samedi 3 octobre 2020

 Lettre septembre - 104eme -


Bonsoir, bonjour

"N'élevons pas nos enfants pour le monde d'aujourd'hui.
Ce monde n'existera plus lorsqu'ils seront grands.
Et rien ne nous permet de savoir quel monde sera le leur : 
alors, apprenons-leur à s'adapter."
Maria Montessori


   Les français sont les rois de l'angoisse, du stress négatif, du pessimisme, du défaitisme (entres autres réjouissances nationales)"C'est l'effondrement qui vient !" crient certains. "Préparons-nous !" préconisent les nouveaux mystiques. Est-ce là notre seule option ? Abandonner tout espoir ? Se disposer à construire chacun son canot de sauvetage ou mourir ? "S'il est bon d'être lucide, et s'il est humain et beau de méditer sur la fin des temps, ne tombons pas dans un défaitisme qui paralyse l'action et rend chimérique l'espérance. Ce possible horizon catastrophique peut au contraire pousser à agir et à réajuster notre regard, notre compréhension de ce qu' être humain veut dire, notre lien à un monde somme toute moins distant, stable et illimité qu'on l'avait cru. Et, plutôt que de croire à un  nouveau monde à venir bientôt, tout bientôt, après l'effondrement, pour les survivants, réinventons le politique. Tentons de modérer l'économie et ainsi d'agrandir l'espace démocratique. Avançons sur la mise en cohérence de la justice sociale et de la durabilité environnementale. Car au fond, malgré tout, nous avons là une opportunité collective d'inventer un monde plus juste." nous invite Louise Roblin, doctorante en philosophie politique.

   "La terre se couvre d'une nouvelle race d'hommes à la fois instruits et analphabètes, maîtrisant les ordinateurs et ne comprenant plus rien aux âmes, oubliant même ce qu'un tel mot a pu jadis désigner. Quand quelque chose de la vie les atteint malgré tout - un deuil ou une rupture - , ces gens sont plus démunis que des nouveaux-nés. Il leur faudrait alors parler une langue qui n'a plus cours, autrement plus fine que le patois informatique". Douce invitation de Christian Bobin, à méditer entre nous.

   Un peu plus loin, du même auteur, qui tacle nos soi-disant amis ou familles : "Comme ils sont parfois loin de mériter ce nom, ceux que nous avons coutume d'appeler nos "proches" ! Cette expérience que chacun peut faire est étrange : la vie est d'une brièveté affolante et nous perdons beaucoup de temps à l'enterrer sous prétexte de ne pas fâcher des gens, dont, au fond, l'estime ne nous importe pas. Nous nous faisons beaucoup de tort les uns aux autres et puis un jour nous mourons !".

   Là, ce sont nos théologiens et spirituels de tous poils qui se reconnaîtront : "J'ai trouvé Dieu dans les flaques d'eau, dans le parfum du chèvrefeuille, dans la pureté de certains livres et même chez des athées. Je ne l'ai presque jamais trouvé chez ceux dont le métier est d'en parler ! Ils prétendent vouloir la vérité et, si vous commencez à la leur dire avec douceur et bienveillance, ils vous tuent !"
   Enfin, le nectar Bobin : "L'ennui prépare l'émerveillement, comme on déploie une nappe blanche sur la table, les jours de fête. Nous devrions rendre grâce aux animaux pour leur innocence fabuleuse et leur savoir gré de poser sur nous la douceur de leurs yeux inquiets sans jamais nous condamner."
   
INVITATION
" Il était une fois au début des ans
à l'aube de notre moteur à 2 temps
la rencontre sous la voie lactée
de 2 étoiles à connecter
1er pas des vers à 4 pieds
pour un poème à composer

puis sous les ponts l'eau a coulé
La vie crée son éternité
Le non mariage était acté
Et la famille s'est invitée

La vie à 1 la vie à 2 la vie à 6
Un jour c'est gai, ou ça résiste
Une vie d'artiste, d'équilibriste
Au fil des jours c'est la play list

Les pâtes qui volent sur la casserole
La porte qui claque et les remarques
"Monter dans les tours" et y rester
S'y ressourcer ou "s'absenter"

Marcher dans la vie, les bois, les montagnes
Deviser, s'embrasser, une idée, "Eurêka j'ai trouvé"
Partager des repas, des regards, des pensées

Des visions, des baisers, une chambre à coucher
Notre espace partagé, notre nid
Notre hâvre, inviter des amis

Tu déroules le fil de ta vie
Je suis ami(e) présence appui
Va vers toi, prends tes ailes et ta joie
Songes et deviens-en le roi !
Thérèse (35)


"Risquer sa vie c'est d'abord, peut-être, ne pas mourir. 
Mourir de notre vivant, sous toutes les formes du renoncement."
Anne Dufourmantelle in Eloge du risque


Enlivrez-vous :
"Pour un humanisme vital. Lettres sur la vie, la mort et le moment présent." Frédéric Worms, prof de philo à l'ENS, membre du Comité consultatif national d'éthique.
"François Sarano. Réconcilier les hommes avec la vie sauvage" Coralie Schaub
"Tango avec l'Ankou" Jean Kergrist (réflexion sur l'art de mourir peinard... par notre clown atomique breton préféré !)
"Eloge du retard" Hélène L'Heuillet (hâtons-nous d'être en retard !)
"Réparons le monde. Humains, animaux, nature" Corinne Pelluchon (l'après Corona...)
"Etre quelqu'un de bien" Laurence Devillairs, philosophe
"En finir avec le cléricalisme" Loïc de Kérimel, préface Jean-Louis Schlegel, sociologue des religions (lecture radicale de l'histoire de l'institution catholique pour extirper ces maux qui la rongent. Divinement sain !)


Sites
www.passerelleco.info (annonces et conseils pour s'installer en éco-hameau)
toitsalternatifs.fr (annuaire des éco-lieux. Voir également le réseau Colibris)
jacques-ellul.org (un super bonhomme...)
cooperative-oasis.org (petites oasis pour grands projets)


Musiques
"In a Lifetime" Clannad (harmonies douces, souffle celtique qui transporte : l'Irlande mes amis !)
"Immensita" Andrea Laszlo de Simone (l'immensité du cosmos, la naissance de sa fille, l'écoulement du temps. Intimiste et orchestrale + une voix top ! Merveille pop italienne)
"For Their Love" Other Lives (musique aérienne, où il fait bon rêver et se réfugier)
"Love is everywhere" Laurent Bardainne et Tigre d'Eau Douce (pour goûter à la joie simple d'être en vie...)
"Frédéric Chopin. Concertos pour piano" Benjamin Grosvenor, Royal Scottish National Orchestra (exceptionnelle sensibilité. Magistral !)


   
"Car ce sera une satisfaction parfaitement positive que de manger des aliments sains, 
d'avoir moins de bruit, d'être dans un environnement équilibré, 
de ne plus subir de contraintes de circulation, etc."
Jacques Ellul (en 1994 !)



   Trois semaines de "retraite" pour moi cet été, trois lieux d'intériorité forte, avec un joyeux mélange de nationalités "nique le corona" ! Tous bénédictins. Constat : ils sont tous écolos depuis belle lurette, leur vie intérieure n'a rien à envier à l'Orient, leur accueil-coût est on ne peut plus accessible. Leurs visages rayonnent, leurs chants résonnent, leur quotidien donne....

   En cette rentrée toujours en mode "parano pandémie" , j'adapte mes cours de Yoga. Vous venez à la carte pour un cours de temps en temps, pour un trimestre, ou pour l'année scolaire. Votre engagement vous est propre. Mais entendez qu'il vous faut bouger, sortir de chez vous, voir du monde, sentir autre chose, partager des sourires des soupirs des rires !
   Sentons - nous libres, en équilibre, entre les infos entendues et notre réalité vécue. Le Finistère n'est pas Paris ! La parano des uns n'est pas l'apanage des autres. Le corps médical et le corps scientifique qui mènent la danse de notre quotidien depuis quelques mois n'ont pas la science infuse, la vérité, le savoir. Fiez-vous à votre intuition, votre petite voix intérieure pour faire ce que bon vous semble. Le plaisir, la légèreté, la sensibilité, la musique, le mouvement, doivent colorer notre vie.

   Cette année, à côté du groupe de parole, du groupe de méditation John Main, des groupes de yoga, je reprend mes accompagnements individuels. Comme il y a 30 ans, mais en mieux, car 30 autres années de maturité se sont ajoutées. Cheminer, randonner intérieurement, vous accompagner sur le chemin, la route, le sentier.
   Porte ouverte à Locronan le 05, inscriptions directes aux cours de Pont-l'Abbé. On reprend doucement dès le lundi 14, et le 13 pour le groupe de parole. You are welcome !
   
   "Si chacun réaffirme ce qu'il pensait hier, on s'achemine vers un naufrage collectif." nous avertit Christophe Béchu, maire d'Angers. Méditation de septembre....
   Je nous souhaite un doux entêtement... Pour une spiritualité de l'imperfection... Une pédagogie de la liberté intérieure... Branché sur la longueur d'onde de l'Esprit !
   Belle fin d'été à chacun.e,
   Jacques

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