Fertilisée par les ardeurs de l'hiver,
Aimée par le baiser ivre du soleil,
Tu es parfois une oasis née du sable,
Où d'innombrables lassitudes viennent te bénir.
Ô joie, lumière débordante,
Toi, fontaine enchantée, feu sacré,
Telle la clarté vivifiante du soleil,
Sois inépuisable pour les cœurs obscurs !...
Missak Manouchian
Incroyable mais vrai : en étant plus vulnérable, on devient plus gentil ! Pas toujours vrai...
" Simul et Singulis " : être ensemble et rester soi-même, vaste programme commun !
Beau printemps des Poètes à chacun.e,
Jacques
NB : poésie à l'état pur : https://youtu.be/i_vXjPxKBms
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