vendredi 13 mars 2020

Lettre mars 2020 - 99eme -

Bonjour, bonsoir


"Il nous appartient quand tout nous fait défaut et que tout s’éloigne 
de donner à notre vie la patience d’une œuvre d’art, 
la souplesse des roseaux que la main du vent froisse, 
en hommage à l'hiver. Un peu de silence y suffit."
         Christian Bobin    


   L'énergie d'être. Vous connaissez ? Pas d'âge pour s'engager, bouger, rêver, changer le monde,.... "Le temps ne fait rien à l'affaire" chantait Brassens en 1961.... Qu'est-ce donc qui "fait à l'affaire" ? Le désir, l'énergie d'être, la curiosité d'exister ici et maintenant. Et pas le perpétuel et mortifère "c'était mieux avant" que ne prononcent que les "vrais" vieux ! C'est même uniquement à ça qu'on les reconnaît. Vous avez choisi votre camp ?....

   Et si nous, Français, nous cessions d'être aussi négatifs ? Notre pessimisme national me déconcerte, surtout quand je lis qu'au classement mondial, la France se situe derrière l'Afghanistan et l'Irak en ce qui concerne l'optimisme de sa population !? Je rêve ou quoi, nous, enfants gâtés de partout, râleurs de première sur tout, nous n'avons que des problèmes de riches, blancs et bien portants, sixième puissance économique mondiale.... L'esprit français, c'est : "Je vais mal, ça va être pire, il n'y a plus rien pour nous sauver et bonne année !" Ou : "C'est beau ! Oui mais combien ça coûte, qu'est-ce que celà va devenir ?" Je lis en nous un rationalisme, un cartésianisme et un catastrophisme excessifs. C'est quand le bonheur ? C'est ici et maintenant camarade !

   Notre groupe de parole de février avait pour thème la douceur. Pour soi, en soi, autour de soi. Comment on la vit, l'accueille, la distribue,... ? Quelques bribes entendues : " La douceur, c'est dépasser des "trucs" personnels que l'on portent, nos représentations, exigences, attentes.... A force d'avoir entendu qu'il "faut se faire violence" c'est tout un travail pour être douce avec la vie, moi-même, les autres.... La douceur, être doux = tout un apprentissage ! C'est au coeur de ma vulnérabilité, l'expérience de la maladie, que j'ai découvert la douceur.... Acquérir, accueillir la douceur par le dépouillement de soi, le "dépôt" de soi.... Douceur synonyme de mielleux, mollesse, passivité ? Plutôt lâcher-prise, amour inconditionnel, non-jugement, qui eux mènent vers la douceur d'être.... La douceur, les doux "énervent", dérangent les hyperactifs, les volontaires, les excités de l'action, du mouvement perpétuel.... Approches de la douceur = massages, musiques, faire les choses doucement, la danse, l'art, la tendresse,.... "Heureux les doux car...". Etre doux est un "handicap" dans notre société de "durs", comme être "fragile", différent, féminin, etc....".
   A vous de compléter....

   Pour continuer en douceur, paroles de Louis Chedid : "Lâcher la tête et laisser parler son coeur ; dis-toi qu't'es vivant, tout le monde peut pas en dire autant ; j'ai toujours aimé aimer". Et nous, on a toujours aimé l'aimer Louis Chedid, fidèle à lui-même et à sa bonté. Les mots plutôt que les maux, tel est son refrain. En voilà une famille qui nous fait du bien : on l'M ! L'amour de la musique et de l'humanité seraient-ils la source de la jouvence éternelle ?....
   Bon voyage céleste Graeme Allwright, décédé le 16 février à 93 ans. Le chanteur folk aux pieds nus a marqué positivement mon adolescence, me propulsant "on the road again" dès mes 17 ans, éveillant en moi ma fibre contestataire, antimilitariste et humaniste. "Buvons encore... une dernière fois... à l'amitié, l'amour, la joie. On a fêté nos retrouvailles... ça m'fait d'la peine, mais il faut que je m'en aille." . Il est parti rejoindre le Paradis Blanc de Michel Berger.

   L'émerveillement, l'admiration en présence de la Vie, du Vivant, du Tout-Autre, de la Grâce, de l'Absolu (appelez-le comme vous voudrez)..., vous connaissez ? Rien à voir avec un optimisme béat qui masquerait la réalité. Bien au contraire, cet état d'être suppose un long chemin de dépouillement parce que, pour y arriver, il faut passer par le creux de nos désillusions, de nos rêves, de nos espérances déçues. Et par l'acceptation du réel comme il est, de la vie comme elle est, de l'autre comme il est. Mais cette acceptation de l'autre qui nous déçoit trop souvent nécessite en fait un profond cheminement intérieur. Nos déceptions sont toujours le signe de nos plus profondes attentes, de ces désirs secrets dont nous avons tant de difficultés à prendre conscience. 

   L'épreuve de la désillusion, de l'échec, est donc un lieu de révélation, de manifestation de notre fragilité. Et c'est souvent au coeur de notre fragilité, de notre vulnérabilité, que la Vie, le Vivant, le Très-Haut, le Très-Bas, fait le choix pour venir nous chercher, nous tendre la main. Descendre, par-delà notre ressenti, en nous, nous libère d'un petit univers dans lequel nous voudrions enfermer la réalité. C'est ce que certains appellent l'"écologie de la grâce".Un chemin de libération de nous-même. Je suis, comme vous, sur ce chemin. Si vous en avez fait l'expérience, pourquoi pas en témoigner ici ? C'est une ouverture (ephata !)....


"La non-douleur, la famille, le bifteck du jour, le verre de l'amitié,
 les romans, la musique, la beauté des filles et des couchers de soleil, 
l'horizon, c'est pourtant du paradis quotidien, tout ça !"
Yann Queffélec



Enlivrez-vous 
"Les amants du fragile" Marc Baron, préface Gilles Baudry
"Les Yeux du Coeur. Petit traité de Retour vers Soi" Christine Hainaut, psychothérapeute sur Redon 35 (acquisition sur YCDiffusion@gmail.com)
"La joie est plus profonde que la tristesse" Clément Rosset (il nous manque...)
"Cantique du coeur" Frédérique Lemarchand (poésie incandescente suite à un long coma. Préface d'Annick de Souzenelle)
"Ame soeur" David-Marc d'Hamonville (biographie d'une vie mouvementée, donc bien remplie, en dehors des clous familiaux ou sociétaux)


Musiques
"La musique est un sauveur. C'est ce qui m'a permis de ressentir et d'appréhender les choses. 
C'est un moyen d'expression universel et intemporel et en plus celà donne accès au rêve." 
Paul Personne, en concert le 10 mars au Trikell Pont-l'Abbé 29
"Eternité" Gwnaël Kerléo (le titre de l'album dit tout ce qui vous attend dans ce disque d'une belle bretonne)
"Saadia Jefferson" El Khat (album de toute beauté, voix limpide, aérienne, chaude, envoûtante
"Nat King Cole - Incomparable !" Claude Carrière (NKC, crooner subtil...)


Sites
www.poulehouse.fr (paix aux poules de bonne volonté !)
www.japprendslacrepe.bzh (pure beurre les amis !)



"Ne juge pas chaque jour à la récolte que tu fais, 
mais aux graines que tu sèmes." 
Robert Louis Stevenson  


   Question : "Vous traitez Greta Thunberg de cyborg suédois. "Elle est hélas ce vers quoi l'homme va" avez-vous écrit. Ce n'est pas ce qu'il faut souhaiter à l'humanité ?". 
   Réponse : "Greta Thunberg fait partie du dispositif consumériste du capitalisme qui sait qu'il vendra plus facilement ses produits en disant qu'ils sont équitables. Avec l'aide de cette jeune fille qui - une panne Facebook en a apporté la preuve il y a peu - porte le discours de son père, de sa mère et d'influenceurs qui la mettent en avant comme un produit d'appel.
   Quant au réchauffement climatique, je vous invite à lire "L'histoire du climat depuis l'an mille", de l'historien Leroy-Ladurie, qui raconte que les périodes de réchauffement et de refroidissement sont aussi, et je tiens à ce mot, en relation avec les cycles cosmiques, solaire en particulier. Je ne nie pas le rôle de l'homme dans ces réchauffements mais je pose la question : quelle en est la part ? A-t-on encore le droit de poser cette question sans passer pour un criminel ?"
   Signé de notre trublion philosophe écrivain prolifique médiatique français Michel Onfray (un homme qui dérange, donc un homme qui me plaît...).

   Dans ma Lettre de janvier, je vous ai confié m'acheminer cette année vers ma retraite, ma sortie du "boulot obligatoire pour mettre du beurre dans les épinards" (j'adore les deux !). Et je vous ai parlé de mes projets de pèlerinage autour du Mont-Athos et/ou d'aller séjourner dans le petit "Taizé" égyptien : "Anaphora", ou bien encore à Notre-Dame de l'Atlas à Midelt (Maroc) et Thibirine, mais encore Sardaigne, Malte, Croatie, Crête, Chypre, Macédoine, Monténégro, Portugal, Corfou,... avant de terminer ermite dans une tiny-house ! 
   Mais la destination qui me tient le plus à coeur est en France : le parc du Mercantour et ses loups. Davantage encore en ayant vu l'autre soir le magnifique film ode à la nature sauvage Marche avec les loups.
   Ok, ces destinations sentent le sud, la méditerranée, certes. Mais si vous habitiez comme moi dans un département où il pleut depuis cinq mois quasiment quotidiennement, alors vous comprendriez mon appel du soleil....
   Je ne souhaite pas partir seul vers l'une de ces destinations, mais à deux. Donc, si votre envie rejoint la mienne, contactez-moi, on prépare la route... pour 2021-22-23-24-25....

   Je vous souhaite de parcourir la vie avec l'innocence lucide d'une femme, d'un homme, qui cherche un endroit pour s'asseoir et être elle - même, lui - même, tranquillement.
   Même immobile, soyez en randonnée !
   "Apprendre à méditer, c'est apprendre à désapprendre" : mantra pour le mois de mars, parole de John Main.
   Belle fin d'hiver, et pensez à voter !
   Jacques

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