mardi 21 octobre 2025

 Newslaitue octobre - 163eme -

Bonsoir, Bonjour

" La somme de ce qui nous touche,
on l'appelle la Nature. "
Novalis

   Que d'émotions mes amis en cette rentrée ! Face à l'actualité anxiogène, un trop-plein d'affects nous submerge peut-être, éclaboussant le débat public. Glissement vers...? Et c'est à la jonction de l'intime et du politique que la frontière semble la plus poreuse ! Ce ne sont plus des vagues, c'est un véritable ouragan qui balaie notre psyché collective. Que faire ? Certains essaient l'indifférence. Mais le repli paraît compliqué. La suppression des affects ne les fait pas disparaître mais les fige et les rend vulnérables ! L'émotion simplifie, l'émotion est binaire, l'émotion peut s'avérer dangereuse (cf les réseaux sociaux qui en regorgent...). Il faut donc apprendre à vivre ensemble dans cette Cocotte-Minute ! L'incertitude nous inquiète ? Pas de panique : c'est la marque même de l'émotion. Biologiquement. Certains neuroscientifiques nous invitent à nous débarrasser d'un fantasme inaccessible et source de grande amertume : la quête absurde d'une empathie généralisée, ou du consensus. Méfions-nous de notre cerveau, pas seulement de nos émotions ! 

   Dans un monde aussi imprévisible que le nôtre, il ne faut pas sombrer dans la "mélancolie démocratique", burn-out politique ! La passion démocratique comme rempart à la dépression - d'accord, mais jusqu'où ?... Quand ça va mal, on n'éteint pas le feu qui couve avec de belles paroles. Sinon, on se réveille avec un Donald Trump au pouvoir ! Rendons donc à la passion démocratique ses vertus collectives, nourries de nos émotions individuelles. Le radeau est instable, la mer de plus en plus agitée ? Un gouvernail solide, une arme de persuasion massive : la politesse ! Keep cool man, soyons zen et sympa, souriant et tendre, jovial et présent, taoïste et bouddhiste, positif et créatif.

   En cette rentrée, quelques bons bouquins nous y invitent : " Le Cerveau idéologique "" L'empathie est politique "" Les Résistances affectives "" La Stratégie de l'émotion "" La Colère et le Chagrin "" Leçons de ténèbres "" Le Mépris ", ....


vendanges dorées
une fête en automne
rien ne m'appartient
je suis la reine nue
d'une splendeur
qui chante
Gaëlle Josse


" Je suis seulement un voyageur. "
Michel de Certeau

Des livres et vous
"Petit éloge de la lumière nature" Nimrod (poète, essayiste, romancier, couronné par plusieurs prix littéraires)
"Récits de saveurs familières" et "Récolte à la lumière du jour" Erri De Luca (lui... je l'adore !)
"J'ai rêvé d'un monde plus juste" Dominique Versini (partie de peu, elle a gravi les arcanes du pouvoir, tjs au service des exclus = une femme formidable !)
"Les passions dangereuses" Guillaume Le Blanc (paresse, lâcheté, mensonge, envie, jalousie, peur, haine, ressentiment nous rendent insatisfaits, plaintifs, agressifs. Comment en sortir ?)
"Rien ne passe, tout s'oublie" Emmanuel de Waresquiel (chroniques savoureuses sur l'égalité qui nous divise autant qu'elle nous rassemble...)

Musiques émois
   " La musique guérit, dynamise et encourage les esprits. " 
"Mozart" Quatuor Tchalik (vibrons avec ces quatre frères et soeurs...)
"Philipp Scharwenka : The Noctural Poet" Cansu Sanlidag (jeune pianiste née en Turquie, disque magnifique, harmonies de grande richesse, ce compositeur mérite d'être mieux connu...)
"Songe" Sophie Oz (au piano-voix + batteries, elle déploie des plages d'émotion. Comme par magie...)
"1:46:43 - The Ventoux Trilogy" Stubbleman (parfait pour méditer ou respirer le grand air ! Synthé modulaire et sons enregistrés dans la nature du Mont Ventoux !)
"Peacock Dreams" Abdullah Miniawy Trio (trombones, trompette Erik Truffaz, voix de l'incantation au frémissement le plus gracieux. Déchirant !)


" Avant de vivre avec les autres, je dois vivre avec moi-même.
La conscience est la seule chose qui ne doit pas 
s'adapter au vouloir de la majorité."
Harper Lee

   Haro sur certains théologiens, toutes traditions confondues, soumis à cette tentation de tout intellectualiser et de mettre en concept l'Ineffable ! Stop à la raison discursive ! A la théologie réductrice et sclérosante... Les concepts ne peuvent traduire l'Ineffable ; seule compte l'expérience intérieure. Relisons le moine breton Henri Le Saux, qui a "tout compris" lors de son vécu en Inde. Ou les Pères de l'Eglise d'Orient... ou les poèmes des grands mystiques, les Upanishads.

   A nous de vivre dans l'Un afin que le discours débouche sur une expérience, sur une réconciliation profonde de tous les plans de l'Être. Merci d'être ce que vous êtes, dans votre différence et dans l'Un qui nous relie, avec tout le reste de l'univers, à l'Uni-Trinité d'où tout procède et où tout revient. Alléluia !
   C'était mon quart d'heure mystique joyeux coup de gueule ! (lol)

Vivre, à présent
Regarder les belles choses et les enfants
Et n'y voir rien d'autre que de belles choses
Nos enfants
Les épargner les libérer de nous aimer
Les photos le passé sur un fil pendule léger
Ne rien investir
Être désarrimés
Apprendre à désirer
Apprendre un pas de danse
Persister
L'amour n'est pas la pitié
Accepter le sommeil l'abandon
Conjuguer hier à demain
Dans une langue réenchantée
Dégoupiller nos héritages
Rincer les paupières des nuits noires
Ne rien cacher; se balancer sur un fil
Les cicatrices ne sont pas un trophée
La vie s'altère si on n'y joue pas souvent
Sortir sur les boulevards rire boire biaiser
Les lèvres s'usent si elles n'embrassent pas
Vivre, au présent
Beata Umubyeyi MairesseCulbuter le malheur, 2024


   Je profite de cette lettre pour vous confier une petite demande persoJe souhaite passer l'hiver dans le Sud de la France. Un mois, deux mois, ou trois. J'étudierai toutes vos propositions : garder une maison, un appartement, un lieu de vie ; louer un petit truc (retraite smicard) ; autre.... Pour écrire, me balader, découvrir, m'émerveiller, flâner, échanger,.... Je ne me déplace qu'en train, je viendrai donc sans voiture ; donc, commerces à proximité, vélo ou mobylette bienvenue, sinon à pieds ! Merci de transmettre ma demande vers vos amis, relations... côté Sud de la France. En donnant le mail de l'asso EPHATA. Merci +++

   Belle entrée dans l'automne coloré,
   Peace and Lol !
   Jacques

jeudi 11 septembre 2025

 Newslaitue septembre 2025 - 162eme -

Bonsoir, Bonjour

" Nous devons préserver notre fragilité parce qu'elle
nous rapproche des autres,
alors que la force nous éloigne. "
Jean-Claude Carrière

   La question des fractures, celle du lien entre les générations m'habite beaucoup. Vivre dans une bulle où, petit à petit, les algorithmes nous enferment, nous poussent à avoir des avis de plus en plus tranchés, c'est l'un des risques majeurs des réseaux sociaux. Moi, je rêve de faire exploser ces bulles !

   " Pour le commun des mortels, il n'y a pas de quoi s'émerveiller devant des activités aussi prosaïques que celles de tirer de l'eau d'un puits ou de fendre du bois. Après l'illumination, rien ne change vraiment ; toute chose demeure la même : seul notre cœur déborde désormais d'émerveillement. L'arbre est encore un arbre ; les gens sont exactement ce qu'ils étaient auparavant ; et vous aussi ; et la vie se continue sans changement. Vous pouvez être d'humeur aussi changeante ou aussi égale qu'auparavant, vous trouvez aussi sage ou aussi fou qu'auparavant. A une importante différence près : maintenant vous percevez toutes ces choses d'un œil différent. Vous en êtes plus détaché. Et votre cœur déborde d'émerveillement.

   Voilà l'essence de la contemplation : le sens de l'émerveillement. La contemplation diffère de l'extase en ce que l'extase mène au retrait. Le contemplatif qui a reçu l'illumination continue de fendre du bois et de tirer de l'eau du puits. La contemplation diffère de la perception de la beauté en ce que la perception de la beauté (une peinture ou un coucher de soleil) engendre un plaisir esthétique, tandis que la contemplation engendre l'émerveillement - quel que soit l'objet qu'elle observe, coucher de soleil ou pierre. C'est la prérogative de l'enfant, qui se trouve si souvent en état d'émerveillement. Aussi se sent-il naturellement à l'aise dans le royaume des Cieux. ". C'est signé Anthony De Mello. Sans commentaire.

Se défaire de ce qui pèse
les poids invisibles soudés à nos pieds
éclats de mémoire coupants
tessons inutiles
voix acides aux mots rouillés

avancer sans peur comme un enfant
qui joue et invente des mondes

assise à la table devant la fenêtre
une tasse de café un stylo
un cahier veiné de bleu
et la vie qui s'invite
Gaëlle Josse

   Je ne suis pas le centre du monde... Pensée à la fois difficile et douce pour mon ego... Le OUI qu'on dit à notre vie peut s'entendre comme un MERCI... Soit je reste dans ma blessure narcissique, ne pouvant tirer de son propre fonds la substance de son être ; soit, consentant à être une créature, je me tourne avec reconnaissance vers la Vie, le Vivant... Le bonheur fait peur ! Une vie qui ne sait remercier s'abîmera bientôt dans la morosité...

   N'avez-vous jamais éprouvé un immense étonnement, du fait que vous êtes là, avec vos bras, vos jambes et votre cerveau, sur une petite planète, dans un univers démesuré ?... Sans explication aucune, vous vous trouvez venu au monde, être sensible, capable d'intelligence, d'initiative, d'ardeur à vivre. Instrument perfectionné certes mais sans mode d'emploi !
   La vérité sur notre situation reste à conquérir. Est-il possible de construire une explication plausible sinon certaine ? En compensation à la misère humaine, un désir évident jaillit : chacun souhaite sécurité, paix , amour. La grande intuition de Freud est sans doute que tout humain a besoin d'être aimé. Comment, alors, ne songerait-il pas à un protecteur céleste ?...

" Recette pour ne pas être triste : 
il faut, en toute chose, accepter la vie. "
Edwige Feuillère


Enlivrez-vous
"Protocole chaos" José Rodrigues dos Santos (décrit avec minutie comment la Russie influence le monde avec les plateformes sociales. De la "pleine conscience" camarades !!!)
"Par-delà nature et culture" Philippe Descola (incontournable anthropologue, cité comme une référence par tout un courant de penseurs du vivant. "D'autres façons de vivre sont possibles."
"Le Chant du monde" Jean Giono (important et merveilleux...)
"Il est grand temps de rallumer les étoiles" Virginie Grimaldi (mon roman de cet été 2025 !)
"Une nuit au cap de la Chèvre" François Cheng (face à l'océan finistérien, FC nous offre son lumineux testament)

Musiques
" La musique guérit, dynamise et encourage les esprits. " 
"The Warmth You Deserve" Yann Tambour/Boubacar Cissokho (disque superbe où kora africaine et guitare classique se marient à la perfection)
"Inner Flight Music" Tobias Wiklund (quelques musiciens, un orchestre = le cornettiste est en osmose. Un excitant trip spirituel !)
"Al Alba" Matthieu et Camille Saglio (violoncelle et voix rare de contre-ténor = grande puissance émotionnelle, voyage intérieur influences orientales africaines...)
"Deuxième vague" Combes (reprend à son compte le lyrisme et la puissance des mots tels que Léo Ferré, Bernard Lavilliers, Jean-Louis Murat. Un artiste à part entière.)
"Earthstar Mountain" Hannah Cohen (imprégné de quiétude, douce voix, mélodies hors du temps, douceur constante = du soleil permanent !)


" Le discours poétique est le seul capable
de résister à la violence du monde. "
Jean-Michel Othoniel


   L'avenir de l'humanité dépend de notre réponse à l'appel de l'Amour (avec un A majuscule), qui se fait de plus en plus pressant en ces temps " qui sont les derniers " ! Précisons qu'il ne s'agit pas de fin du monde, mais de la fin d'un temps : celui de l'ignorance, de l'apostasie sous toutes ses formes, du matérialisme dévorant. " Aimons-nous tels que nous sommes et même si nous ne partageons pas les mêmes croyances, demeurons unis dans l'amour " nous dit le Dalaï-Lama.

   Le propre de la pensée conceptuelle est de diviser, de séparer, d'opposer à coups d'arguments et parfois de considérations adventices - intérêts, pouvoir, influence, etc -, fortement présentes chez des êtres humains insuffisamment "guéris", apaisés. Comme vous et moi !?... Les êtres "pneumatiques", ceux qui vivent dans et par l'Esprit, ne cherchent pas d'intérêt personnel, de vues partisanes, ils œuvrent uniquement pour le bien de tous, dans la lumière de l'Esprit, qui  " souffle où il veut " ! 

   Étant morts à eux-mêmes, ils sont pauvres de cœur, simples, dépossédés de toute volonté propre, dociles aux motions de l'Esprit. Dès lors, vivants dans l'Un, ils ne connaissent pas la division. Tout est réunifié pour eux. Ce sont les vrais Saints, ceux que le "monde" refuse, parce qu'ils ne suivent pas sa logique ni ses illusions dangereuses.
   Entre nous, si vous en connaissez des êtres humains comme ça, dîtes-le moi !... Perso, en 67 ans de vie terrestre, j'en ai côtoyé de près 2 ou 3, peut-être 4, voire 5 !

de la fleur ne rien posséder
ni le parfum ni
le satin froissé d'un pétale

de l'aimé ne rien posséder
que le souvenir des caresses
pour une vie à venir

du monde ne rien posséder
que notre nudité au premier jour et
au dernier

entre les deux
la joie les larmes
et le souvenir d'un peu de
douceur
Gaëlle Josse

   Qu'est-ce qui vous fait peur et qu'est-ce qui vous rassure dans la vie ?
   Pourquoi être heureux quand tu pourrais être normal ? !
   Ceux qui se sentent étrangers sur Terre en sont les vrais habitants : à méditer....
   Le monde est dur, soyons doux !
   Bises de fin d'été, 
   Jacques

 Newslaitue juillet-août - 161eme -

Bonjour, Bonsoir

" Aligner ce que je ressens
et ce dont j'ai l'air. "
Albin de la Simone

   Je ne sais pas vous, mais moi Marcel Proust me remonte le moral en me rappelant que l'essentiel, c'est ce qui m'est singulier et qui n'appartient qu'à moi. " Les vrais livres doivent être les enfants non du grand jour et de la causerie, mais de l'obscurité et du silence. " disait-il, le bougre !

   Un autre qui me fait kiffer depuis longtemps - et que nous avons reçu à Quimper en appréciant sa simplicité - c'est le spécialiste du bonheur, tout en prônant une "sagesse tragique", chère à son maître Marcel Conche, sagesse selon laquelle l'aspiration au bonheur n'empêche pas d'être sensible aux maux du monde. " Le tragique fait d'autant plus partie de notre vie que les médias nous informent au quotidien des horreurs du monde. La lucidité interdit une forme de bonheur constant fondé sur l'oubli du pire. Mais ce n'est pas une raison pour renoncer à tout bonheur. On peut être heureux sans en avoir honte, y compris quand on sait ce qui se passe à Gaza ou en Ukraine. " nous confie André Comte-Sponville.

   " Il me semble que nous grandissons avec nos failles, nos gouffres, nos blessures, et que les animaux viennent, sans faire de bruit, prendre dans nos vies ces places qui de toute façon seraient demeurées vacantes (...). Leur présence adoucit les angles aigus des destinées, transforme le vide en plein, et nous aide à refabriquer de l'équilibre quand il n'y en a plus. " écrit Hélène Gestern dans son émouvant récit Toi, où elle retrace dix années de compagnonnage et d'intimité partagée avec Mimi, chatte au pelage argenté apparue un beau jour sur le muret de sa terrasse - et ainsi entrée pour toujours dans sa vie.
   Et vous, vous faites comment avec les animaux ?...

" Ne précipite rien, trouve ta forme, l'ombre /
glisse sous tes ailes /
l'épaule des collines se hausse. "
Cécile A. Holdban

   " S'ils ne sont plus chantants et dansants et galants, les Français deviennent des fous furieux ", écrivait le prince de Ligne, peu avant la Révolution. Je ne sais pas si nous sommes devenus fous, mais nous sommes de plus en plus tristes. Nous ne parlons plus que de fin de vie et de retraites ! Nous ne savons plus regarder au-delà de nos frontières et nous ne pensons pas assez à l'avenir. Peut-être sommes-nous trop égoïstes ?

   Nous étions 68 millions de Français. Nous sommes devenus 68 millions de juges. On instruit à charge sur les plateaux de télévision. On réduit l'innocence à rien. Purger sa peine ne suffit plus. Vous restez coupable toute votre vie. 
   Nous sommes des êtres de rêves, d'imagination, de mots et d'utopie. Nous aimons les abstractions. Bref, les Français ne sont pas si raisonnables que ça. Et j'en fais partie. Quel sorte d'homme voulons-nous être ? Comment sortir du "marécage" de nos passions négatives ? Des pistes, des perspectives existent dont il faudrait amplifier la portée. Face au rouleau compresseur de la tristesse, la joie et l'enthousiasme risquent de n'être que des bulles éphémères si on ne les nourrit pas régulièrement. 

   Contre la lâcheté et l'indifférence, ayons le courage de la vie à plusieurs, le collectif étant non seulement ce qui rend les épreuves de l'existence bien plus supportables, mais aussi ce qui crée de nouvelles allures de vie ! Même minuscules, les micro-actions, les micro-célébrations partagées de la vie ordinaire ont l'immense pouvoir social de créer de la joie. Et selon l'énoncé de Spinoza" la joie est le passage de l'homme d'une moindre à une plus grande perfection "...
   A méditer camarades méditants militants méritants !

" Il y a chez les animaux une façon d'être à nos côtés intense et discrète, 
pleine et légère,qui n'existe pas chez les humains (...).
Ils remplissent en silence le temps, l'espace. "
Hélène Gestern

Des livres et vous
"Seuls demeurent" René Char (admirable recueil de poésie, l'un des objets les plus émouvants à avoir été engendrés par la sensibilité humaine)
"Réinventer l'amour" Mona Chollet (autrice de Résister à la culpabilisation, Beauté fataleSorcières : la puissance invaincue des femmes)
"Vers une psychanalyse émancipée. Renouer avec la subversion" Laurie Laufer (elle questionne l'ordre établi et les assignations : un savant travail de déconstruction !)
"Notre vagabonde liberté. À cheval sur les traces de Montaigne" Gaspard Koenig (raconte sa transformation intérieure...)
"Abysses" Claire Nouvian (la super nana qui a créé Bloom-ONG scientifique, prix Goldman - considéré "prix Nobel pour l'environnement" - en 2018...)

Musiques
"Humain" Christophe Mali (du groupe Tryo. Deuxième album solo, de splendides chansons. Un côté Souchon, de la tendresse, un côté caressant... Poésie et sincérité.)
"Earthstar Mountain" Hannah Cohen (beauté quasi féerique... un enchantement...)
"All Living Things" Park Jiha (touche au cœur en mêlant improvisation et tradition, rêverie liquide et réminiscences mélancoliques... un émerveillement sans cesse renouvelé !)
"Au bord" Yoanna (accordéon et percussions. Des images comme autant de promesses... voix lumineuse... Yoanna va son chemin...)
"Hypersuites" Marina Barnova (pianiste ukrainienne qui vit à Berlin. Don pour utiliser des morceaux très classiques pour en faire quelque chose de très contemporain, nous emmener ailleurs... charnel... génial !)

" Quand j'ai une pointe dans le coeur /
Je la retourne /
J'écris "
L'un des 13 520 textes reçus pour le grand prix Poésie RATP

   Parfois, je m'interroge : je dois être malade pour que tout me bouleverse aussi profondément. J'ai parfois le sentiment de ne pas être un vrai être humain, mais plutôt un oiseau ou quelque autre animal qui aurait très vaguement pris forme humaine. Comme vous peut-être ?!... C'est le rv du poème et de l'oiseau... faire durer l'écho... faire ou pas " chanter le réel ".

   L'émerveillement, c'est peut-être ce qui continue de nous brancher aux oiseaux, et par eux au monde vivant. Nous, si débranchés, désaffiliés, désaffectés ! Il y a un instant où tout est clair, c'est l'oiseau qui nous l'offre.... L'émerveillement accroche sur le visage un sourire, vissé comme un soleil, il nous convoque : on admire, on est ébloui. Les "merveilles de la nature", ou l'émerveille de la Nature... Sensibilité émerveillée... Philia : une amitié pour le vivant en général.

   Mouvement, jeu, joie, légèreté, volatilité : les enfants sont comme les oiseaux ! Alors... redevenons comme de petits enfants... le royaume des cieux etc etc... A méditer.
   Des livres "émerveillants" : Eloge des oiseaux (magnifique, audacieux, inspiré, aérien)Une pluie d'oiseaux (380 pages de beauté)Habiter en oiseauL'élargissement du poèmeJeux d'oiseaux dans un ciel videLe Sens de la merveilleCe que les oiseaux ont à nous dire, etc.

" Trois baies /
une brindille /
l'inventaire pourrait cesser là /
s'il n'y avait ce petit or /
que chacun espère secrètement forger /
dans la banalité du jour. "
Cécile A. Holdban

   Pour l'info qui broie du noir, il y a le choix. Pour l'info qui donne espoir, il y a...
   Opposer à la peur de l'avenir le plaisir d'être en vie : sagesse ancestrale !
   Qu'est-ce qui distingue la folie de la normalité dans un monde disloqué ?
   Bises, hugs estivaux : soyons zen, nom d'un pangolin !
   Jacques

mardi 24 juin 2025

 Newslaitue juin - 160eme -

Bonsoir, Bonjour

" Pendant longtemps, j'étais trop inquiet, trop occupé 
à essayer de "tenir" dans l'existence ;
et cette urgence de tenir 
ne m'autorisait pas l'état contemplatif. "
Tanguy Viel
    
    Nuit à Crozon (29), face à l'océan majestueux, au soir de sa vie. François Cheng nous livre son dernier petit livre puissant et touchant, écrit au cap de la Chèvre, au bout du monde, chez moi. " La mort d'un être est-elle un plongeon instantané dans le néant ? " questionne-t-il. " La Mort est un Ouvert " lui répond le poète Rilke" Je crois entendre la lointaine prédiction du Tao : Celui qui cède à l'amour en se donnant au monde, à lui sera confié le monde. " écrit-il." Il remonte le fil de ses rencontres : " Un grand nombre d'être m'habitent à présent, les hommes à l''esprit droit dont j'ai partagé passion et quête, les femmes à l'âme élevée qui sont pour moi des envoyées du Divin. " Il demande pardon à ceux et celles qu'il a pu blesser " par inconscience ou par erreur ". En 74 pages, il nous conduit comme dans un rêve de l'immensité du cosmos à l'unicité de l'être, entre " Puissance-créatrice " de l'ouest et " Souffle-vital " de l'est.
   Cheng nous confie son héritage fait de sagesse sans prix, d'amour et de bonté inestimables. " (Jean-Marc Pinson, Ouest-France).

   Un autre qui me fait "kiffer grave", c'est notre moine-poète breton Gilles Baudry, lui aussi résidant au bout du monde. " Il fait pousser les mots dans des ouvrages en fleurs, en toute saison " nous dit de lui J-M Pinson. " J'ai toujours été sensible à la musicalité d'un texte, donc à la chanson. Les folk-songs. Le premier poème, c'est comme le premier coup d'archet sur un violon. " Prière et poésie sont de la même famille, se nourrissent l'une de l'autre, " se pollinisent. Les grands mystiques se sont exprimés en poètes parce qu'ils balbutient. La vie fourmille de nuances. " 
   Toute chose a une âme pour le frère Gilles. Il évoque " le mille-pattes de la pluie ".... Celui qui a 77 ans nous confie : " Il faut accepter son âge sinon on ne s'accepte pas. Par contre, si l'on peut garder une enfance intérieure... Le temps est une ombre. Tout passe. Nous passons aussi, comme des fleurs des champs, mais en Celui qui ne passe pas. C'est comme la sève, elle est invisible mais tout le temps présente. Elle suit son cours."
   A méditer mes amis !

   je refuse d'avoir chaud sans toi
je veux brûler accrochée à toi
je veux crépiter comme le p'tit bois
   enflammera
je veux que nos particules mélangées
   forment de la fumée
qu'on s'étouffe de notre combustion
que nos cendres mêlées tapissent
   le sol d'un nouveau monde
Stéphanie GarzantiPoèmes karaoké

    Anar, bourlingueur spirituel, penseur autodidacte, j'ai la marge fertile ! Très tôt déscolarisé et livré à moi-même, j'ai accumulé les expériences, plutôt positives et créatives. J'ai exercé plusieurs métiers, et toujours les mêmes travers humains : le pouvoir, la jalousie, l'envie, la connerie ! Je suis un franc-tireur, un électron libre, une force qui va. Aujourd'hui passablement apaisé, je suis l'un de ces êtres intenses qu'" il ne faut pas secouer car ils sont pleins de larmes ", comme le disait Henri Calet. J'ai eu une existence peu commune - mais partagée par beaucoup - marquée par l'absence de père, la maladie, une mère courageuse qui a fait ce qu'elle a pu avec ses névroses pour élever seule trois enfants dont deux malades (ma soeur est dcd à 46 ans, mon frère est un mort-vivant depuis pas mal d'années)

   J'ai vécu ma seconde naissance, celle à moi-même, a 21 ans, au sein d'un village communautaire, en Provence. Période bénie. Les lectures, la musique, et surtout la rencontre avec des " êtres remarquables" m'ont sauvé la vie. N'auraient-ils pas comme un air de famille avec moi ? La mélancolie en partage, l'inaptitude à exercer le dur " métier de vivre " (selon l'expression de Pavese), quelques obsessions, des excès, un brin de folie ? Je ne suis pas à un paradoxe près. 
   Butineur, je picore, prélève et fait mon choix. Autodidacte, instinctif dont l'appétit de connaissances (verseau ascendant verseau !) ne s'embarasse pas des canons et des œillères universitaires. Plaisir de la langue, du style, je mêle mon expérience, mon ressenti, mes intuitions pour opérer des rapprochements. Et puis il y a mon lien avec ma vie intérieure, le Silencieux, l'âme, la bienheureuse solitude, dame Nature, la méditation en marche. Et l'écriture, expression de l'extrême conscience.
   En fait, j'ai des points communs avec plein de gens. Le dernier en date : Frédéric Pajak, in L'Immense Solitude

" Vis, rêve, aime, crois. 
Et ne désespère jamais.
(...) Ne cède jamais à la nuit."
Jorge Bergoglio


Enlivrez-vous
"L'Opportunité de vivre. Ultimes études" André Comte-Sponville (parce que la vie est précieuse, chacun doit disposer du choix de mourir. Le philosophe apporte un éclairage remarquable sur ce thème complexe.)
"SchizoquelquechoseJérémie Balavoine (le fils de son père, 41 ans, sort de l'anonymat : une belle lucidité poétique le bougre !....)
"Écritures carnassières" Ervé ("écrivain en marge" que je viens de lire en Pocket pour 7,70€ : soutenez-le, il vit dans la rue, il est super attachant-lucide-beau et papa !)
"C'est toi qui mènes la danse" Lucie Grall (elle y parle de l'absence dévorante : son fils est décédé à 25 ans. Il adorait la danse, les fêtes...)
"La confiance du matin" Chantal Joly (pour ouvrir nos matinées à l'a-venir... des pages de vie pour accompagner le train des heures...)

Musiques émois
"Phenomenal Women" Macha Gharibian (en communion avec son équipe, improvise avec tendresse et talent sur le puissant féminin...)
"Essence and Elements" Awa Ly (voix prodigieuse, ambiance mystique et terrienne... cinq ans après son superbe Safe and Sound)
"Human Universe" Hayato Sumino (une musique des sphères...)
"Hallucinating Love" Maribou State (réconfortant et apaisant : soul rêveuse, voix féminines top, textures subtiles. C'est classe, doux, et on a tout de même envie de danser...)
"Sinister Grift" Panda Bear (multi-instrumentiste, signe un album radieux aux multiples influences. Épuré et enchanteur. Un pur ravissement.)


" Ces histoires de racines, ce n'est rien d'autre
qu'une manière de te clouer au sol, alors peu importe
le passé, la maison, les objets, les souvenirs.
Allume un grand incendie et emporte le feu. "
Leïla Slimani

   Soyons plus que fiers, mes amis, d'être " woke " (éveillés), soyons fiers de dénoncer les injustices et de combattre les discriminations. Dans une période très trouble, où ceux qui sont au pouvoir n'ont que la stratégie du chaos en tête, ne lâchons surtout pas !
   En France, on parle beaucoup, et même parfois très fort pour couvrir la voix de l'autre, mais se parle-t-on vraiment ? Le bruit continu des débats sur les chaînes d'information et la violence des réseaux sociaux attestent plutôt du contraire. A méditer....

Deux oiseaux, une hirondelle et un rouge-gorge, devisent ensemble 
et l'une dit à l'autre :
" J'aimerais vraiment savoir /
Pourquoi ces êtres humains si angoissés /
Courent partout /
Et s'inquiètent tant ? "
Rudyard Kipling

   Une métaphore de notre temps, ce poème...
   Attention !... Avis de " changement insensible du paysage poétique " à venir....
   Je dis à tous ceux qui se sentent hors norme : continuez d'être vrais ! Faîtes-vous le chantre d'une "attention émerveillée" envers l'élan du vivant !
   Pourquoi confronter nos désaccords nous fait du bien ?...
   Quand j'écoute "Celebration" de Kool & The Gang, j'ai immédiatement envie de faire des tas de choses. Et vous ?!...
   Où donc est Dieu ?...
   Bises et/ou Hugs d'été,
   Jacques

lundi 5 mai 2025

 Newslaitue mai - 159eme -

Bonsoir, Bonjour

" Il y a quelque chose de merveilleusement audacieux et libérateur

 à dire oui à toute notre vie imparfaite et désordonnée.” 

Tara Brach


   On n'a jamais autant communiqué, et jamais aussi peu parlé ensemble ! Chacun peut en faire l'expérience : s'extraire du spectacle quotidien et observer, ici ou là, une assemblée de corps et de visages penchés sur leur téléphone portable. Puis retrouver son chemin, et constater que le ballet de silhouettes affairées et courbées sur l'écran de leur smartphone s'y déploie à plein régime, à tel point qu'un passant perdu demandant son chemin, comme s'il débarquait d'un autre monde dépourvu de GPS (comme moi !), apparaît désormais comme une pure incongruité, voire une source de nuisance, celui-ci ayant stoppé la trajectoire d'un de ses congénères pressés et osé... lui adresser la parole !

   Il est bon, voire salutaire parfois, de tenter de sortir la tête du bocal dans lequel nous vivons au jour le jour. Serions-nous devenus des "exilés de l'intérieur" (David Le Breton in La fin de la conversation ? La parole dans une société spectrale), sujets au burn-out et à l'isolement ? Ces dangereux fantômes et fétiches qui font disparaître le lien social. Nous sommes de moins en moins ensemble, mais de plus en plus côte à côte, les yeux rivés sur notre écran, sans plus nous regarder. Cool ! 
   En permanence prosternés sur notre portable dans une sorte d'hypnose sans fin. Certains parlent seuls dans la rue (ou dans les bois !), au café, au resto, sans crainte de déranger. Le portable comme un cinquième membre. A quand la greffe à la main ou à l'oreille ?! Relisons Seuls ensemble de Sherry Turkle, psy américaine; ou Byung-Chul Han, philosophe sud-coréen, Infocratie. Numérique et crise de la démocratie.

Le miel est l'espoir de la ruche
Le vin est celui de la vigne
Et la miche celui du blé
Pour nous, quelle saveur à notre espoir ?
La proie est l'espoir du rapace
Le venin, celui du serpent
Le butin, celui du pirate
Pour nous, quel destin à notre espoir ?
Espérer n'est pas nécessaire pour entreprendre le futur.
Réussir n'est pas nécessaire pour persévérer le présent.
Jacques Lacarrière

   " Les plus grands dangers de la vie spirituelle sont l'orgueil et la rupture avec le réel, la perte de la mesure (humaine) et de l'équilibre. Les combats du quotidien parfois dérisoires, rabotent le sentiment d'être quelqu'un, d'avoir une importance. Notre "petit moi" n'a que très peu d'importance. La vraie vie spirituelle est une petite vie cachée, sans ambition, dégagée de tous les paraîtres, de tous les rôles, postures et autres masques. Une vie libérée de l'obligation d'efficacité, de productivité, de compétence, de justifier notre existence. La pure gratuité... dans la paix ! " nous invite Soeur Catherine, ermite qui a tout compris.

   Perso, à 67 ans, j'en suis encore loin. Même si parfois j'y ai goûté ces dernières années, en m'offrant des temps loin de tout, de tous. Je ne suis pas encore guéri, mes amis ! " La vraie croissance passe par l'intériorité. Nous avons à conquérir notre propre nature et nous approprier tout événement, même le plus déchirant, pour aller de la jouissance jamais assouvie du paraître à la plénitude joyeuse d'être. " écrit Olivier Rabut.

   « Avec le temps, j'ai compris que je n'étais pas né pour tout porter, que l'ego isole et que corriger les autres ne m'apaise pas. J'ai appris à valoriser les petites choses, à sourire, à ne pas discuter pour avoir raison. La vraie liberté s'obtient quand on cesse d'impressionner et qu'on commence à vivre pour soi, et non pour les autres. La vie, c'est maintenant, et tout ce qu'on emporte avec soi, c'est l'amour qu'on a donné. Vivre simplement, abandonner ce qui n'a pas d'importance et honorer chaque instant est le plus grand acte de sagesse. » Morgan Freeman

" Imaginer un monde meilleur, c'est affirmer que rien n'est plus important
que de manifester sa considération pour l'autre. "
Axel Kahn (1944-2021), généticien


Des livres et vous :
"Ecrire sa vie" et "Où donc est le bonheur" Marianne Chaillan (essai revigorant, un anti-guide de développement personnel !)
"Uniques au monde. De l'invention de soi à la disparition de l'autre" Vincent Cocquebert (examine les dégâts de "l'egocène"...)
"Là où je n'écris pas" Christine Veschambre (cofondatrice des revues de poésie Land et Petite, autrice d'une quinzaine de recueils)
"Bien-être" Nathan Hill (un grand talent pour aborder les infimes caricatures de notre société contemporaine, ses contradictions et ses absurdités, mais avec un regard tendre...Très bien vu, très inventif)
"Le Petit Livre de la sagesse éternelle" Henri Suso, mystique dominicain (1295-1366)

Musique émoi :
"Kama Kuntu" Christine Zayed (spécialiste du qanûn, plus luth târ, viole de gambe, flûte bansurî, improvisations modales, poésie chantée, voix d'une profonde douceur avec Piers Faccini. Tous les poèmes sont traduits dans le livret)
"Lotus Flowers" Bruno Angelini Trio (épatant ! Ces fleurs audacieuses ont le parfum du printemps. Sensuelles en diable !)
"Bach.The Complete Toccatas" Christophe Rousset (amoureux de la vie, doté d'une énergie considérable, le Cantor de Leipzig est ici traduit dans toute sa bonne humeur, sa joie. Un disque de salubrité publique !)
"Promesse" Minuit Soleil (ritournelles contemporaines bercées de confiance aussi dansantes que sophistiquées =magnifique travail voix-musique)
"L'âge d'or" Karen Lano (sensation d'être projeté dans un ailleurs...du côté des descendantes des troubadours = une révélation !)

" Il faut toujours espérer,
même quand on est lucide. "
Emmanuel Levinas


   J'ai en moi une énorme colère heureuse ! Contre les destructeurs.trices du monde, leur cupidité, leur cynisme, leur vulgarité, leur égoïsme. Dans mon viseur, entre autres, le "capitalisme extractiviste", porté par des industriels aux méthodes de criminels, avec la complicité de politiques corrompus ! Suivez mon regard.... " Ce n'est pas moi qui suis radicale, estime Claire Nouvian, fondatrice de Bloom. Ce qui est radical, c'est la ruine de notre avenir commun pour les intérêts de quelques-uns." Suivez encore mon regard.... J'ai choisi d'utiliser ma colère pour l'action collective. Je me réclame du "catastrophisme éclairé", cher à Jean-Pierre Dupuy : " La fatalité est la somme de nos démissions." Ne pas baisser les bras. Ne pas sombrer dans le "no futur" ! 

   Transformons notre colère en énergie bouillonnante qui nous pousse à agir, nom d'un pangolin ! Comment pourrait-on ne pas agir ? J'oscille entre le pessimisme le plus noir et les espoirs ténus. L'humain a besoin de dominer, de briller... alors qu'en forêt, tout est dans l'humilité et la patience. Je crois beaucoup dans le pouvoir de l'expérimentation et des marges pour faire bouger les lignes. La conscience que nous sommes sur une trajectoire d'extinction oblige à cultiver la joie. C'est la suite de petits bonheurs qui font le bonheur : rire, danser, se balader, faire la fête....

   Humeurs en liberté, lues dans mon quotidien :
" J'entraîne des pigeons voyageurs pour être prêt le jour où tous les réseaux sociaux seront rachetés par des milliardaires. " ;
" Par mesure d'économie la lueur d'espoir sera désormais éteinte. " ;
" Si chaque jour est un cadeau, ce jeudi est un collier de nouilles. " ;
Mort de rire dans la farce de l'âge sera mon épitaphe. "
. " La crise de la cinquantaine c'est comme celle de la quarantaine, mais au lieu de passer la nuit à courir après sa jeunesse, on la passe à se lever pour aller aux toilettes. C'est un brin moins festif. "

   Si, comme moi, vous vous sentez, vous vous ressentez, vous êtes bipolaire, voici trois podcasts pour nous éclairer : Je suis un malade mental sur France Inter, Sur le fil sur Arte Radio, Révolutions médicales sur France Culture. Carpe diem !
   J'avoue que je me protège d'une actualité anxiogène en limitant ma consommation d'informations, sauf sur le site Le Média Positif. A vot' bon coeur ! Et je me tiens à distance des réseaux sociaux qui nourrissent notre paresse. Je préfère miser sur la richesse des engagements collectifs pour percevoir pleinement tout ce qui fait une vie humaine. Méfions-nous des pièges de l'émotion, dans la période actuelle. De l'émotion en politique particulièrement. Dérives du langage. Démocratie minée. S'indigner, certes, mais garder raison surtout, et sur tout ! Un éclairage actuel : " Coulée brune. Comment le fascisme inonde notre langue " d'Olivier Mannoni.

Je connais le lieu du poème, ma gorge.
Je ne connais qu'elle. Un fanal précieux la soutient.
Pierre poreuse, pierre ponce, tessons...
Je suis le nu du commencement. Sous l'arche des vents
Se déploie le soleil, empire du souverain calme.
Alors une fêlure se fait jour, l'absolu. Il règne.
Le soleil est beau, qui ne se couchera jamais plus.
NimrodEn saison

   Mon intérêt pour tout ce qui est artistique me sauve, me désangoisse, me sort de ma mélancolie, en me donnant de l'enthousiasme, du mouvement. Faire face à l'immensité de son ignorance est stimulant !
    Au théâtre, quelle est la couleur des émotions ?
   Remplacer la tristesse par la joie, est-ce le début d'un programme politique ?
   Pensées douces, printanières,
   Jacques