dimanche 24 décembre 2017

Lettre décembre 2017 - 74eme 

Bonjour ou Bonsoir,

"Quand on tombe, on ne peut pas tomber plus bas que la terre.
C'est la façon dont on se relève, et dont on se projette dans le futur 
qui fait de nous des êtres humains dignes de ce nom !"
Angélique Kidjo, diva musicale


   Le soleil ne fait pas le bonheur. C'est l'un des constats qui apparaît à la lecture rapide du plus récent classement des pays les plus heureux du monde, l'un des nombreux indicateurs destinés à mesurer le bien-être, au-delà du critère, trop restrictif, du PIB par habitant. Norvège, Danemark, Islande, Suisse, Finlande, Pays-Bas, Canada.... On retrouve ces mêmes pays dans le groupe de tête depuis 2012 (coucou la France, où es-tu ?!...).

   Le bonheur est au nord, le bonheur est au froid. Et de même qu'à une époque il pouvait sembler à Aznavour que "la misère serait moins pénible au soleil", on pourrait dire que la félicité serait visiblement plus délicieuse à l'ombre (ou au soleil... de minuit). Au-delà du clin d'oeil, l'analyse des nations heureuses nous montre combien le bonheur est un élixir raffiné. Principaux critères qui expliquent les différences entre les nations heureuses et celles qui sont tristes : il y a le revenu par habitant (l'argent fait un peu le bonheur, quand même), l'espérance de vie en bonne santé, la possibilité de se faire aider en cas de coup dur, la liberté, l'absence de corruption.

   Mais tous ces ingrédients sont des éléments périssables ou temporaires (l'impermanence bouddhiste...), dont la maîtrise échappe en grande partie à l'individu. C'est le paradoxe de ce bonheur-là, un bonheur qui rend esclave du bonheur. Les stoïciens le savaient déjà (les Yogis, les Sages également), qui nous invitaient à faire dépendre notre salut des choses sur lesquelles nous avons prise. A exercer notre volonté sur ce qui dépend de nous. Pour le reste, laisser faire, supporter, endurer. Ne pas espérer le bonheur, ni en rêver, ni le chercher. Mais le vivre lorsqu'il survient, en récompense, chaque jour. Et le cueillir à ce moment, comme on cueille... (je vous laisse finir la phrase !).

   Dernière "sortie fumeuse" de notre secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement : "la liberté, ce n'est pas de bénéficier des allocations-chômage pour partir deux ans en vacances".... Curieuse maladresse de langage de celui - "chouchou" du nouveau chef de l'Etat - qui est à la tête du parti LREM. Je vous laisse méditer la chose....
   La fidélité dans la méditation expose à des épreuves : doute, aridités, distraction.... Quelques raisons (obsolètes) que j'entend régulièrement pour justifier notre infidélité : je n'ai pas le temps, je ne sens rien, je suis distrait, je suis encore distrait, , je ne suis pas assez intelligent, je suis trop actif, je suis trop passif, je n'ai pas la bonne technique, je n'y arrive pas.... C'est la persévérance qui paie camarade !
   Etre heureux se cultive. Paroles d'une psychothérapeute à Plonéour-Lanvern le 16 novembre : "C'est être en adéquation avec ce que l'on est et ce que l'on aime. La base repose sur l'estime de soi et la confiance en soi. Ce sont les ingrédients nécessaires et le bel héritage que l'on puisse léguer à ses enfants. La confiance en soi, c'est le sentiment de maîtriser sa vie et c'est avoir foi en ce que l'on est. On l'a ou pas, c'est parfois la spirale de l'échec, à l'inverse, quand on a confiance en soi, on éprouve de la sérénité et sans crainte excessive de l'échec : il y a de l'authenticité, c'est être vrai et bien dans ses forces, ses difficultés."
   Belles paroles, mais il faut du temps, et parfois un long temps pour en arriver là, camarade psy....


"Même pour le simple envol d'un papillon, 
tout le ciel est nécessaire."
Paul Claudel

   
Enlivrez - vous :
"La chute de la grande roue" Werner Lambersy (ouvre des cieux d'émotion, de sensations, de joies, d'évidences)
"Le coup de marteau sur la tête du chat" Edouard Launet (rire ne fait pas de mal...)
"Ecologie intégrale. Pour une société permacirculaire" Dominique Bourg / Christian Arnsperger
"Zabor ou les psaumes" Kamel Daoud (roman à la beauté envoûtante, récit intime d'une initiation)
"La vengeance des mères" Jim Fergus (formidable hymne aux Indiens et au sexe dit faible. Respect !)
"La nuit n'est jamais aussi noire qu'avant l'aube" Géraldine Danon (un livre d'espoir)
"Poèmes d'après" et "L'Eté" Cécile Holdban (elle fait penser à Andersen, en plus joyeux !)

Sites
www.lireetfairelire.org
www.latelierdegaïann.com (en Finistère sud)
www.atd-quartmonde.fr (des "gens de bien" depuis... 60 ans)
Blog entreprendrelemonde.com (sur le "slow travel", rencontres d'entrepreneurs positifs, good vibrations)
www.zerowastefrance.org (milite pour la réduction des déchets... dans notre maison !)
www.cequireste.fr (revue de poésie numérique co-dirigée par Cécile Holdban)

"L'humour, c'est ce qui, sur le plan humain, 
s'approche le plus de la grâce divine." 
Pape François


   Question de Thérèse, 5 ans : "...ça existe encore, les saints, aujourd'hui ?".... Même si elle paraît surannée, la sainteté a quelque chose de tonique, qui nous attire de l'intérieur ! Qu'en pensez-vous ?
   Je livre à votre méditation cette réflexion du dessinateur Geluck (que j'adore) dans son dernier album Chacun son chat "S'il y a une vie après la mort, j'aimerais qu'on m'explique quel est l'intérêt de mourir". Moi aussi....
   Woody Allen a dit sur la question des choses définitives : "Non seulement la vie est horrible, mais en plus elle est trop courte." Et aussi : "Bien que je n'ai pas peur de la mort, j'aimerais mieux ne pas être là quand ça arrivera." 
   Avouez que ça vaut tous les discours !
   
" (...) Tant de choses qui changent
Et la vie qui va fort
La vie qui nous dérange
Et qui nous donne tort
Qui nous oblige folle
À brûler nos vaisseaux
Et puis qui nous console
Avec un chant d'oiseau
Tant et tant et tant
J'apprendrai le temps . (...)"
Anne Sylvestre

   A la lecture de l'article la concernant dans mon quotidien, je me suis trouvé une affinité avec l'actrice originaire du Morbihan, Hélène de Fougerolles. Comme elle, j'ai toujours eu du mal à rentrer dans une case. Comme elle, arrêt de l'école en troisième (bac - 3, quelle tare mes amis !), hypersensibilité transformée en force, beaucoup de déménagements devenus une richesse car je m'adapte à tout, engagement contre la souffrance animale, branché bio depuis 40 ans, végétarien non sectaire, branché spiritualité depuis ado, changement de métier tous les sept ans, aider les gens à aller mieux, le handicap vu comme un don pour "déranger" les normaux !
   Une affinité également avec Anne Fontaine, réalisatrice du dérangeant Marvin ou la Belle Education, quand elle nous dit : "Je mène un combat profond contre la normalité. Tout ce qui est excentré, excentrique, dévié, déviant me plaît. Les gens ne vont jamais là où on les attend. Ils ont, comme des poupées russes, une infinité de doubles à l'intérieur d'eux-mêmes."  

   Méditation de Noël : " Les grands mystiques ont tendance à reconnaître que... Dieu 
(ou l'Atma indhou)... n'a pas besoin de notre protection ni de notre parfaite compréhension. Avec tous nos mots, nos dogmes et nos rituels, nous ressemblons à des enfants qui jouent dans un bac à sable devant le Mystère Infini et l'Emerveillement. Si une chose est vraie, alors elle a toujours été vraie ; et ceux qui cherchent sincèrement approcheront la même vérité à tout âge et dans toute culture, tout en utilisant des langues, des symboles et des rituels différents pour nous indiquer la même direction. La direction va toujours vers plus d'amour et d'union - et dans des cercles de plus en plus larges." John Main
   Boris Cyrulnik à Quimper le 16 novembre : "7 milliards d'êtres humains entrent plusieurs fois par jour en relation avec un Dieu qui les aide. Méditer, trouver son chemin personnel, éprouver la joie de se sentir vivant parmi ceux qu'on aime : la spiritualité élargit la fraternité à tous les croyants du monde." Cyrulnik observe les "bénéfices" de la religiosité en termes de santé mentale : "Elle calme la peur de vivre et devient facteur de résilience quand, après le malheur, le blessé cherche à reprendre vie. La religion est un phénomène humain majeur qui structure la vision du monde, sauve un grand nombre d'individus... Et provoque d'immenses malheurs ! On aime Dieu comme on aime les hommes. Ceux qui ont acquis un attachement rigide se soumettront à un Dieu totalitaire, alors que ceux qui bénéficient d'un attachement sécure se sentiront suffisamment en confiance avec leur Dieu pour tolérer que d'autres en aiment un autre que Lui." Ou s'en tiennent à distance... c'est vous qui voyez. 

   Vous êtes 2582 individus à recevoir ma Lettre mensuelle. A tout moment, vous pouvez rompre le lien, par un simple mèl... gentil.
   Que la Lumière nous habite tout le mois (et + si affinités).
   Belles fêtes de fin d'année à chacun-e,
   Jacques

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire